A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


jeudi, mai 09, 2019

Ma réponse à Elisabeth (deux ans après)


Je n'ai jamais compris comment on pouvait voir en positif des anti- Jean Auroux, à ceux qui veulent une logique contraire à Léon Blum, à la vision réformatrice sociale et méliorative de Michel Rocard par des coupes, une vision froide de la gestion budgétaire et donc le choix de l'anglo-saxonisme, le choix d'un thatchérisme, même plus ou moins édulcoré.

C'est ainsi que je ne fais pas entrer de loup ou de renard dans la bergerie. Le Ministre de l'Economie, après Montebourg, Emmanuel Macron, mais non plus le Conseiller élyséen pro-City n'ont pas un ADN de gauche. Je mets donc une barrière, une frontière, certes respectueuse avec ces gens-là. Et je ne vote pas pour eux, les gens de droite. En apprenant dans le film dans le film de Patrick Rotman qu'un tel personnage était au cœur du pouvoir, en 2013, j'en fus perplexe puis paniqué.

Les chiffres étaient là, la Crise qui a commencé en 2008, allait durer jusqu'en 2013. On pouvait voir certaines mesures immédiates de redressement, tel Jospin en 1997, pour faire passer l'euro mais aussi déjà, donner une perspective sociale, une nationale à défaut d'une autoroute : hausse du SMIC, 34 heures payées 35.

Il est important de bien s'entourer. En voyant la mine de mes camarades se tordre d'insatisfaction en disant que ce serait Jean-Marc Ayrault, au lieu de Martine Aubry comme Première-Ministre, il y a eu déjà une forme de scepticisme dans une partie de la gauche; et donc en choisissant Jérôme Cahuzac (donc sans faire d'enquêtes internes préalables), bien-sûr en prenant E.Macron, en mettant plus tard Manuel Valls. Il y a eu une ligne dans ce Quinquennat, celui du mauvais entourage.

Je savais donc déjà au premier tour, qu'E.Macron serait la droite néo-giscardienne et néo-thatchérienne, je me doutais de son monarchisme et le Louvre n'a fait que le confirmer. Je n'oublie pas l'insulte faites aux ouvrières bretonnes de Gad, celle du mépris de classe, inconcevable pour un autre ministre dans un gouvernement de gauche;
Je n'ai donc pas pris le chemin des urnes, à l'instar de  2002, ayant eu l'intuition (fausse) qu'il y aurait à l'époque, un gouvernement d'union nationale (temporaire, de 2 ans) en associant gauche et droite car c'est cela qu'il faut quand on fait barrage à l'extrême-droite, on n'est pas élu pour faire sa politique.

Je souriais des électeurs originellement à bâbord, telle cette dame qui se disait de gauche, directrice d'association théâtrale me faisant la leçon sur Benoît Hamon, sur un marché, je lui parlai franchement et lui dit qu'elle pouvait voter centre-droite en dormant tranquillement sur ses deux oreilles.

J'ai vu la volonté d'E.Macron, de se construire un parcours, dès sa première sortie sur les 35 heures, la visite aux universités d'été du MEDEF, j'ai vu qu'il se voulait en candidat préparant au moins 2022. J'ai vu à Lyon, la construction de son équipe, ce ne pouvait être plus clair. Lui, ayant pris en compte, la rupture qu'il a en partie provoqué, mais bien-sûr par également F.Hollande et M.Valls et le Parti, avec un gros morceau de l'électorat de 1er et 2nd tours.

Ayant suivi la pré-primaire avec François Hollande, allant à ses meetings,réunions de travail. Il y avait un mélange en François Hollande, de Jospin, de Piketty et de social-démocrate suédois mettant en priorité l'amélioration sociale. Parfois quelques accents deloriens et strauss-kahniens, mais davantage pour ancrer sa politique dans la durabilité. Jamais dans le blairisme ou le schröderisme, donc.

Là je dois avouer que je me suis trompé. Et lourdement.
Avait-il déjà en tête cela ? Peut-être . A t-il pris en roue de secours son logiciel centriste-deloriste, en cours de route ? Possible .

Emmanuel Macron, ayant vu F.Hollande et M.Valls laminés politiquement après la Déchéance et la Loi Travail, n'a pu qu'accélérer sa course et confirmer dès 2016-2017 son envie. F.Hollande, trop sûr de lui-même a dû penser qu'il retomberait sur ses pattes, tel un chat leste et acrobate, lui le génial politique en campagne. Oui mais pas avec un bilan aussi symboliquement lourd.

J'ai apprécié grandement l'humanité, la personnalité de François Hollande. Il a su ou a pu faire œuvre de bons points. Que n'a t-il attelé Bernard Cazeneuve plus vite ? Que n'a t-il appelé Martine Aubry ?  ; et tant pis pour les piques, puisque son armure était coriace. L'essentiel était l'allant, la ligne, la manière.

Oui il fallait redresser vite, sans pause à l'été mais il fallait donner tout de suite (SMIC réhaussé fortement, 34h payées 35 donc une hausse de salaire de fait). La crise grave qui continuait le requerrait. Oui il fallait revoir la fiscalité mais trancher probablement sur le maintien au moins un temps de la hausse de la TVA (et voir après).
Ne jamais oublier que la finalité de la gauche, c'est quand même , à la fin changer le monde et que le socialisme n'est que de la révolution en tranches (Léon Blum) et/ou comme disait Olof Palme s'attaquer à deux problèmes seulement par mandat mais les traiter à fond.

Rassembler son camp, toute la gauche, plutôt que de vouloir pinailler. Trouver une ligne tenable, mais sociale et s'y tenir. Ecouter le Parlement et en faire un co-rédacteur des lois, c'était la méthode Jospin, elle ne pouvait qu'être reprise.

Il ne fallait pas penser à soi, mais penser aux autres. Le plus important, ce sont les Idées, ensuite l'Appareil qui est fort et légitime de ces Idées et enfin les personnes dont l'Art personnel sait orchestrer la feuille de route. Avec tout cela, François Hollande se serait représenté. Peut-être n'aurait-il pas gagné, mais la Gauche aurait gardé la tête haute, probablement au second tour face à la droite. Peut-être aurait-il gagné de justesse, donc la Gauche.

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