A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


vendredi, mars 22, 2019

Ma lettre à Laurent Berger, secrétaire confédéral de la CFDT


Cher Laurent Berger,



Je suis adhérent et militant à la CFDT, précisément au SGEN depuis l'année 2008, soit plus de 10 ans et je me suis toujours reconnu dans ce syndicat, certes j'ai pu et j'ai par moments des désaccords, j'en ai eu d'importants lors de la Loi Travail , parce que j'estimais que cette loi n'apportait rien en avancées sociales pour les travailleurs, et la seule chose que l'on cite à savoir le Compte-pénibilité existait déjà car le Compte Pénibilité a été la compensation sociale de la réforme Ayrault des retraites en 2013 (le compte-Epargne-Temps existe depuis Michel Rocard, 1989 et a remodelé plusieurs fois ensuite).

J'ai constaté comme toi, une radicalisation du mouvement social à l'issue de cette Loi Travail, globalement désastreuse même si les versions ultérieures, après le brouillon de la V.1 étaient meilleures, le fait est que ni les petites compensations , ni le contexte dans lequel le Gouvernement de l'époque dans lequel il a voulu avec hâte, précipiter cette loi, fut-elle incomplète (son volant social) pour montrer que la politique suivie , ne faisait réussir forcément l'économie de notre pays et la création d'emplois.

Cette radicalisation s'est malheureusement poursuivie jusqu'à aujourd'hui et le mouvement de révolte sociale des Gilets Jaunes est logique à comprendre, puisque , comme tu le reconnais dans ton interview au Parisien du 20 mars 2019, que tout était là pour susciter une telle colère, vis-à-vis du terreau des inégalités sociales. A vrai dire l'on traîne cette fracture sociale depuis les années 90 et le pic de crise des années 1992-1994.

Il était logique, à l'avènement de ce nouveau Gouvernement Philippe-Macron, d'attendre et de voir, de continuer notre logique d'obtention de nouvelles avancées, de nouveaux droits sociaux et il est certain que la stratégie du "en avant toute!" de notre camarade syndicaliste Philippe Martinez n'est pas couronnée de succès. 
Néanmoins, je trouve que depuis le début de ce quinquennat, tu pourrais parfois, davantage taper du poing sur la table, il faut savoir équilibrer entre l'écoute véritable pour faire avancer un dossier, quelque soit l'interlocuteur gouvernemental et montrer à la fois notre détermination et notre désaccord profond et résolu devant telle ou telle politique.

J'apprécie grandement tes gestes, que tu as portés récemment, la signature intersyndicale du mouvement unitaire du 9 octobre 2018, car oui , le point d'indice doit être dégelé et l'on doit tenir en outre, compte de la hausse du coût de la vie dans nos salaires. De même que la tribune dynamique et inspirante que tu a signée avec Nicolas Hulot, récemment, le 5 mars 2019 , le Pacte social et écologique.

Je pense que le temps et le ton sont venus, désormais, à près de deux ans du quinquennat du Président Macron, de dire au Président, dans ton interview au Parisien (du 20 mars 2019) non pas"je veux la réussite de ce quinquennat" ni bien-sûr "je veux mettre à bas ce quinquennat" mais "je n'attends plus rien de ce Gouvernement qui est sourd aux attentes sociales, il ne sera jamais social". Il est quand même étonnant que vous ne vous êtes point rencontré longuement depuis le 10 décembre 2018. Nous sommes à 19 semaines de révolte sociale et en vérité il n'y a toujours rien de concret! 

Il est temps de réaffirmer que nous sommes un mouvement syndicaliste social-démocrate et progressiste, et pas d'une social-démocratie timorée; Mais bien d'une social-démocratie exigeante et de proposer au Gouvernement un Agenda social fait de lois et de réformes, refusant l'austérité, visant à améliorer les conditions sociales et économiques des travailleurs, de la situation générale de l'emploi et de la formation, ce que nous voulons pour les retraites (davantage parler des hausses de cotisation, de taxes sur les dividendes et les hyper-riches, de plafonnement des plus hautes retraites...), de même de remettre sur la table les 32h, la question de la co-gestion et même remettre au goût du jour l'auto-gestion d'Edmond Maire, proposition identitaire de la CFDT.

Veux-tu bien recevoir mes salutations amicales syndicalistes, cédétistes et social-démocrates

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