A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


samedi, mars 31, 2012

Une élection, ça ne passe jamais comme "une lettre à la poste"

Nous sommes à 22 jours du premier tour des élections présidentielles, qui se passe le 22 avril 2012. Le lendemain du 21 avril 2002, si ça peut rappeler à pas mal d'entre nous, de mauvais souvenirs...
Depuis plusieurs semaines, on entend dans les médias, "c'est sûr François Hollande va passer"...ah je ne savais pas que l'élection avait déjà eu lieu.
Comme si on faisait tout pour que l'abstention soit la plus forte possible.
Or , en 2012, nous sommes comme jamais, devant un enjeu majeur pour notre pays. En effet Jacques Chirac, premier président du XXI° siècle a eu un mandat très peu actif et a géré le pays "à la petite semaine". Nicolas Sarkozy, lui y est allé au bulldozer et tant pis si ça divise. Après tout ,il y en a marre de ces Français qui râlent! N'est-ce pas monsieur Sarkozy?! Donc depuis dix ans, on ne s'est pas servi de cette période pour moderniser le pays. La preuve: le dialogue social , faussement loué mais jamais appliqué...la SNCF a redémarré ses grèves de confrontation parce que la direction , influencée par le pouvoir, veut aller au clash.
Tiens parlons-en de la Poste, on a voté en octobre 2010 par référendum populaire non officiel contre la privatisation de la Poste, on était 2 millions. La direction pense abandonner la distribution boîte par boîte dans certains villages et il y a de plus en plus de suicides et de dépressions suite au "managériat" épouvantable (si on peut appeler ça un "managériat" ou tout simplement un mode de direction...). Comme si France Télécom n'avait pas alerté les autres dirigeants des entreprises publiques.

Donc, on a en face de nous un "bulldozer" prêt à tout pour gagner. Cette droite incompétente, qui a laissé monter le chômage à 9,7% (le taux le plus haut depuis 1997...tiens, c'était avant Lionel Jospin)et 0,5% de croissance, ne supporte pas l'idée de perdre le pouvoir, perdre "la place". Les évènements de Montauban et Toulouse ont été un moment de recueillement et même Nicolas Sarkozy a joué le jeu...deux jours, tout ça pour rebondir sur ...la proposition de l'interdiction de visionnage de certains sites. Encore de la démagogie sur la sécurité. Mesdames et messieurs de droite, dois-je vous rappeler que vous dirigez Marseille depuis 1995 et que même en changeant de préfet des Bouches du Rhône, vous n'avez pas enrayé la guerre des gangs? Ca doit être encore la faute de Gaston Deferre...et puis tiens des 35h, puisque c'est tellement pavlovien de la part de la droite.

C'est pourquoi il faut bien avoir conscience que rien n'est joué. François Hollande est en campagne depuis un an , jour pour jour, le 31 mars 2011, il a présenté sa candidature à Tulle dans le cadre des primaires. François a bien tenu le coup (y compris sur la sécurité) et proposé ses 60 propositions, il a axé sur la jeunesse, groupe d'âge délaissé par la droite depuis 10 ans, notamment dans les campagnes ou les quartiers populaires, pour lier cela à la solidarité intergénérationnelle (proposition du Contrat de génération). Il a axé également sur le besoin de justice sociale avec la réforme de la fiscalité, afin qu'elle ne serve pas que les nantis, mais surtout les gens comme nous, issus des classes populaires et moyennes.
François Hollande a même proposé de taxer à 75% les revenus de plus d'un million d'euros par an. C'est symbolique, mais on a besoin de marquer le coup. Comme un parent qui dit non à son enfant capricieux.

Ne nous laissons-pas avoir encore une fois par les discours faciles et qui ne s'appliqueront jamais, notamment celui de Jean-Luc Mélenchon, qui fait une très belle campagne. Reconnaissons-le. C'est un poil à gratter utile, mais est-ce plus que cela? Est-il capable d'aller au pouvoir et de gouverner, d'avoir une majorité au Parlement. On se fait plaisir en voulant voter Jean-Luc Mélenchon, je peux le comprendre, mais c'est un coup d'épée dans l'eau. C'est très bien de savoir bien parler, mais quand il faut agir, là ça devient tout de suite plus compliqué.

Quant aux discours extrêmes, nous savons que cela divise encore plus que ce qu'a fait Nicolas Sarkozy. La France n'est pas à diviser, elle est à réunir autour des valeurs de la République.

Il y a presque dix ans, j'aurais aimé qu'il y ait plus de piqures de rappel avant d'aller voter. On a perdu dix ans. Gardons donc bien en tête qu'une élection n'est gagnée qu'à la fin du second tour, pas avant.

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