(Voici son texte: "Jean-Luc, Benoît, Emmanuel, j'ai 56 ans de militantisme au PS et pour moi vous nous avez trahis"
POINT DE "TRAHISON", MAIS DE LA REFLEXION!
Pour un nouvel Eco-Socialisme scientifique
Je ne suis que militant depuis près de 17 ans et n'ai jamais été élu, je ne recherche rien, sinon la Raison, un éclairage le plus précis pour le monde et un porte-voix à la fois politique, syndical et citoyen pour que notre pays, notre continent, notre monde puisse mieux se porter et progresser.
D'autres élus, issus de l'aile droite et ont pu trahir le Parti, ou agir
de manière totalement inconsidérée, alors ne blâmons pas que des camarades élus venus de l'aile gauche et regardons ce qui est
un désaccord sur le fond et sur la ligne politique. Toujours la
ligne.
Il
est vrai et il est certain, surtout aux vues de comment se porte la
Gauche, après une défaite la ramenant à la situation législative
de 1893, bien avant les expériences gouvernementales de 1924 et
1936, a besoin d'unité ; mais rassurons-nous sur l'état du mal,
chacun et je dis bien chacun a voulu jouer en solo pour ces
Européennes, y compris les dirigeants actuels de notre Parti. Tous
sont à blâmer pour cette raison.
Objectivement,
le Parti a connu des hauts et des bas, mais jusqu'en 1997, il n'était
pas si mal géré. Lionel Jospin comme Secrétaire, puis comme
Premier-Ministre a su mettre à égalité la Première Gauche et la
Deuxième Gauche, qui se querellaient depuis l'arrivée de Michel
Rocard au Parti Socialiste en 1974. Et ce qu'il faut comprendre
d'Epinay, du Parti Socialiste, 2e mouture (mais en fait c'était à
peu près pareil au Congrès du Globe en 1905), c'est que notre Parti
a été conçu comme un condominium entre Première et Deuxième
Gauches. La marxiste et la socialiste-républicaine. Les deux
influences. La Première venant de Blanqui, de Marx et du mouvement
ouvriériste et mutuelliste ; la Deuxième venant des
socialistes utopiques (Fourier, Blanc, Proudhon) et s'étant
structurée en deux temps : avec Jaurès, venu des socialistes
indépendants (en somme le courant radical de gauche) et après le
Congrès de Tours quand Blum a voulu garder la « Vieille
Maison ».
L'apogée
et la quintessence de la bonne synthèse s'est située et s'est
déroulée lors du Gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002,
Dominique Strauss-Kahn regardait plus Clinton, Martine Aubry elle
tenait à un cadre législatif sur les Lois sociales, se rappelant
sans doute du bienfait essentiel des Lois Auroux, sur lesquelles elle
a travaillé en 1982, comme membre du Cabinet de Jean Auroux. Ils ont
fait les 35h. On a eu l'action de Marie-Noëlle Lienemann au logement
et de la communiste Marie-Georges Buffet à la Jeunesse et Sports
tout en ayant Laurent Fabius à l'Economie et aux Finances. C'était
donc possible et ce fut social, sans être libéral sauf pour France
Télécom et la signature de l'accord européen de Barcelone sur la
libéralisation et donc la privatisation à terme du secteur public
de l'énergie.
Et
puis Lionel Jospin a voulu mener une campagne de second tour tout de
suite, pensant qu'une manière clintonienne conviendrait. Cela n'a
pas convaincu notre électorat, manifestement.
Tout
s'est déréglé avec notre camarade François Hollande qui a l'ADN
centriste, celui de la Troisième Voie, avec une Gauche qui ne
ressemble pas à ce qu'est la France : colbertiste, dirigiste,
keynésienne, étatiste. Alors que François voyait les Etats-Unis,
la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'aile droite du Parti
social-démocrate de Suède... Il n'y a eu aucun Travail idéologique.
Dire
que seule l'action de Michel Rocard, qu'il faut saluer, là où il
est, après la Chute du Mur de Berlin, celle des Etats Généraux de
la Gauche en 1993, quand il fut brièvement Secrétaire, a été l'unique pierre à l'édifice post-URSS, post-économies des années
60-80 quand la Division du Travail favorisait à plate couture la
Triade... Aujourd'hui et depuis Reagan et Thatcher , le Capitalisme a
muté en Capitalisme financier et volatile. Nous, nous n'avons rien
écrit. Pas de Capital, pas de recherche sur le Socialisme
scientifique pour trouver les armes adaptées contre ce nouveau
Capitalisme, rien pour le nouveau Prolétariat précarisé, au
chômage de longue durée...
La
3e flèche a perdu de son piquant, durablement pendant ce quart de
siècle. Celle des intellectuels.
Il
a fallu attendre 2011 et la Troisième Révolution Industrielle de
Jeremy Rifkin puis 2013 et le Capital au XXI° siècle de Thomas
Piketty pour commencer à avoir de la matière. Mais ne soyons pas
trop sévères, en 2000, Jean-Luc Mélenchon et un collectif issus de
responsables de la Gauche Socialiste a écrit « Le Nouvel Age
du Capitalisme ». Si nous l'avions lu...
Donc
on parlerait des chapelles, j'attends de voir les dômes des
controverses en sciences humaines et sociales théorico-pratiques.
L'aile gauche a fourni du travail, sûrement pas assez. L'aile droite
s'est contentée de mimer Clinton, Blair et Schröder...
L'aventure
collective, elle se mène aussi en réflexion, pas en cartons de vote
de Congrès tous aussi colorés les uns que les autres pour cacher
d'une mer d'habits d'Arlequins, l'impuissance du Verbe et de
l'Action. Pour partir de l'Idéal pour aller au Réel, il vaut mieux
partir d'un existant idéel, cela peut toujours aider !
Bien-sûr
qu'un niveau de représentativité tel que celui de la Législative
de 1893 requerrait une prise de conscience sur l'unité, que le
soufflet était déjà tellement sec qu'il aurait été plus
intelligent de partir des Radicaux de Gauche à la France Insoumise.
Il est vrai, mais n'oublions pas les cohortes en masse de l'aile
droite, que ce soit des dirigeants ou des militants sans mandat
partis chez Emmanuel Macron, lacérant la Gauche, comme jamais.
Ce
qui prouve que les partis sont mortels et que la Gauche, elle est
bien fondée sur l'historicisme de ses idées (marxisme, lutte des
classes, dirigisme économique, coopérativisme, mouvement internationaliste et
européen; il faut désormais rajouter écologie ), le travail
réflexif et théorique qui se doit de devenir concret,
pratico-pratique pour répondre aux attentes des ouvriers, des
précaires, des chômeurs et des classes moyennes. Nous avons oublié
que nous servons en premier les Non-Possédants; de même, comme l'a
toujours souligné Pierre-Joseph Proudhon puis Jean Jaurès, il convient aussi de se préoccuper du sort des
petits patrons (TPME, PME et PMI), les autres, les grandes patrons
peuvent bien se débrouiller, sauf conversion sincère et rarissime,
ils n'ont jamais voté et ne voteront jamais pour nous. Nos camarades du PSE en sont fort loin pour beaucoup, de cette réflexion, avec ces termes-là et fondements du débat. Le choix de Frans Timmermans ne correspond pas à ce que nous sommes, en France. Lui serait LREM , dans notre pays; il est de facto au centre-droite.
L'unité
est la conséquence des idées (ou autrement dit un programme structuré), pas l'inverse. C'est l'envie de
Programme commun qui a poussé le PS et le PC à s'unir en 1972.
C'est l'envie de Gauche Plurielle, écologique, très sociale et
réformatrice dans le sens mélioratif qui a fait le Gouvernement
Rouge-Rose-Vert de Lionel Jospin. Michel Rocard n'en a pas fait moins
en unifiant la pensée autogestionnaire du PSU et celle venue de
l'aile gauche du Parti social-démocrate de Suède (Tage Erlander,
Olof Palme).
L'avenir
immédiat et indispensable, ce devra être des Etats Généraux de la
Gauche, amenant à des Convergences (FI qui devient plus européenne,
le Parti Socialiste redevenant dirigiste économique) et préparant
le Programme Commun pour 2022 et 2027. Ensuite, nous verrons bien,
mais le 3e parti de l'Histoire de la Gauche, un parti unitaire, qui
ne portera pas le nom de parti socialiste, résolument anti-libéral
et unifiant socialistes, radicaux de gauche, communistes, insoumis,
écologistes, serait une très bonne chose. Ce serait un nouveau
1905, un nouveau 1920 (à l'envers, il va de soi! Mais remarquons à
l'époque, l'exaltation de l'aventure communiste) , un nouveau 1971,
un nouveau 1972.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire