Acte 1:
25 Août 2018, à Marseille, pour les journées d'été de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à Marseille avoue que son Plan B, symbole de Frexit et de Frexeuro n'est pas opérant et que sortir tout de go de l'Union Européenne serait une folie. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas pour une sortie, une révision très poussée des Traités qui veulent ceinturer avec une vision de droite libérale la moindre politique. Ainsi, appliquer la politique de la Chaise vide du Général De Gaulle
(qui peut fonctionner pour un grand pays clé de l'UE, mais malheureusement pas pour un petit Etat comme Malte ou Chypre, terrible constat de la Realpolitik)
Vous savez la fameuse "Règle d'Or" qui veut centriser et droitiser la politique en Europe, parce que ce serait la "Raison". Qui disait déjà qu'être contre le libre-échange, c'était "être pour le Mal"? Ah oui, un membre de la Commission Européenne.
Acte 2:
6 novembre 2018, Raphaël Glucksmann, Thomas Porcher et Claire Nouvian créent le mouvement "Place Publique", suite à un premier appel en août 2018 puis en octobre 2018 et souhaitent rassembler toute la Gauche sauf la France Insoumise dans une liste unique pour les Européennes car il estime sur le fond, que le clivage populiste de gauche n'est pas opérant.
Acte 3:
24 novembre 2018, Olivier Faure, après une rupture fracassante et inutile avec Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, se rend compte que le PS est seul et que la gauche va à la catastrophe, dans On N'est Pas Couché, il en appelle à une démarche commune pour les élections européennes entre le PS, le PC, Générations et EELV, à l'époque en attendant et en proposant la candidature de Ségolène Royal. Il met à part, alors, la France Insoumise mais n'exclut pas le dialogue avec cette formation, pour plus tard, constatant de trop forts désaccords au sujet de l'Europe.
Acte 4:
27 Novembre 2018. Jean-Luc Mélenchon met à l'écart, après une forte pression du courant gauche/communiste/néo-communiste de la France Insoumise Djordje Kuzmanovic qui pensait que le nationalisme de la gauche d'Europe de l'Est, pouvait venir en Europe de l'ouest et nourrir le débat idéologique, qui en tire les conséquences et quitte le Mouvement.Jean-Luc Mélenchon s'étant probablement souvenu des mots éternels de François Mitterrand "Le nationalisme, c'est la guerre."
Acte 5:
28 janvier 2019
Place Publique, voyant que la question n'avance pas, lance dans un meeting à Toulouse, "10 Combats communs": écologie prioritaire, suspension de tous les traités européens-bilatéraux de libre-échange dont le CETA, société respectueuse du vivant, rendre le pouvoir aux citoyens et aux parlements, contre les GAFAM et les paradis fiscaux, contre l'Europe lobbyiste de la finance, solidarité européenne envers les migrants, ISF européen, service civique européen de la jeunesse et contre les grandes coalitions avec la droite.
De quoi satisfaire les cinq parties prenantes des Européennes à gauche (FI-GRS, PS, Générations, PC, EELV). Olivier Faure reprendra le premier ce message.
Acte 6:
8 février 2019
Benoît Hamon, se rendant compte que sa stratégie soliste, ne suffit pas soit à être une évidence incontournable, soit à unifier autour de son mouvement Générations, lance sur France Inter, la proposition de la Votation Citoyenne (concertation fin février, vote en mars 2019) qui n'est pas une primaire mais un vote préférentiel, prenant en compte tout le monde de la FI jusqu'au PS et permettant d'arbitrer autour de l'union et autour de la ligne européenne à suivre.
...
La situation d'aujourd'hui , quelle est-elle?
En lice, il y a cinq pôles qui souhaitent présenter, chacun, une liste et les estimations montrent que les scores possibles pour le 26 mai vont de 3% à 8% , désormais pour les listes de gauche, alors qu'en septembre, la France Insoumise était créditée de 14%, EELV de 9% . Certes, nous serons d'accord, les jeux ne seront faits que le dimanche 26 mai au soir, toutefois, force est de constater qu'il n'y a pas une envie énorme, une poussée de la gauche actuellement en France et que le débat est polarisé entre le centre-droite et l'extrême-droite. La gauche ne se remet toujours pas de sa défaite le 23 avril 2017 quand les insoumis et communistes ont certes réalisé une "Bayrou" avec plus de 19%, en 4e position, mais sans savoir que faire de cela= c'était le maximum d'un pôle néocommuniste et populiste de gauche indépendant du reste de la gauche. Sans parler des 6,3% de la gauche non FI (socialistes, écologistes et radicaux) qui ont clos le Quinquennat catastrophique.
A partir de là, l'intelligence collective aurait voulu que les deux pôles communiquent ensemble, mettent à plat leurs divergences, quitte à passer du temps sur le constat commun et un Inventaire pan-gauche et en organisant plusieurs sessions des Etats Généraux de la Gauche. Cet outil lancé par Michel Rocard en 1993, après une claque monumentale du PS aux Législatives (claque, comme en 2017, attendue de manière résignée) est le bon outil pour remettre les choses en ordre.
Il est vrai qu'à l'époque, l'Union apparaissait comme davantage "nécessaire" que les pôles politiques ne le pensent aujourd'hui. Du moins, les dirigeants et une portion de militants, car bon nombre d'électeurs non encartés et même une bonne partie des militants des 7 partis de la gauche (Radicaux de Gauche, PS, EELV, Générations, PC, GRS et FI) estiment à raison que seule l'unité, l'union permettra de dépasser cette entre-ouverture sur le Styx. Il va de soi que la ligne politique est bien différente parmi le PS, Générations, le PC ou la France Insoumise par exemple.
Objectivement les quatre partis qui se ressemblent le plus sont Générations, le PC, la GRS et EELV et si on dépasse la question stratégique (qui a son importance), on remarque que:
-les 4 partis ne veulent plus du PSE (Parti Socialiste Européen)
-les 4 partis veulent sortir des traités
-les 4 partis veulent la fin des traités de libre-échange UE/bilatéraux
-les 4 partis veulent donner une priorité à l'investissement, au social et à l'écologie
-les 4 refusent les coalitions avec la droite
-les 4 partis ont la position qu'il faut accueillir en urgence les réfugiés et autre migrants
-les 4 partis veulent que les parlements nationaux, ainsi que le Parlement européen aient plus de pouvoirs face à une Commission qui ne pourrait plus imposer une ligne libérale
-les 4 refusent les 3% austéritaires (maximum de déficit d'un budget national équivalent à 3% du PIB).
En réalité, on peut même parler de coeur de la gauche, le PS d'Olivier Faure s'accrochant encore au PSE, le PC mettant égal à égal l'industrie/le nucléaire face à l'économie écologique et la France Insoumise ne voulant pas , du moins, son dirigeant , Jean-Luc Mélenchon et une partie de la direction, abandonner la ligne populiste et la possibilité malgré tout d'un Plan B "Quitte ou Double".
Ces 3 positions sont donc idéologiquement et politiquement les trois freins à l'union:
-le départ du PS du PSE (à cause de la droitisation du SPD allemand, actuellement en coalition avec la CDU d'A.Merkel et étant sur une ligne économique libérale)
-la priorité de l'écologisation des process économiques et énergétiques, car le PC défend et estime que ce sont des emplois et trouve qu'il n'y a pas encore d'alternatives à l'énergie nucléaire (sur ce point précis, il est vrai que les alternatives de masse et sur un grand territoire national sont balbutiantes)
-la fin d'une position de rupture à la dynamite en préférant une ligne action de choc à la Bakounine en mettant en exergue une révolution permanente , que ce soit sur la notion de Chantal Mouffe sur Peuple vs Elites ou bien Frexit/Frexeuro vs Europe du statu quo.
Pourquoi ces 3 positions sont à dépasser et à abandonner? La clarification du clivage gauche-droite doit traverser tous les partis et tous les groupements de partis européens, or le SPD a un positionnement de centre-droite, donc de droite alors que les électeurs de l'Europe entière, quand ils ont des positions de gauche revendiquent un protectionnisme solidaire et une Europe-providence; la question écologique est désormais plus qu'une urgence, et quand bien même il faut réindustrialiser, cela doit passer par des process vraiment verts et pas "green-washés" (illusion trompeuse de faire "vert"), cela veut dire que l'Europe et les Etats ont leur rôle à jouer dans l'élaboration d'un Traité européen de l'énergie, quitte à refaire un processus type CECA et dans le financement à haut niveau de la recherche non-carbonée et non-atomique (par exemple, l'hydrogène) et enfin établir que la priorité des partis puis des gouvernements de gauche arrivant au pouvoir est la sortie des traités actuels (car rappelant à chaque fois les passages libéraux de Rome, Maastricht, Barcelone et du TSCG) , quitte à faire la politique de la Chaise vide, comme le Général De Gaulle l'a fait mais aussi toujours en ayant en tête la logique proactive de lancer un Forum européen sur l'Economie et une UE alternatives, remettre sur le tapis à chaque fois la discussion en Conseil européen, lancer des consultations auprès des peuples en Europe (= quand les peuples disent quelque chose en référendum, cela compte, même si Sarkozy a osé contourner le Non au TCE de 2005 en faisant voter Lisbonne au Parlement; il n'en demeure pas moins que ce sont bien les mentalités des dirigeants politiques qui importent que ce soit :
-dans une logique technocratique et autoritaire ("on est là pour "dire le droit" et nos concitoyens n'ont rien à redire"): Sarkozy, Barroso, Juncker, Schäuble, Merkel, ...
-dans une logique du laisser-faire: Hollande,...
-dans une logique de volontarisme politique pour une Europe alternative et solidaire: Tsipras, Varoufakis, Magnette, Montebourg, Costa, Sanchez, Corbyn,... et au-delà de l'Europe: Sanders, Ocasio-Cortez, Mujica, Gillard, ... )
Donc je reviens à ma marotte, mais TARA (There Are Real Alternatives) est bien présente en opposition à TINA (There Is No Alternative). Les convergences sont possibles autour des 10 points de Place Publique, autour des 7 points communs que j'ai soulignés entre le PC, la GRS, EELV et Générations et en ayant bien conscience que les 3 points de blocage sont à prendre en compte afin d'aller sur une position centrale (donc en abandonnant ces 3 positions).
C'est ainsi que je juge très positif ,
le discours sur l'Inventaire d'Olivier Faure du 28 janvier 2019,
qui a enfin dépassé la volonté de ne pas déplaire aux lefolliens et hollandais aile-droite du PS,
mais aussi saluons la naissance le 2 et 3 février derniers à Valence de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS),
qui apporte ce plus au débat, reprenant les idées d'Arnaud Montebourg, du protectionnisme solidaire et servant d'aiguillon socialiste marxiste (Lutte des classes, clivage gauche-droite) à la France Insoumise qui en a bien besoin
et enfin la proposition de Benoît Hamon du 8 février 2019, de "Votation citoyenne".
C'est ainsi que je juge très positif ,
le discours sur l'Inventaire d'Olivier Faure du 28 janvier 2019,
qui a enfin dépassé la volonté de ne pas déplaire aux lefolliens et hollandais aile-droite du PS,
mais aussi saluons la naissance le 2 et 3 février derniers à Valence de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS),
qui apporte ce plus au débat, reprenant les idées d'Arnaud Montebourg, du protectionnisme solidaire et servant d'aiguillon socialiste marxiste (Lutte des classes, clivage gauche-droite) à la France Insoumise qui en a bien besoin
et enfin la proposition de Benoît Hamon du 8 février 2019, de "Votation citoyenne".
Ce qui reste à faire est qu'Olivier Faure continue la gauchisation du Parti Socialiste et que les lefolliens éclaircissent leur positionnement, soit en acceptant cela, soit en partant fonder un parti "constructif" de centre-gauche, ouvert au dialogue au centre-droite. On aura bien compris que la clarification à gauche passe par une mise de côté de la stratégie et la logique de centre-gauche qui n'est plus assez claire vis-à-vis de la réaffirmation du clivage gauche-droite que souhaite le peuple de gauche. Le PRG et les lefolliens ne sont plus majoritaires à gauche (car ceux et celles , en bonne partie, qui pouvaient soutenir cette ligne, sont partis au centre-droite chez LREM et ne reviendront pas), c'est l'abandon progressif de la stratégie populiste de la part de France Insoumise et c'est l'acceptation par l'entièreté de la gauche de la logique de Transition écologique. Les Radicaux de Gauche (RDG), ce dimanche 10 février 2019, viennent d'ailleurs d'annoncer leur participation à la "Votation citoyenne".
On voit bien que seule une Confédération de la gauche, avec les étapes de convergences de la ligne, de lancement d'Etats Généraux de la Gauche assurera le retour sur le champ de bataille de la Bataille culturelle sociale, solidaire et égalitaire en France d'abord et espérons en Europe et au-delà!
On voit bien que seule une Confédération de la gauche, avec les étapes de convergences de la ligne, de lancement d'Etats Généraux de la Gauche assurera le retour sur le champ de bataille de la Bataille culturelle sociale, solidaire et égalitaire en France d'abord et espérons en Europe et au-delà!
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