Texte d'orientation : "Cher(e)s camarades"
(par Stéphane Le Foll)
Présentation synthétique:
Le texte de Stéphane Le Foll se veut d'abord comme un texte personnel où il se voit comme une voix forte, qui assume le quinquennat de F.Hollande et qui revendique une vraie expérience gouvernementale. Stéphane Le Foll revient sur les échecs des deux Primaires et la désunion suscitée pour lui, par la fronde de l'aile gauche. Il pointe Benoît Hamon pour son inconséquence car S.Le Foll, il n'était pas possible d'instituer une alternative au sein du gouvernement et du PS pendant le quinquennat.
C'est ainsi que "la bannière du renouvellement" qui se veut collective et clarifiée, place au cœur la social-démocratie selon la version de S. Le Foll: avec la réalité du monde tel qu'il est, non-radicale et dépassant la priorité à une ou deux classes mais s'adressant à tous. Les références sont certes Jean Jaurès mais par ailleurs sont multiples, du moment où elles affirment un progrès (c'est redécouvrir "toutes les Humanités). De cette manière, le socialisme social-démocrate lefollien reprend la lutte contre les inégalités, la solidarité, l'internationalisme et le combat contre les nationalismes. Toutefois, dans son esprit d'ouverture, il est fait référence à la liberté d'entreprendre et de produite. Stéphane Le Foll revient sur l'aspect économique du quinquennat et assume les coupes budgétaires et la hausse de la fiscalité "pour redresser la France", ainsi que la Loi Travail.
Il se penche à nouveau sur la création de 300.000 emplois en 2017 , de même que sur les 55.000 postes de professeurs de 2012 à 2017. S.Le Foll reconnait l'erreur de la déchéance de nationalité et une erreur de calendrier (formelle) sur la Loi Travail.
Il se place aussi bien dans l'opposition à E.Macron (et L.Wauquiez, M.Le Pen) que celle à la France Insoumise; Stéphane Le Foll précise que l'opposition à E.Macron ne devra pas "verser dans la caricature" (il s'opposera à la fin de la retraite à 60 ans pour les carrières longues).
Le député sarthois voit cinq défis: l'écologie qui est une question internationaliste, l'Europe qui doit être forte, la lutte contre les inégalités patrimoniales, la laïcité et l'approfondissement démocratique.
S.Le Foll propose différentes conventions sur ces thèmes, ainsi que le développement de l'agroforesterie, la taxe sur les flux financiers dans le Budget européen, que l'Etat donne à la jeunesse 1% de la richesse pour qu'elle puisse constituer son patrimoine, un rééquilibrage exécutif-législatif avec la proportionnelle, des dispositions pour une grande décentralisation et le retour des syndicats dans les entreprises (fin de la disposition limitative dans les Ordonnances Macron).
L'ancien ministre de l'agriculture souhaite enfin lancer un débat sur le nom du Parti et à partir de 2020, créer une "fédération de la gauche de gouvernement".
Points positifs/points négatifs
Points positifs:
-fin des primaires
-taxe sur les flux financiers au profit du Budget européen (ce qui , comme il le dit , allègera les budgets nationaux et permettra des politiques de développement de l'Afrique et pour la jeunesse)
-repenser des nouveaux emplois (écologie, santé, vie associative, culture)
-que l'Etat donne 1% de la richesse à la jeunesse (j'espère hors CSP+, et donc en faveur des classes populaires et moyennes) pour constituer son patrimoine
-rééquilibrage parlementariste (+proportionnelle) et décentralisation sur les domaines économiques
Points négatifs:
-"la bannière du renouvellement" cache mal la volonté de social-libéralisme
-l'acceptation de la Loi-Travail
-la timide opposition à E.Macron
-la structure du Parti ne change pas fondamentalement
-"la fédération de gauche de gouvernement" est peu ouverte aux communistes, EELV et fermée à la France Insoumise, tandis qu'elle peut laisser entrevoir une ouverture au centre pro-européen (vague)
Mon analyse
Le texte de S.Le Foll a des propositions intéressantes, toutefois la volonté d'ancrage économique dans un keynésianisme qui place en priorité le rapport favorable du Travail sur le Capital et dans un proudhonisme qui prône l'égalité entre un ouvrier et un patron, n'est pas là. Ce qui fait que des références finalement nationales françaises sans clivage, hormis Jean Jaurès (presque plus pour la forme) montrent bien que le socialisme social-démocrate de S.Le Foll est certes teinté de social, mais ne récuse ni le social-libéralisme ni clairement une alliance avec le centre-droite. Je reprendrais alors, dans la foulée les exemples du combat de Lionel Jospin contre Tony Blair, celui de l'aile gauche du SPD contre la Loi Hartz IV de Gerhard Schröder et l'isolement par les motions du Congrès de 2005 , de la motion de Jean-Marie Bockel (parti à droite ensuite). Le socialisme social de France n'est pas et ne sera pas le centrisme de Blair, Schröder et Bockel.
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