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dimanche, octobre 04, 2009

Massacre en Guinée, circonvolutions d’un pays complexe d’Afrique de l’ouest/ Massacre in Guinea, circonvolutions of a complex West Africa country

La semaine dernière, Conakry la capitale a connu un massacre d’au moins 157 morts au grand stade perpétré par les forces de sécurité guinéennes menées par le président putschiste Moussa Dadis Camara, qui a commis un coup d’Etat le 24 décembre 2008 juste après la mort du président Lansana Conté. L’opposition est absolument furieuse depuis fin 2008 et a exprimé sa colère pour exiger le rétablissement de la Constitution. M. Camara prévoit des élections en 2010 où il compte se présenter, mais dans quelles conditions ?
Il convient d’expliquer le contexte de ce pays d’Afrique de l’ouest, indépendant depuis 1958.
Le premier président à arriver au pouvoir est Ahmed Sékou Touré en 1958, issu du parti panafricain le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) présent partout en Afrique francophone. Sékou Touré refuse catégoriquement l’Union Française, sorte de Commonwealth à la française proposé par De Gaulle, car il refuse le futur système de la Françafrique et s’isole du reste de ses collègues africains. Sékou Touré n’a d’autre choix que de faire de la Guinée un pays communiste, recevant l’aide chinoise et soviétique.
Cependant Sékou Touré n’a d’autre idée que de garder le pouvoir et fait abattre une terrible répression notamment avec le Camp Boiro Mamadou où près de 50.000 opposants mourèrent.
On soupçonne fortement Sékou Touré d’avoir fait assassiné Amilcar Cabral dirigeant bissau-guinéen parce qu’il ne voulait pas voir l’union entre la Guinée Bissau et le Cap Vert, de peur que ce pays devienne plus puissant que la Guinée.
En 1984 la Guinée exsangue, à la mort de Sékou Touré voit se passer un coup d’Etat mené par Lansana Conté, officier à la tête du « comité militaire de redressement national » et renverse le successeur de Touré, Louis Lansana Beavogui.
Ce coup d’Etat est justifié pour le comité pour mettre fin au régime para-communiste , Lansana Conté proclame la II° République comme président. Lansana Conté libéralise l’économie guinéenne, rétablit le franc guinéen supprimé en 1972. Il concède en 1990 une nouvelle constitution qui légalise le multipartisme et des élections sont organisées en 1993. Seulement ces élections en 1993 puis en 1998 ne visent pas à faire perdre le pouvoir à L.Conté et la répression s’abat de nouveau. Alpha Condé le principal opposant (Rassemblement du Peuple de Guinée) est obligé de s’exiler en France.
Ces réformes n’étaient en fait qu’un voile de pudeur. Un grève générale éclate en 2007, preuve du mécontentement des Guinéens vis-à-vis de leur situation socio-économique. En effet le pays n’a pas progressé , les réformes économiques n’ont duré qu’un temps et la principale richesse la bauxite (base de l’aluminium) est accaparée par les hauts fonctionnaires et le pouvoir militaire de L.Conté. Le système hospitalier et social est aussi mauvais que dans les "années noires" 70 de Sékou Touré.
M.Camara ne fait que perpétuer la mainmise du pouvoir militaire sur la Guinée, il a beau avoir un discours social, cela n’empêche ni les massacres, ni le blocage de la situation sociale et ironique est le nom de la junte militaire (qui est au pouvoir) depuis 1998 : le Conseil national pour la démocratie et le développement !

/ Last week, the capital Conakry knew a massacre of at least 157 dead people in the city’s big stadium, perpetrated by the Guinean security forces led by the putschist President Dadis Moussa Camara, who has committed a coup d’Etat at December 24th, 2008 just after the death of the President Lansana Conté. The opposition has been absolutely furious since late 2008 and has expressed his anger to demand the restoration of the Constitution. M.Camara provides for elections in 2010 where he intends to be candidate, but under what conditions?
It should explain the context of this country of West Africa, independent since 1958.
The first president to come to power is Ahmed Sékou Touré in 1958, resulting from the Pan-RDA party (Democratic African Gathering) present throughout Francophone Africa. Sekou Touré refused categorically the option of the ‘Union Française’, a sort of French Commonwealth proposed by De Gaulle, as he refused the future system of ‘Françafrique’ (advantages for France and French speaking African regimes) and made his country isolated from the rest of his African colleagues. Sekou Touré had no choice but to make Guinea a communist country, receiving the Soviet and Chinese help funds and technical assistance.
However Sekou Toure had no idea to retain power and pulled down a terrible punishment including Camp Boiro Mamadou where nearly 50,000 opponents died. Sekou Toure is strongly suspected of having murdered the leader Amilcar Cabral of Guinea-Bissau because he did not accept the union between Guinea Bissau and Cape Verde, lest the country become more powerful than the Guinea.
In 1984, Guinea sets in a bloodless death because of the Sekou Touré regime, saw happen a coup d’Etat led by Lansana Conté, an officer at the head of the "Military Committee for National Recovery" and reversed Toure's successor, Louis Lansana Beavogui.
This coup d’Etat was justified for the committee to end the para-communist regime, Lansana Conté declared the Second Republic as president. Lansana Conté liberalised the economy of Guinea, the Guinean franc was reinstaured (deleted in 1972) . He conceded in 1990 a new constitution that legalised multipartism and elections were held in 1993. Nethertheless the elections in 1993 and 1998 did not aim to lose the power to L. Conte and the repression cracked down on the country again. Alpha Condé, the main opponent (Guinea people Gathering party) was forced to go to exile in France.
These reforms were in fact a veil of modesty. A general strike broke out in 2007, evidence of discontent Guineans regarding socio-economic conditions of the people. Indeed the country has not progressed, economic reforms have lasted that long and the main wealth of bauxite (aluminum based) is captured by government officials and military power of L. Conté. The hospital system and office is as bad as in the 70 ‘dark years’ of Sekou Touré.
M.Camara is merely perpetuating the military's grip on power in Guinea, he may have a social discourse, this does not prevent the killing or blocking the social and ironic is the name of the military junta (which is in power) since 1998: the National Council for Democracy and Development!

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