A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


vendredi, novembre 18, 2011

Discours d'au revoir de Strasbourg

Le 10e congrès du MJS à Strasbourg est mon dernier congrès. Je ne sais pas si j'aurais eu la possibilité de prendre la parole, ce soir mais du fait des transports, je ne peux être présent à Strasbourg ce vendredi en début de soirée. J'ai pris la plume car il n'existe chez les Jeunes Socialistes point de révérence qui voudrait que certains ont droit de parler et d'autres non.
C'est cela que j'ai appris au MJS, que chacun en tant que citoyen et militant éclairé,a sa place.
Je n'ai pas l'habitude de dire des choses que je pense pas et je ne me résous pas à un cynisme qui confirme ou qui résulte, c'est selon, de la résignation.
J'affirme donc, car c'est mon expérience propre qui le dit, que le MJS est une une fantastique école de la citoyenneté et du militantisme politique. J'ai déjà passé quatre années dans ce mouvement où j'ai mûri et où j'ai vu les autres mûrir. C'est avant tout quatre années de camaraderie, de plaisir et d'apprentissage passionnant du terrain et sur les idées.
Je suis militant socialiste depuis dix ans déjà, j'ai adhéré après le 21 avril 2002, au Parti Socialiste.
J'ai finalement adhéré au MJS en octobre 2007, juste après le congrès de Bordeaux et l'élection d'Antoine Détourné.
Ma première fédération, à l'époque, était l'Aisne et j'en garde d'excellents souvenirs ! En effet, un groupe a été constitué à Soissons, en vue d'inciter la jeunesse à se mobiliser pour les élections municipales de 2008. Cela faisait 15 ans que la ville était à droite. Nous avons su reprendre la ville (le PS), dans une belle vague rose nationale. Nous n'étions que quatre militants actifs et j'ai découvert avec joie d'excellents camarades et débats politiques menés par Guillaume.
Caroline, Aurélien, Samir et moi étions une bande des quatre, partis dans les quartiers soissonnais pour rencontrer les gens.
Je remercie ma marraine chez les Jeunes Socialistes, ancienne secrétaire du Bureau National du temps de Régis Juanico, ça remonte déjà à 16 ans ! Cette marraine, c'est la très dynamique Claire, que je salue.

J'ai pu, à la rentrée 2008, réintégrer mon département du Rhône, après une année en Picardie. Les vicissitudes d'un professeur en pérégrination liées aux mutations ! Sven, alors animateur fédéral du Rhône m'a alors accueilli et j'ai découvert deux institutions dans le Rhône :
-le dialogue entre tous, quelques soient nos nuances sans bisbille aucune
-la tradition du kébab ! Nous avons l'habitude d'y manger après nos réunions et tous les intervenants nationaux du MJS y sont passés. C'est notre marque de fabrique.
Je remercie Sven de nous avoir rassuré, fait prendre des responsabilités comme le débat européen avec Antoine Détourné à la Guillotière. Je remercie Antoine pour sa chaleur humaine.
Je remercie aussi Aurélie pour une excellente coordination au CCR Rhône-Alpes, marquée par la joie de vivre et le punch !

Ensuite s'ouvre le chapitre grenoblois de l'actuelle mandature qui se termine ce week-end. Nous avions eu la chance, nous la région Rhône-Alpes d'accueillir le congrès du MJS pour la 1ere fois. Nous avons eu pendant ces deux années des débats approfondis. On critique souvent le système des motions, j'entends souvent critiquer tel ou tel courant mais avouons que si nous étions tout seuls, on s'ennuierait ferme ! De la différence des points de vue, naît la matière vivante de l'action. A point de vue unique, uniquement l'impasse.
En tant qu'observateur, citoyen, militant et travaillant dans un métier intellectuel, disons que nous avons un cas unique en Europe de diversité politique où se cotoyent socialistes démocratiques, jauressiens, sociaux-démocrates mais tous socialistes d'abord. Tous ensemble surtout ! C'est peut-être parfois le capharnaüm, c'est assez souvent tranchant mais c'est toujours fait avec un respect les uns pour les autres.
Je tiens donc à souligner la qualité politique et intellectuelle de Transformer à Gauche, le Temps des Conquêtes et de Faire l'Avenir. Mon regard est aussi nuancé parce que dans le Rhône, nous sommes unis dans la diversité et c'est le bonheur d'être ensemble avant tout ! Je remercie Lucie pour son brillantissime mandat ; sans vanité aucune, on a été une des fédérations les plus actives de France, toujours présente dans les textes des Conventions, une réunion tous les 15 jours, un Bureau fédéral ouvert et des actions à la pelle. Je salue tous mes camarades du Rhône.

Je tiens bien évidemment à saluer et remercie les gens politiquement avec lesquels je me sens le plus proche : le groupe Erasme avec Pierre, alliant approche percutante, constance politique et élégance, mais aussi Delphine, Grégoire, Jérôme, Thibauld et Benjamin.
Mine de rien, aujourd'hui toute la gauche socialiste suit François Hollande, alors que peu de personnes imaginaient cela comme possible. Le mandat de Grenoble, c'était de permettre à la Gauche de se mettre en ordre de bataille. Le mandat de Strasbourg sera d'accompagner François Hollande au pouvoir, toujours avec exigence et esprit critique. Redevenons le poil à gratter du PS, encore plus au pouvoir !
Pour conclure je remercie chaleureusement Laurianne Deniaud pour sa présidence engagée. Bravo à toi Laurianne ! Allez, ce n'est qu'un au revoir.

lundi, novembre 14, 2011

La déclaration de Sherbrooke, la vision du NPD sur l'avenir du Québec

Voici le texte majeur du Canada et du Nouveau Parti Démocratique (parti membre de l'Internationale socialiste)de ces dernières années, qui veut montrer l'importance du Québec en Amérique du nord, au sein du Canada, mais laissant aussi la place aux droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (référendum sur la souveraineté). De toute manière, le Québec reste le Québec et la principale nation francophone d'Amérique du nord. Si les Québécois restent dans le Canada, le NPD, une fois arrivé au pouvoir aura à coeur d'accroître ses pouvoirs. Ce texte a été porté par Jack Layton et l'équipe du NPD au Québec (dont le rédacteur principal est Pierre Ducasse).

LA VOIX DU QUÉBEC : LA VOIE D’UN CANADA DIFFÉRENT
FÉDÉRALISME, SOCIAL-DÉMOCRATIE ET LA QUESTION QUÉBÉCOISE

Déclaration adoptée en français par le Conseil général du NPD (section Québec) à Sherbrooke le 7 mai 2005. Texte édité par le Comité des politiques du NPD (Section Québec) le 26 octobre 2005.
Cette déclaration a été par la suite adoptée par le Congrès fédéral du Nouveau Parti démocratique du Canada à Québec le 9 septembre2006.
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1. Un gouvernement social-démocrate au Canada
Le Nouveau Parti démocratique vise à former le gouvernement du Canada. C’est au gouvernement que nous pourrons implanter concrètement les valeurs et politiques social-démocrates et progressistes qui façonnent notre engagement.
Afin de former un jour concrètement et légitimement le gouvernement du Canada, le NPD doit avoir des appuis importants partout au pays. Ceci signifie notamment que le NPD doit faire, à moyen et long terme, des gains significatifs au Québec. La question du Québec a trop souvent été une pierre d’achoppement pour le NPD. Elle doit désormais devenir, au contraire, la pierre angulaire pour la construction d’un mouvement rassembleur qui a la vocation de gouverner.
Depuis sa fondation, le Canada n’a été gouverné que par des Libéraux ou des Conservateurs. Présentement, le Bloc québécois, en plus de cantonner les Québécoises et Québécois dans un simple rôle de réaction et de défense, ne fait que diviser les votes et nuit à l’émergence d’une gauche unie au Canada. Le Nouveau Parti démocratique dénonce particulièrement le manque de vision du Parti libéral du Canada, qui nous a mené directement, par exemple, au scandale des commandites. La question de la place du Québec dans le Canada sera résolue par la bonne foi, la flexibilité et la reconnaissance et non par des programmes imprégnés de corruption. Nous avons maintenant la chance de proposer une vision nouvelle du fédéralisme, imprégnée des valeurs progressistes et social-démocrates que nous partageons avec une majorité de Québécoises et Québécois.
Le Nouveau Parti démocratique estime qu’il est de son devoir d’être limpide face à la question de la place du Québec au sein du Canada. Le NPD doit être clair et constant sur cette question, tant auprès des Québécoises et Québécois qu’auprès de l’ensemble des Canadiennes et Canadiens. Comme sociaux-démocrates, il est essentiel de proposer et communiquer notre propre vision sur les enjeux des relations fédérales-provinciales, particulièrement en ce qui touche la situation duQuébec. Il ne faut pas accepter d’être à la remorque d’autres partis dans ce domaine.
La présente déclaration représente un complément et une précision par rapport au Forum social-démocrate sur l’avenir du Canada, adopté par le Congrès fédéral de 1999 ; elle ne rend donc pas caduques les autres positions prises précédemment, notamment sur le bilinguisme, le multiculturalisme, les droits des peuples autochtones, la réforme des institutions fédérales, etc. La présente déclaration, comme le rapport du Forum social-démocrate sur l’avenir du Canada, représentent des résolutions-cadre, qui offrent un cadre d’interprétation aux autres positions qui ont déjà été adoptées ou pourraient l’être dans l’avenir.
Les idées et approches contenues dans ce document peuvent, en grande partie, être appliquées dans le cadre actuel, sans réforme constitutionnelle formelle. Cependant, le fait que le Québec ne soit pas signataire de la Constitution représente un problème réel, indéfendable à long terme ; nous visons ainsi, à moyen terme, à atteindre un résultat qui pourrait permettre au Québec d’embrasser le cadre constitutionnel canadien. La vision présentée dans les pages suivantes, notamment sur la reconnaissance du caractère spécifique du Québec, pourrait contribuer à cette fin.
2. Fédéralisme et social-démocratie
Le fédéralisme est un mode d’organisation politique qui repose sur le principe de division des pouvoirs entre un État fédéral (pays) et des États fédérés (provinces, cantons, etc.). Il s’agit essentiellement d’un système de souveraineté partagée, qui implique le respect des champs de juridiction. Dans cet esprit, les gouvernements provinciaux ne sont donc pas que de simples sous-contractants du gouvernement fédéral. L’État construit sur le principe du fédéralisme se distingue donc de l’État unitaire, où tous les pouvoirs gouvernementaux sont concentrés à un seul niveau central.
Le Nouveau Parti démocratique croit que, dans le contexte canadien, un État fédéral est la meilleure façon d’assurer une société juste et coopérative, pour le bien des individus, des collectivités et des peuples qui la composent.
Le Nouveau Parti démocratique, contrairement au Parti Libéral ou Conservateur, estime que la société ne peut être fondée uniquement sur la primauté de l’individu. Nous devons repenser les convergences entre une nouvelle vision de la social-démocratie et une nouvelle vision du fédéralisme. Cette réflexion, qui doit se poursuivre, doit reposer notamment sur les principes du bien commun, des droits collectifs, de démocratie, de la participation sociale et politique, du respect des communautés d’appartenance, de solidarité, de coopération, etc.
3. La reconnaissance du caractère national du Québec
Depuis des décennies, plusieurs expressions ont tenté de nommer la difference québécoise, ainsi que son rapport particulier à l’ensemble canadien. On a parlé de « peuple fondateur », de « société distincte », de « caractère unique », etc. En août 1999, le Forum social-démocrate sur l’avenir du Canada parlait de la reconnaissance du « peuple » québécois. Notre programme électoral de 2004, mentionnait explicitement la reconnaissance de la « nation » québécoise. Il convient maintenant de réaffirmer et de préciser cette notion.
Ainsi, le Nouveau Parti démocratique reconnaît le caractère national du Québec et croit que ce caractère peut trouver son expression dans le contexte fédéral canadien.
Ce caractère national du Québec repose notamment, mais non exclusivement, sur :
i. Une société à majorité francophone, dont le français est reconnu comme langue de travail et langue commune de l’espace public.
ii. Une culture spécifique, unique en Amérique, qui s’exprime par un sentiment d’identité et d’appartenance au Québec.
iii. Une histoire spécifique.
iv. Des institutions politiques, économiques, culturelles et sociales propres, incluant les institutions étatiques et celles présentes dans la société civile.
La population du Québec, particulièrement depuis la Révolution tranquille, a démontré clairement une volonté de partager un « vivre ensemble », une volonté de bâtir un projet de société solidaire. Or, la construction de l’État moderne et d’un projet de société pour les Québécoises et Québécois s’est fait principalement autour de l’État québécois. Nous saluons le fait que les gens du Québec se soient donnés des institutions permettant de se développer autrement, tant aux points de vue linguistique, social, culturel et économique. Dans ce contexte, le rôle de l’État fédéral était plus souvent qu’autrement vu comme étant secondaire ou périphérique. Cette vision contraste évidemment avec celle portée par une majorité des gens des autres provinces, qui voient le gouvernement fédéral comme étant leur gouvernement « national », avec un rôle secondaire aux provinces.
Bref, la construction d’une identité et d’institutions nationales s’est fait de manière différenciée que l’on soit au Québec ou ailleurs au Canada. Voilà un des noeuds du beau dilemme canadien. Voici ce que l’asymétrie vise à résoudre : il faut faire coexister ces deux visions.
Nous reconnaissons donc que les Québécoises et Québécois ont un sentiment d’appartenance au Canada différent de celui de la majorité canadienne. Ce sentiment particulier d’appartenance et d’identité n’est cependant pas incompatible avec un fédéralisme flexible et coopératif. Lorsque bien compris et reconnu, le nationalisme québécois peut être une force, et non une menace, pour le Canada.
Le débat politique autour de la question nationale – tant à l’intérieur du Québec qu’à l’extérieur – a été polarisé pour trop longtemps. Il convient de relativiser les choses et rappeler que la reconnaissance du caractère national du Québec ne mène pas nécessairement à la souveraineté. En effet, un grand nombre d’États démocratiques sont, explicitement, des États multi-nationaux, c’est-à-dire des pays composés de plus d’une nation. Pensons au Royaume-Uni, à l’Espagne, à la Belgique, à la Suisse, etc. Le Canada n’est pas le seul pays à devoir composer avec cette dynamique. Le NPD comprend la nature du Canada comme étant un pays « multi-national ». Ainsi, en plus de la nouvelle réalité multiculturelle, il doit explicitement composer avec les réalités du Québec, comme celles des communautés autochtones.
Plusieurs voient le rôle du Canada dans le monde, au 21e siècle, comme étant un de « citoyen modèle » (au niveau des ses relations internationales, de son économie, de ses mesures sociales). Mais le Canada peut être aussi un exemple, pour le monde entier, d’accommodation des différences. Le Canada peut être une démonstration que l’on peut conjuguer à la fois le respect des libertés individuelles, l’égalité, le bilinguisme, le multiculturalisme et l’intégration des immigrants, le respect d’une autonomie gouvernementale autochtone, et enfin, la reconnaissance de l’existence d’une minorité nationale avec un caractère distinct au sein d’un ensemble plus large. Le Canada peut être un exemple pour le monde à cet égard. Nous avons le devoir de tout faire pour réussir.
4. Le fédéralisme asymétrique
Le Nouveau Parti démocratique croit qu’un fédéralisme asymétrique est la meilleure façon de conjuguer l’État fédéral canadien avec la réalité du caractère national du Québec. Cela veut dire que le Québec doit avoir des pouvoirs spécifiques et une marge de manoeuvre particulière. Cette asymétrie est nécessaire pour que le Québec puisse relever les défis qui lui sont propres, notamment dans le maintien du fait français en Amérique.
Nous croyons qu’une société égalitaire et coopérative doit accommoder les différences et non pas les aplanir. L’unité n’est pas nécessairement l’uniformité. La diversité canadienne, qui inclut autant la réalité autochtone, québécoise que multiculturelle, n’est pas une menace au Canada : au contraire, elle fait partie de sa nature même.
Cette asymétrie vis-à-vis du Québec peut notamment s’appliquer concrètement par un droit de retrait avec compensation. Ce droit de retrait s’applique lorsque le gouvernement fédéral, par lui-même ou avec l’accord d’autres provinces, intervient dans des champs de juridiction exclusive des provinces (notamment la santé et les services sociaux, l’éducation, les politiques familiales, le logement, l’infrastructure municipale, etc.). Dans ce cas, il ne devrait pas y avoir de conditions ou normes appliquées au Québec sans son consentement, obtenu après consultation et négociation. Le principe de droit de retrait avec compensation est très important, puisqu’il permet de concilier l'exercice du pouvoir fédéral de dépenser pour les provinces qui le désirent avec le respect des compétences constitutionnelles du Québec.
Le Canada est déjà, dans une grande mesure, asymétrique. En effet, le Québec a déjà plusieurs ententes particulières touchant la main-d’oeuvre, l’impôt sur le revenu, la santé, l’immigration, les congés parentaux. Le Québec exerce aussi une présence sur la scène internationale, lorsqu’il s’agit d’enjeux se situant dans le prolongement de ses champs de compétence (par exemple la culture et l’éducation). Le Nouveau Parti démocratique appuie ce genre d’ententes.
5. Travailler ensemble et dans le respect : le fédéralisme coopératif
La coopération est un principe central de notre vision social-démocrate de la société et du monde. Elle signifie tout simplement : travailler ensemble.
Le point de départ de toute discussion doit donc être le respect des champs de compétence reconnus par la Constitution. Dans les dernières décennies, le gouvernement fédéral a souvent agit unilatéralement, tantôt pour imposer ses volontés dans des champs de compétence provin-ciale, tantôt pour diminuer son finance-ment aux provinces. Un fédéralisme coopératif doit viser à contrer l’unilatéralisme du gouvernement fédéral et assurer des décisions et négociations multilatérales, dans une perspective à long terme.
En février 1999, le gouvernement fédéral et neuf provinces signaient l’Entente-cadre sur l’Union sociale. Ce document apporte des précisions quant aux processus, règles et conditions qui doivent façonner les relations fédéralesprovinciales en matière de politiques sociales. Au Nouveau Parti démocratique, nous croyons qu’une telle entente, en principe, peut représenter le fondement d’un fédéralisme véritablement coopératif. Elle peut jouer un rôle très significatif, même si elle ne représente pas une entente de nature constitutionnelle. Mais le gouvernement du Québec n’a pas signé l’Entente de 1999. Or, une « entente » qui n’obtient pas le consentement du Québec n’est pas une entente du tout : c’est une mésentente. Le NPD affirme que le gouvernement fédéral devrait obligatoirement obtenir – après négociations et modifications – le consentement du Québec à cette Entente-cadre, ainsi qu’à toutes les ententes subséquentes qui pourraient en découler.
Nous ne pouvons pas nécessairement présumer de la forme que les ententes futures pourraient prendre. Il suffit pour l’instant d’affirmer que les négociations se feront de manière transparente, de bonne foi et guidés par les principes de codécision et de coopération.
Une nouvelle Entente-cadre sur l’Union sociale doit offrir un cadre au pouvoir fédéral de dépenser. Bref, autant le reconnaître que le limiter. Il est important de rappeler que le « pouvoir fédéral de dépenser » dans des champs de juridiction provinciale n’est pas écrit formellement dans la Constitution. Mais il est reconnu par convention. Le Nouveau Parti démocratique voit positivement la participation du gouvernement fédéral dans des programmes à frais partagés.
Le Nouveau Parti démocratique reconnaît que, dans l’État actuel, il existe un déséquilibre des finances publiques découlant du fait que le gouvernement fédéral a des surplus importants alors que les provinces font face à une augmentation considérable des coûts, notamment en santé et en éducation. Le NPD reconnaît que les provinces ont besoin, pour assurer une continuité des services à la population, d’un financement prévisible et à long terme.
Le NPD va s’attaquer au déséquilibre fiscal en augmentant l’appui financier du gouvernement fédéral aux provinces. Ces transferts doivent se faire dans le cadre d’un fédéralisme coopératif et asymétrique. Cependant, le NPD ne privilégie pas un transfert de points d’impôts, notamment parce que cela découle d’un processus fiscal complexe qui nuit à la transparence.
Comme parti social-démocrate, le NPD va défendre et demander le respect, dans toute négociation, des principes d’universalité, de nonprivatisation et de non-lucrativité. Par exemple, nous appuyons les cinq principes de la Loi canadienne sur la santé, et nous appuyons également l'ajout d'un sixième principe, sur la non-privatisation.
Le portrait des politiques sociales au Canada est complexe. Parfois, les provinces ont mises, seules, des programmes en place. Parfois, c’est le gouvernement fédéral qui a mis sur pied des programmes, seul. Parfois, le gouvernement fédéral a « fédéralisé » et « universalisé » des politiques qui sont nées dans une province en particulier, pour les appliquer partout au pays, par exemple la Loi sur la santé. Cette dynamique de va-et-vient peut, dans le contexte d’un fédéralisme respectueux et coopératif, être extrêmement positif pour les politiques sociales. Ceci est manifestement dans l’intérêt des citoyens, du Canada entier, des provinces, dont le Québec. Ainsi, tout en respectant les juridictions provinciales, le gouvernement fédéral peut contribuer fortement à maintenir et développer des normes minimales au niveau des politiques sociales. Comme sociauxdémocrates, notre vision d’un fédéralisme coopératif contraste avec une vision néolibérale de l’État où règne le nivellement par le bas des politiques sociales, environnementales et du travail.
Plusieurs politiques mises sur pied au Québec (centres communautaires de santé comme les CLSC, les Centres à la petite enfance, le programme d’assurance-médicaments, etc.) peuvent se voir renforcés par le gouvernement fédéral. Le NPD, comme parti social-démocrate, veut appuyer les initiatives les plus progressistes de la société québécoise. Le Québec a simplement besoin d’assurances que le gouvernement fédéral va respecter les processus et politiques prises par le Québec. Bref, la plupart des avancées importantes en terme de politiques sociales se sont faites par un jeu d’interinfluence et de négociation plutôt que par des impositions unilatérales du gouvernement fédéral.
Il est clair que des garanties données au Québec quant à l’asymétrie et quant au respect des juridictions provinciales pourraient considérablement contribuer à favoriser une plus grande coopération. Le Canada bénéficie du dynamisme du Québec et veut en profiter. Une reconnaissance formelle et un respect pour le Québec pourraient contribuer à réduire les méfiances. Ainsi, le Québec pourra fièrement être à la table.
6. Le droit du Québec à l’autodétermination
Le NPD espère et fera la promotion d’un Canada uni. Le Canada est un pays grand, diversifié, tolérant et progressiste. Nous croyons de tout coeur qu’il mérite de continuer d’exister et de se développer.
Le Nouveau Parti démocratique reconnaît le droit du Québec à l’autodétermination, c’est-à-dire le droit de la collectivité québécoise de décider librement de son avenir politique et constitutionnel. Ce droit peut s’exprimer de différentes manières, et peut aller jusqu’à l’accession à la souveraineté. Mais le droit à l’autodétermination peut également s’exercer au sein du Canada.
Le Nouveau Parti démocratique reconnaît que l’exercice, sous une forme ou une autre, du droit à l’autodétermination relève d’un processus politique. De notre avis, une formalisation légale de ce processus n’est pas nécessaire ou utile. Cette constatation a, entre autres, été faite par la Cour suprême dans son Avis sur la question.
La conciliation des divers intérêts constitutionnels légitimes relève nécessairement du domaine politique plutôt que du domaine judiciaire, précisément parce que cette conciliation ne peut être réalisée que par le jeu des concessions réciproques qui caractérise les négociations politiques. Dans la mesure où les questions abordées au cours des négociations seraient politiques, les tribunaux, conscients du rôle qui leur revient dans le régime constitutionnel, n'auraient aucun rôle de surveillance à jouer (Cour suprême, Renvoi relatif à la sécession du Québec, 1998)
De même, le NPD a déjà adopté, lors du Congrès de 1999, l’affirmation selon laquelle :
Les participant-e-s au Forum ont réaffirmé de façon écrasante la politique du Nouveau Parti démocratique à l'effet que les gens du Québec aient le droit de décider, démocratiquement, de leur propre avenir. Même si le NPD s'est opposé à ce que la question soit référée à la Cour suprême, le groupe de discussion fait remarquer que la décision de la Cour consolide l'opinion de longue date du NPD voulant que l'avenir du Québec au sein du Canada est une question politique et non une question juridique
(FSDC, p.26).
Ainsi, le NPD s’engage à respecter, dans ses interventions, la Loi québécoise sur la Consultation populaire. De plus, le NPD reconnaîtrait une décision majoritaire (50% + 1) des Québécoises et Québécois, advenant la tenue d’un référendum visant à modifier le statut politique du Québec. Le NPD reconnaît également que ce droit à l’autodétermination implique la capacité de l’Assemblée nationale de rédiger, et des citoyens du Québec de répondre librement, à une question référendaire. Il appartiendrait au gouvernement fédéral de déterminer son propre processus, dans l’esprit de l’Avis de la Cour suprême et du droit international, en réponse aux résultats du processus de consultation populaire interne au Québec.
Conformément à ses valeurs, le NPD rejette également tout usage – ou menace de l’usage – de la force face au Québec, à toute étape. Notre vision en est une de confiance dans la démocratie, la bonne foi et les valeurs pacifiques.
Pour le NPD, il faut proposer une vision positive de l’avenir plutôt que de contribuer à la polarisation du débat. Nous voulons bâtir une nouvelle attitude face à l’ensemble de ces débats, car notre travail doit être de contribuer au renforcement et au renouvellement du fédéralisme et non pas de contribuer au maintien de positions campées.
7. L’avenir
Le NPD proposera activement une visiondu fédéralisme inspirée des valeurs socialdémocrates de coopération, de reconnaissance, d’égalité, de respect, de flexibilité, de transparence et d’honnêteté.
Le Québec, rappelons-le, n’a pas ratifié la Constitution de 1982. Aussi, les échecs subséquents d’amendements constitutionnels ont créé une situation minant sérieusement, dans les yeux d’un grand nombre de Québécoises et Québécois, la légitimité du cadre politique canadien. Le NPD s’engage à travailler activement à proposer une vision du fédéralisme canadien qui nous permettrait de sortir de l’impasse actuelle.
Le parti participera à divers efforts visant à promouvoir la coopération et la mise en commun des forces social-démocrates et progressistes au Canada et Québec, ainsi qu’à un dialogue continu entre elles.
Nous croyons que la construction d’un pays dans lequel les Québécoises et Québécois se sentiront membres à part entière doit reposer sur la bonne foi, la reconnaissance et l’accommodement des différences, et sur la coopération et l’harmonie entre les peuples, et non sur l’intimidation. Aussi, il convient toujours de rappeler que le Québec ne veut pas être acheté, mais respecté.
Le NPD affirme qu’il refuse la polarisation actuelle autour de ce débat laquelle, bien que néfaste, est entretenue par trop de politiciens d’un côté comme de l’autre. Le NPD va activement promouvoir une vision imprégnée de solutions concrètes pour bâtir un Canada juste, coopératif et solidaire pour le 21ème siècle.

dimanche, novembre 13, 2011

"Dix motions pour changer l'Italie", extrait de la tribune de Nicola Zingaretti, pdt de la province de Rome (P.Démocratique), "Il Foglio", 27/10.2011

Nicola Zingaretti est président de la province de Rome depuis 2008 et membre du principal parti d'opposition, de gauche, le Parti Démocratique.
Ces derniers jours s'est ouvert un débat d'idées dans lequel de nouveaux protagonistes veulent se mesurer et prendre la parole. Un débat utile qui saura être populaire et participatif dont l'objectif sera de doter d'un projet, permettre de discuter ouvertement et ensuite arriver à une synthèse et élaborer une vision.
Que cela ne nous serve pas à s'enliser dans un débat abstrait sur les nuances infimes d'un programme qui ne seraient que des amendements au coeur du texte. La clarté des grands choix vaut bien mieux que l'ambiguïté des distinguos. Tout ceci ne sert ,à mon avis, qu'à se rassurer avec un travail bien fait. Au fond, il y a beaucoup de belles idées qui font le tour des congrès ou servent à obtenir une page dans un journal. Qu'en reste t-il au final? Quand on lit certains textes, tout semble à la perfection. "Il faut faire comme cela"...et ensuite? De grandes théories, une petite volonté, un catalogue d'idées sociales qui ne pèse pas.

Il faut que ce projet serve avant-tout la force de penser par soi-même.J'étudie beaucoup pour combattre la paresse des réponses toutes-faites, ainsi qu'un nouveau langage pour ne pas être en recul et repliés sur les mots d'ordre du passé. Nous devons faire ce projet pour échapper à deux écueils, qui ces dernières années, ont trop marqué notre discours et notre action politique: l'écueil d'un certain conservatisme (rester aggripés aux certitudes d'hier) et l'écueil de la subordination (penser que la seule façon d'être novateur est de dire les mêmes choses que la droite).On peut et on doit être novateur sans être subordonné à la droite (et le discours vaut aussi quant au centre-droite qu'au centre-gauche, que ce soit clair). Pour changer, nous devons libérer nos esprits de ces scories, de ces tics de la pensée qui se satisfait de l'habitude,qui emprisonne l'imagination.
Les Japonais ont promeut récemment un nouveau plan de santé. Savez-vous quelle est la principale motion pour obtenir des économies dans les prochaines décennies? Ne pas compter les médicaments ou fermer les hôpitaux, mais au contraire pousser la population à faire au moins une demi-heure quotidienne de gymnastique.

Ce que je vous présente, ici, sont quelques axes que j'aimerais définir comme "Dix motions pour changer l'Italie": des choix stratégiques pour développer un combat politique et d'idées, et que nous pouvons résumer en quelques lignes.
-Premièrement:lancer une campagne pour l'élection directe du président de l'Union européenne, pour répondre à la demande d'un nouvel espace politique et construire un point de repère unique pour porter nos exigences avec plus de force dans toutes les grandes institutions internationales.
-Deuxièmement: combattre les inégalités en promouvant un nouvel équilibre entre le capital et le travail, ainsi que dans le système de l'Etat providence, un nouveau pacte fiscal, un New Deal des Services publics.
-Troisèmement: construire une école et une université plus ouverte, efficace et compétitive dans ce monde.
-Quatrièmement: annuler toute forme de discrimination et donner la citoyenneté à tous les nouveaux Italiens venus d'ailleurs.
-Cinquièmement: Miser sur la créativité en encourageant l'innovation du système productif et les investissements en Recherche et Développement.
-Sixièmement: promouvoir la transparence de la machine publique, la culture de l'évaluation, la rationalisation des compétences, la simplification des collectivités territoriales, réforme de la présidence du Conseil.
-Septièmement: définir un nouvea plan national de développement soutenable en milieu urbain grâce l'adoption des "lois d'intérêt général de la gestion du territoire".
-Huitièmement: augmenter la compétitivité des territoires avec un plan national d'infrastructures pour les régions urbaines, fondé sur les petites et moyennes entreprises et avec la contribution des entités locales.
-Neuvièmement: Amorcer un levier du développement soutenable, avec un plan national d'investissements des projets financiers des secteurs de la Transition écologique.
-Dixièmement: défrendre l'accès universel aux nouvelles technologies comme outil pour générer de la croissance, combattre la fracture numérique et défendre l'Internet grâce au très haut débit et un Wifi libre.

Ce sont donc "Dix motions" sur lequelles vont bientôt s'ouvrir le débat, rapidement, dans les prochaines semaines. En partant de l'idée que ce ne sont pas seulement ces idées qui sont en jeu, mais des thèmes fondamentaux tels que redessiner l'espace politique, repenser le fonctionnement de l'Italie, indiquer au peuple un nouveau modèle de société, construire les conditions pour retrouver la croissance.
Le point de départ comprend l'espace de la politique. C'est évident: la privation et la précarité surtout chez les jeunes, qui occupe ces derniers mois l'Europe nous a projeté dans une autre dimension. Ces questions obligent la politique de mettre le doigt sur le point d'interrogation: Qui décide? De quoi décide t-on? Comment prend t-on des décisions? Et à quel niveau? Le thème d'une conquête d'un nouvel espace de décision perceptible, efficace, contrôlé démocratiquement est en train d'apparaître.
Les erreurs, les divisions, l'absence de respiration ont porté de mauvais coups à la crédiblité à la politique européen, arrivant à faire réapparaître de vieux réflexes de repli sur soi et à réveiller chez beaucoup de gens, l'illusion que tels les nombreux et ingénieux Hobbit, il soit encore possible s'isoler aux confins de la verte Comté, éloigner les inquiétudes et les peurs que suscitent l'Empire du Milieu,
renvoyer aux calendes grecques, la venue d'une nouvelle ère.
Je doute cependant qu'à la table des puissants de la planète, dans ces ministères en temps de crise que l'on puisse défendre l'idée d'être président de la Padanie, de la Catalogne des Flandres ou bien encore de la riche Bavière. La vérité est que assurémznt l'Etat-nation, coeur névralgique de la géopolitique n'est plus en mesure de répondre à lui tout-seul , à la demande nouvelle de démocratie.

La fragmentation des intérêts individuels et la myopie de gouvernants obsédés par le consentement interne risquent au mieux d'alimenter les mouvements rétrogrades
et d'accélérer la désagrégation. Nous, devant ces tensions, nous sommes encore restés trop stoïques devant le problème de la force de l'Europe financière, la faiblesse de l'Europe politique; la paralysie des gouvernements et des échelons technocratiques. Nous avons abdiqué devant la mission pour laquelle nous avions entrepris le chemin de l'unité (et dont le symbole gagnant a sans nul doute été Romano Prodi).
L'Europe économique ne suffit plus, mais l'Europe politique n'existera jamais si elle n'est pas démocratique.A l'heure de la communication globale les gens veulent savoir non sans raison qui décide et qui contrôle le cheminement des décisions
directement. Les Etats et leurs gouvernement ne suffisent plus, mais le pouvoir de ceux-ci ne peut pas faire abstraction des principes de base de la démocratie représentative. Il est donc temps de recueillir un témoignage d'espoir de la génération qui nous a précédés,les géants de la construction européenne qui ont posé les bases de notre unité,l'unification économique avec un pragmatisme visionnaire (des premières formes de coopération à l'arrivée cruciale de l'euro).

Pour répondre au défi qui nous vient tel un enjeu, nous avons avoir le courage de proposer l'objectif le plus radical: une vraie démocratie européenne avec l'élection directe du président des États-Unis de l'Europe et d'un gouvernement européen qui, sur les grands problèmes globaux puisse s'imposer avec autorité sur l'impuissance des négociations exténuantes et les vetos des gouvernements nationaux. Dans cette bataille, il est important naturellement, que nos institutions n'abandonnent pas un instrument précieux comme l'euro aux sorcières de la spéculation. Il faut doter
l'euro des mêmes instruments dont aujourd'hui jouit le dollar.
Il faut éviter que l'absence d'instruments défensifs flexibles dans le système monétaire expose notre monnaie à la spéculation et il faut reconnaître aussi, comme Paul Krugman a non sans raison écrit dans ces jours (et comme vous l'avez rappelé mêmes ces derniers jours dans Il "Foglio")que "sans un organisme prêteur de dernière instance comme le BCE qui fait barrière à l'agressivité des marchés, ceux qui prêtent ou qui jugent le niveau d'endettement voudront de plus en plus d'argent en échange de ces prêts".
Je me demande: est-ce que tout ceci est idéaliste? Est-ce demander la lune? Ne pensez-vous pas que si quelqu'un avait posé la même question à Altiero Spinelli
quand,incarcéré dans la prison de Ventotene, dans l'étau de la barbarie fasciste, il traçait, dans son Affiche, les lignes d'un possible futur. Dans cet horizon idéal, mais nécessaire, va être placé aussi le défi d'avoir une Italie compétitive et plus forte. Une Italie qui fonctionne et un Etat qui fait fonctionner l'Italie.
[...] Finalement il faut changer la direction du pays. Durant ces dernières années, la présidence du Conseil a été chargée de compétences gestionnaires qui ne lui appartiennent pas. Ce choix vient d'une option culturelle précise ("la politique du faire", et il a produit désastres comme le G8 de la Maddalena ou de l'Aquila). .
[...] J'ai mis le doigt sur la question d'un pays plus juste ainsi que la question d'un pays plus compétitif. Ces deux questions ne sont pas en contradiction. Ils font partie d'une même mission. Le modèle dans lequel aujourd'hui nous vivons est dramatique pour les nouvelles générations auxquelles sont niés les fondements mêmes d'une existence: l'obtention d'un travail, la possibilité de les construire une famille. Entre 2009 et aujourd'hui l'âge moyen dans lequel une fille italienne accouche de son fils premier est monté de 26,9 à 30 ans Un jeune qui entre pour la première fois sur le marché du travail a 55% de chances de se voir offrir une place précaire, uniquement.

Quel est en le prix? Il risque d'être encore plus important.
Quelques études montrent qu'en moyenne, la personne qui perd son travail n'a pas de protections sociales, il se retrouve à toucher un salaire plus bas que son ancien salaire pendant 20 ans, à subir une instabilité forte des revenus pendant 10 ans. De plus il y a une plus forte probabilité de divorcer que d'avoir des enfants. C'est une génération entière qui est niée. Les étudiants italiens font face en n'étant pas préparé devant les défis du monde et se retrouvent ensuite sans défense devant ceux-ci. 50% des garçons entre 15 et 18 ans sont illétrés. Le classement de 2011 du "Qs World University ranking", le plus important des classements mondiaux universitaires, aucune université italienne ne se classe dans les 100 premières. Pour trouver en une, il faut descendre à la 183° place, avec celle de Bologne. Une honte pour la ville qui a vu naître la première des grandes universités de l'âge moderne.[...] Pour commencer, il s'agit de rétablir un début de justice dans la distribution et dans l'accès aux fruits de la croissance.En premier lieu, cela passe par la question fiscale. Il s'agit bien évidemment de la lutte contre l'évasion fiscale: il ne faut avoir aucune pitié vis-à-vis de ceux qui spéculent sur le dos des gens honnêtes.[...]Un nouveau pacte fiscal peut donc être réalisé seulement en proposant un donnant-donnant: mettre à contribution les revenus du capital en ce qui concerne les côtisations du travail.[...]Pour le renouvellement, nous avons besoin d'ouvrir un débat vrai, pas dans un parti ou un cadre politique, mais dans le corps vif de la société, en dehors de nos partis.

L'Italia senza Berlusconi, e dopo?

Il 8 novembre 2011 sarà a segnare nei libri di storia italiana, il presidente della Repubblica italiana, Giorgio Napolitano annuncia sé la partenza di Silvio Berlusconi della presidenza del Consiglio. Silvio Berlusconi presenta il suo dimissioni il 12 novembre 2011. Tutto questo a causa della situazione finanziaria dell'Italia e della pressione operato dai mezzi speculativi e le agenzie di notazione.
Da questa estate, l'Italia ha perso il suo triplo A e si vede da alcuni tempi pagare degli interessi del 6%, ciò che è molto. Tuttavia questo paese è con una ricchezza industriale senza comune misura al nord ed al centro: grande industria (Torino,Milano, regione di Venezia...) con l'automobile, la raffinazione ed un'industria più diffusa nelle città medie con le imprese familiari medie esportatrici. È la parte sud della "megalopoli" europea, la zona economica più ricca al mondo. È vero che il mezzogiorno è meno ricco, eccetto la regione de Puglia e che l'economia informale sostenuta per i mezzi criminali è sparsa.
Si è stupito dunque, se si resta razionale di questo attacco speculativo. Ciò prova che gli ambienti finanziari non sono nell'economia reale e che si disinteressano dei popoli, volendo instaurare, senza che l'idea di complotto mi sfiora, "una dittatura strisciante", Julien Dray, (Parti Socialiste), a proposito delle agenzie di notazione che vuole sostituire il voto per la pressione sui governi, idea proibita a buon diritto per Benoît Hamon (Parti Socialiste, "Girare la pagina"). Dopo José Socrates (Portogallo), dovendo a dimissionare per che avendo perso la sua maggioranza contro il suo piano di austerità, Giorgio Papandréou la settimana scorsa per le stesse ragioni, Silvio Berlusconi è confinato alla stessa situazione.Ciò comincia a fare molto...
Ma che dire di questi piani di austerità che fanno stringere la cintura di quelli che è sollecitato sempre a pagare: le classi popolari e medie mentre le classi molto agevoli e gli ambienti finanziari si vedono concedere dei regali fiscali e dei ristructurazioni bancari senza poco o non di compensi. Una vera vergogna ed un vero scandalo.
Mario Monti l'ultraliberalista, vecchio commissario europeo che ha voluto privatizzare tutti i Servizi pubblici dovrebbe sostituire S.Berlusconi. L'immagine va a cambiare, si va a passare di un'immagine ottima scandalosa fatta di maschilismo male collocato e di una reputazione italiana mondiale sporcato al rigorismo lombardo modo renano. Ma per quale politica??

Là è la questione. Speriamo che questo slancio di sinistra nato questi ultimi tempi in Italia, vedrà la vittoria prossima e duratura di una coalizione solida tra probabilmente il Partito Democratico (Pier Luigi Bersani), il Partito Socialista italiano (Ricardo Nencini) e Sinistra Ecologia e Libertà (Nichi Vendola, mediatico presidente della regione de Puglia), per una vera politica di sinistra, di rilancio della crescita, di risanamento della situazione nel sud, di industrializzazione in queste regioni meridionali, mettere l'accento sulle domande cruciali italiane: l'accesso alla salute e la rinnovazione dei servizi ospedalieri, rifondare la scuola e rivalutare veramente i professori e certo condurre una politica da accesso all'alloggio pubblico. Pure badando ad un certo equilibrio finanziere.
Così un'alternanza possibile in Italia, in Francia ed in Germania permetterebbe anche un rilancio dell'Europa, più che necessario.

L'Italie sans Berlusconi, et après?

Le 8 novembre 2011 sera à marquer dans les livres d'histoire italienne, le président de la République Italienne, Giorgio Napolitano annonce lui-même le départ de Silvio Berlusconi de la présidence du Conseil. Silvio Berlusconi présente sa démission le 12 novembre 2011. Tout ceci en raison de la situation financière de l'Italie et de la pression opérée par les milieux spéculatifs et les agences de notation.
Depuis cet été, l'Italie a perdu son triple A et se voit depuis quelques temps payer des intérêts de 6%, ce qui est beaucoup. Pourtant ce pays est dôtée d'une richesse industrielle sans commune mesure au nord et au centre: grande industrie (Turin,Milan, région de Venise,...) avec l'automobile, le raffinage et une industrie plus diffuse dans les villes moyennes avec des entreprises familiales moyennes exportatrices. C'est la partie sud de la "mégalopole" européenne, la zone économique la plus riche au monde. Il est vrai que le midi est moins riche, hormis la région des Pouilles et que l'économie informelle soutenue par les milieux criminels y est répandue.
On est donc étonné, si on reste rationnel de cette attaque spéculative. Cela prouve que les milieux financiers ne sont pas dans l'économie réelle et qu'ils se fichent des peuples, voulant instaurer, sans que l'idée de complot m'effleure, "une dictature rampante" (Julien Dray, Parti Socialiste, à propos des agences de notation) qui veut remplacer le vote par la pression sur les gouvernements (idée défendue à juste titre par Benoît Hamon, Parti Socialiste, "Tourner la page"). Après José Socrates (Portugal) devant démissioner par qu'ayant perdu sa majorité contre son plan d'austérité, Georges Papandréou la semaine dernière pour les mêmes raisons, Silvio Berlusconi est aculé à la même situation.Cela commence à faire beaucoup...
Mais que dire de ces plans d'austérité qui font serrer la ceinture de ceux qui sont toujours sollicités à payer: les classes populaires et moyennes tandis que les classes très aisées et les milieux financiers se voient octroyer des cadeaux fiscaux et des restructarions bancaires sans peu ou pas de compensations. Une vraie honte et un vrai scandale.
Mario Monti l'ultralibéral, ancien commissaire européen qui a voulu privatiser tous les Services publics devrait remplacer S.Berlusconi. L'image va changer, on va passer d'une image ultra scandaleuse fait de machisme mal placée et d'une réputation italienne mondiale salie au rigorisme lombard façon rhénane. Mais pour quelle politique??

Là est la question. Espérons que cet élan de gauche né ces derniers temps en Italie, verra la victoire prochaine et durable d'une coalition solide entre probablement le Parti Démocratique (Pier Luigi Bersani), le Parti Socialiste Italien (Ricardo Nencini) et Gauche Ecologie et Liberté (Nichi Vendola, médiatique président de la région des Pouilles) pour une vraie politique de gauche, de relance de la croissance, d'assainissement de la situation dans le sud, d'industrialisation dans ces régions méridionales, mettre l'accent sur les questions cruciales italiennes: l'accès à la santé et la rénovation des services hospitaliers, refonder l'école et revaloriser vraiment les professeurs et bien-sûr mener une politique d'accès au logement public. Tout en veillant à un certain équilibre financier.
Ainsi une alternance possible en Italie, en France et en Allemagne permettrait également une relance de l'Europe, plus que nécessaire.

vendredi, novembre 11, 2011

My choice for the leader of NDP: Brian Topp

The tragical death of Jack Layton puts the topic of his succession to the position of leader of the party. Several candidates have announced their candidature since september in direction of the activists.
I don't have the same very precised sight as my Canadian and Quebecker comrades, because I'm not being at every moment in the "Canadian bath". Nethertheless, I could have analysed the candidatures and I have made this constate: I prefer Brian Topp.
First of all, who is Brian Topp? He was before the disappearing of Jack, the president of the NDP. Brian was born in Longueil in Québec, in 1960, from a francophone mother and a anglophone father. He's working in the cultural environments of the cinema in Ontario. He has been adviser of Saskatchewan premier Roy Romanow, then adviser of Jack Layton, leader of the party.
In June 2011, he is chosen for being president of the party by Jack Layton.

What are the qualities of Brian Topp?:
he knows well files of Canada and Canadian politics/policies thus he has worked for two big leaders whose the national leader of the party, who was in measure to be prime-minister.He speaks perfectly French and knows well Québec, because he has studied there. This is a real asset, as it is needed to enter in contact with Quebecker and Acadian populations. It is right that he is not still a MP, but Jack Layton has begun as leader without being MP, until push the party to its major sucess in May 2011.

If Brian Topp, but this is the same for all the candidates, is elected by the activists , he would have to continue the led and defended policy by Jack Layton, a real policiy of defence of social rights, for families, for education, health, access to affordable and quality housing, fighting for stabilised and well paid jobs, redistributed growth, ecology.
But,equally,what Brian Topp can understand, is to be in vibration with the key question and the wishes of the Quebecker nation and to be sure that the French language be protected and that the Bill 101 be recognised as federal rank-law. To make realise the linguistic independence of Québec. This what the main part of Quebeckers are waiting for. That's at least. Then they're free to decide to be sovereign or not, after a referendum. And a socialist and so internationalist (NDP is member of the Socialist Internationale)has to recognise freedom of peoples to decide by themselves. What Jack Layton recognised.
At last, Acadian revendications will have to be developed and further protected, inside Canada.

Mon choix pour la chefferie du Nouveau Parti Démocratique, parti canadien

La mort tragique de Jack Layton pose la question de sa succession au poste de "chef" du parti, ce qui correspond au poste de premier secrétaire. Plusieurs candidats ont depuis septembre fait part de leur candidature auprès des militants.
Je n'ai pas la même acuité que mes camarades canadiens et québécois sur cette question, puisque je ne suis pas en permanence dans le "bain canadien". Cependant, j'ai pu juger les candidatures et je suis arrivé à ce constat: je préfère Brian Topp.
D'abord, qui est Brian Topp? Il était avant la disparition de Jack, le président du NPD, c'est-à-dire le secrétaire général, l'adjoint du chef. Brian Topp est né à Longueil au Québec, en 1960, de mère francophone et de mère anglophone. Il travaille dans les milieux culturels du cinéma , en Ontario. Il a été conseiller du premier-ministre saskois de Roy Romanow puis conseiller de Jack Layton,chef du parti.
En juin 2011, il est nommé président du NPD.

Quelles sont les qualités de Brian Topp?:
il connait bien les dossiers et la politique canadienne puisqu'il a travaillé pour deux grands leaders dont le leader national du parti, qui était en mesure de devenir premier-ministre. Il parle parfaitement le français et connait bien le Québec, puisqu'il y a fait ses études. C'est un vrai avantage car il faut pouvoir entrer contact avec les populations québécoise et acadienne.
Il est vrai qu'il n'est pas encore député, mais Jack Layton a commencé comme chef sans être député, pour emmener le parti vers son plus grand succès en mai 2011.

Si Brian Topp, mais cela vaut pour tous les candidat(e)s, est élu par les militants, il aura à poursuivre la politique menée et défendue par Jack Layton, une vraie politique de défense des droits sociaux, des familles, de l'éducation, la santé, l'accès à un logement abordable et qualité, la défense de l'emploi non précaire et bien rémunéré, la croissance redistribuée,l'écologie.
Mais également,ce que Brian Topp peut comprendre, bien saisir l'enjeu et les souhaits de la nation québécoise et faire que la langue française soit protégée et que la Loi 101 soit reconnue loi de rang fédérale. Aboutir à l'indépendance linguistique du Québec. Ce qu'attendent les Québécois dans leur ensemble. Pour le moins. Libres à eux , après de décider de prendre leur souveraineté, après un référendum.Et un leader socialiste et donc internationaliste (qui plus est le NPD est membre de l'Internationale Socialiste) se doit de reconnaître la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ce que Jack Layton reconnaissait.
Enfin, il va falloir développer et davantage protéger les revendications acadiennes au sein du Canada.

mercredi, novembre 09, 2011

François Hollande et le PS, porteurs d'une vraie politique de régulation et de transformation

François Hollande, candidat du PS et du PRG a présenté lors d'une conférence de presse, aujourd'hui 09/11/2011, 9 propositions pour la régulation et une vraie politique de l'emploi. François Hollande a d'abord longuement énoncé un réquisitoire sans appel de la politique libérale et spéculative qui a amené à la crise mondiale, la plus importante depuis 1929.

Ensuite , le candidat de gauche a présenté, échelle par échelle (mondiale, européenne,française) des propositions donnant un cap sur la longue durée et inscrivant son objectif dans celui d'un projet de transformation.
Au niveau mondial, F.Hollande veut réglementer les hedge funds et les produits dérivés afin qu'ils ne servent qu'à la couverture contre la volabilité monétaire. C'est-à-dire qui neutralisent la concurrence des monnaies et donc le dumping monétaire/fiscal/social; interdire l'utilisation de hedge funds et n'importe quelle collaboration avec les paradis fiscaux pour les banques françaises. La France s'inscrit donc comme pays pionnier pour une autre économie.
F.Hollande veut instituer la taxe sur les transactions financières de 0,05% sur chaque transaction, ce qui rapporte plusieurs dizaines de milliards d'euros et le faire en France DES l'été 2012.
De plus le candidat socialiste veut agir sur la réforme du FMI pour imposer un rapport de force (européen et 1ere étape franco-allemand) face à la Chine contre sa politique déloyale du yuan gelé par le Parti Communiste Chinois, ainsi que le pillage organisé par les entreprises chinoises toutes contrôlées par le Parti Communiste Chinois.
Enfin le G8 doit avoir comme mission première la régulation financière, le G20 de favoriser l'emploi et la croissance redistributrice, le FMI d'être le gendarme des monnaies. Un organisme coordinateur chapeautant ces 3 axes sera crée.

Au niveau européen, F.Hollande a fustigé l'impuissance volontaire des gouvernements de la droite européenne, majoritaire, dans les pays de l'UE. Rien n'a été fait et le G20 est bien G.VAIN, à mettre à l'ardoise des échecs de N.Sarkozy. Il est plus que temps de mettre fin à cette absence de volonté coupable des dirigeants européens face aux marchés sacrés rois par Merkel, Sarkozy, Barroso...
Pour François Hollande le mal a été de pas agir sur les moyens européens consacré au fonds européen de sécurité financière: F.Hollande propose de le dôter davantage, donc d'arrêter l'égoïsme européen du "I want my money back". Il est fini le cloisonnement des pays pour le chacun pour soi et SANS l'aide de la Chine, ce qui mous met/mettrait des boulets aux pieds pour longtemps...
F.Hollande constate le dogmatisme de la Banque Centrale Européenne qui ne pense qu'à l'orthodoxie libérale (ne pas financer les Etats pour l'investissement qui serait le mal absolu...foutaise!), donc la BCE doit intervenir auprès des Etats pour leur prêter à taux très faible et les protéger contre la spéculation mondiale.
S'attaquer aux Etats c'est s'attaquer aux sociétés, c'est un trouble à l'ordre public.
Bien évidemment, la création d'eurobonds (euro-obligations), cad des bonds d'emprunts européens auprès des entreprises européennes pour financer l'investissement en Europe. L'investissement est le pilier d'une économie qui forme, achète les infrastructures nécessaires, augmente les salaires. Tout simplement, c'est la base de la croissance. Alors arrêtons avec ce tabou de l'investissement parce que c'est une dette supplémentaire. Ne pas préparer l'avenir est un crime moral et de logique.
Tout ceci suppose une vraie gouvernance de la zone euro, en finir avec le millefeuille technocratique insupportable, surtout pour faire une politique libérale d'austérité et de cadeaux aux riches!
Ainsi, le président du Conseil européen sera aussi président de la Commission européenne et d'ECOFIN (conseil des ministres de l'économie et des finances, conseil thématique primordial de l'UE). Cette présidence unifiée doit s'inscrire dans la logique d'un Trésor public européen: un commandement politique sur les outils financiers publics européens, cela veut dire concrètement la surveillance des marchés (transparence des transactions européennes donc à terme fin du secret bancaire en Europe) et assurer la politique de croissance (investissements et emprunts.

Au niveau français, en s'appuyant sur le Projet socialiste, qui vise un équilibre: 50% pour la réduction de la dette et des déficits, 50% pour les investissements (rappelons que pour la droite c'est tout pour la dette et la stagnation des investissements). F.Hollande veut redonner de l'air et de la marge de manoeuvre à la France en supprimant le Paquet fiscal et en faisant la révolution fiscale (plus progressive et plus redistributrice) et bien-sûr la clé c'est l'INVESTISSEMENT.
On ne peut plus éviter une vraie politique de croissance, alors que nous risquons moins de 1% pour 2012. Cela passe par cette priorité économique des investissements: les PME d'abord, la réindustrialisation (en lançant des programmes publics, en aidant les entreprises fragiles, en leur permettant le virage soutenable et propre avec la Transition énergétique)et redéployer tous les moyens possibles pour cette croissance. A savoir le soutien au bâtiment (en outre on manque d'un million de logements dont les logements publics), l'affectation de l'épargne vers les PME et les investissements, redonner de vrais moyens financiers et techniques à la formation/éducation/recherche.
Enfin pour favoriser les prêts aux entreprises et aux projets bien étudiés, mais boudés par les banques, une séparation entre banques de dépôt et de crédit (séparer les branches commerciales et de prêt) pour faire le ménage dans ce monde bancaire ingrat que l'on a sauvé. Maintenant c'est à nos conditons qu'il va se plier! Bienvenue dans le monde de l'économie réelle.