A PROPOS

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mercredi, février 22, 2012

Le Mécanisme Européen de Stabilité : un texte nécessaire, mais on ne peut s'en arrêter là

Le Mécanisme Européen de Stabilité est un processus qui permet à un gouvernement en forte difficulté financière structurelle de faire appel à la solidarité européenne, et depuis longtemps les partis socialistes européens ont réclamé cela.
Toutefois, c'est trop peu et trop tard, et l'argument du gouvernement «il faut voter cela à tout prix AU NOM de l'Union et la construction européenne» n'est juste que culpabilisateur et ne doit pas nous faire tout accepter. Ainsi le lier au Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) est particulièrement pervers.
En effet, cet autre traité enchassé dans le MES, est un cahier des charges néolibéral, qui ordonne d'agir avec austérité, de se soumettre sa souveraineté budgétaire, qui est un fondement des démocraties modernes à l'autorité des autres Etats membres et de la Commission européenne. En clair, sous le patronage du couple Sarkozy-Merkel, actuellement et sous toute personnalité néolibérale dans le futur.
Ce texte donne l'avantage à celui ou à ceux qui dominerait les droites européennes d'imposer ses vues et de continuer le système spéculatif et ultra-financier, le tout couronné par l'objectif de restrictions budgétaires dans les domaines de la politique étatique et d'investissements publics.

Pourquoi nous, socialistes, nous sommes abstenus lors de ce vote du MES, du 21 février 2012, à l'Assemblée Nationale?

Nous avons tiré leçon de nos erreurs, qui par le passé, nous ont fait accepté des reculs au nom de la construction européenne et parce que cela permettait la mise en place d'outils importants.
C'est le cas du traité d'Amsterdam en 1997, pour la mise en place de l'euro (avec le fameux «pacte de stabilité», négocié par la droite, avant que l'on arrive au pouvoir) ou bien-sûr le traité de Lisbonne, qui n'a rien apporté institutionnellement, en profondeur.
Ce qu'on doit, toutefois, bien comprendre, c'est que c'est une étape, qui nous permet de poser auprès des dirigeants européens notre volonté d'Europe sociale et de l'emploi.Vouloir renverser la table tout de suite et maintenant, c'est certainement séduisant, mais peu efficace. Qu'a apporté le non de gauche au référendum? Les comités anti-libéraux du non ont été bloqués après pour trouver une solution, en raison des rivalités de la gauche radicale, des ambitions contradictoires de chacun et aussi en raison du manque de projet qui suivait le refus et la voie d'une autre construction européenne.
François Hollande a bien affirmé qu'il renégocierait le traité et qu'il ne laisserait jamais les autres Etats européens nous prendre notre souveraineté budgétaire, garante du débat démocratique à l'Assemblée sur le projet qu'on veut donner au pays. En clair le refus de la fameuse et insidieuse «règle d'or» qui se révélerait être une «règle de plomb».
A nous, d'avoir des budgets équilibrés.
Et puis tout simplement, parce que la maîtrise du budget à l'échelle nationale est la garantie de la maîtrise de la politique sociale, éducative et sanitaire. Nous avons compris qu'on ne peut laisser cela à l'Europe, au nom de notre spécificité culturelle française, mais tout bonnement parce qu'une nivellation par le haut-le mieux -disant social- n'apparaît guère possible à 27, bientôt 28. Et parce que nous avons, chacun des cultures sociales différentes.

François Hollande constate le dogmatisme de la Banque Centrale Européenne qui ne pense qu'à la soi disant «orthodoxie libérale» donc la BCE doit intervenir auprès des Etats pour leur prêter à taux très faible et les protéger contre la spéculation mondiale.
S'attaquer aux Etats c'est s'attaquer aux sociétés, c'est un trouble à l'ordre public.
Bien évidemment, la création d'eurobonds permettra aux Etats européens d'aider à financer, par le biais de la BCE, les entreprises européennes pour financer l'investissement en Europe.
Cela veut dire qu'on doit aider, par exemple à continuer d'industrialiser la Grèce, qui pour l'instant a une trop faible capacité de production nationale propre. Ce qui nous donne en outre des marges de manœuvre pour la croissance. C'est aussi exiger de la BCE, qu'elle fasse ces prêts à taux zéro.
Enfin, on se doit de relancer des politiques d'investissements publics industriels à l'échelle européenne, qui portera ses fruits sur la longue durée: c'est recréer les nouveaux Airbus et les nouvelles Ariane, afin de se doter de nouveaux champions européens, contrôlés par les pouvoirs publics.

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