Ma réponse à Roccu Garoby, Président
de l'Alliance Libre Européenne Jeune sur « Pourquoi la France
n'est ni "une" ni "indivisible" »
Je suis de gauche, social-démocrate de
gauche et progressiste. Je suis fédéraliste et girondin et
certainement pas jacobin. Fédéraliste pour la France, fédéraliste
pour l'Europe. Je ne suis pas indépendantiste pour quelque nation
culturelle, historique et linguistique que ce soit mais bien
fédéraliste, c'est-à-dire l'autonomie pour tous, pour toutes ces
nations.
Tout d'abord, il y a bien des nations
culturelles, historiques et linguistiques de langues d'oïl,
contrairement aux cartes que montrent régulièrement l'Alliance
Libre Européenne et non pas une nation française équivalent à une
« seule nation d'oïl » et les autres groupes nationaux
de langues régionales.
Ensuite je ne discute pas de l'unité
de la langue d'oc, même si par ailleurs elle peut être discutée
par certains linguistes ou certains groupes culturels et
culturalistes, mais même si je reconnais l'unité de la langue d'oc
dans sa diversité (auvergnat, limousin, marchois, guyennais, gascon,
languedocien, vivarais, dauphinois d'oc, provençal, nissart), il y a
bel et bien pour moi 10 nations d'oc en France (je ne compte pas les
Aranais et les Occitans d'Italie), parlant la même langue mais avec
des formes linguistiques différenciées au sein de la langue d'oc
dont au moins une qui est associée au Pays arpitan (la nation
dauphinoise d'oc). Je pose la question ouverte d'une double nation
languedocienne et catalane, puisque le Languedoc d'Aragon (maritime)
a longtemps été associé à la partie catalane du Royaume d'Aragon
et de la Couronne d'Aragon et dont les deux langues sont très
proches.
Un même constat d'assimilation
culturelle et de linguicide
Les
rois de France, puis l'Etat moderne français (que ce soit le
Premier-Empire et le Second-Empire, la Monarchie restaurée et la
Monarchie de Juillet ou bien la République, notamment la I° et la
III° République) ont cherché à faire reculer les identités mais
aussi les droits et libertés publiques régionales et bien-sûr les
langues de France. L'Abbé Grégoire aussi vertueux fut-il dans sa
volonté abolitionniste de l'esclavage, fut obtus et funeste dans sa
volonté d'éradiquer les langues de France. Ainsi il déclare en
1794, devant la Convention : « Le fédéralisme
et la superstition parlent bas-breton [breton]; l'émigration et
haine de la République parlent allemand [alsacien et les trois
langues mosellanes]... La Contre-révolution parle l'italien [corse]
et le fanatisme parle basque. Cassons ces instruments de dommage et
d'erreurs . »
Les armées républicaines n'ont pas
respecté les populations locales et le droit à l'intégrité
physique en perpétuant des massacres de masse dans le Nord-ouest de
la France, fut-il davantage contre-révolutionnaire (noyades dans la
Loire dans la région nantaise, colonnes infernales en Vendée,
Anjou,...) mais aussi contre les régions fédéralistes,
c'est-à-dire républicaines et pro-révolutionnaires mais soutenant
les Girondins opprimés et persécutés politiquement (Lyon,
Marseille,...).
La III° République a humilié les
jeunes écoliers non-francophones en leur forçant à parler
uniquement le français à l'école et en leur donnant le Symbole
(équivalent du Bonnet d'âne) et en les punissant de coups ou de
punitions plus classiques et surtout en leur donnant honte de parler
les langues de France et leur exhortant à les oublier. Cela a duré
jusque dans les années 60.
Certains de ces mécanismes ressemblent
aux mécanismes de génocide culturel pratiqué contre les
Amérindiens au Canada britannique puis souverain et aux Etats-Unis.
Cela a causé une énorme dépréciation de soi et de sa culture, des
dépressions, de l'alcoolisme et des suicides. Ces linguicides et ces
humiliations à portée culturelle (avec l'idée qu'il y avait un
standard culturel et même « de civilisation ») ont
touché aussi bien les pays d'oïl que les autres langues régionales
de Métropole, aussi bien les langues de France Métropolitaine que
les langues d'Outremers colonial (puisqu' avant 1946, tout Outremer
était colonial, avant la départementalisation des futurs Outremers
toujours rattachés à la France).
La question coloniale et de
l'esclavagisme se rajoute évidemment à cette question de
linguicide.
Un même constat de diversité
toujours aujourd'hui dans la France et République Française de 2016
Il
existe bel et bien des statuts différents sur la laïcité avec le Concordat
d'Alsace-Moselle, des statuts d'autonomie en Polynésie Française et
en Nouvelle-Calédonie, des statuts territoriaux dérogatoires
particuliers avec la Collectivité Territoriale de Corse et la
Collectivité Territoriale de Saint-Pierre et Miquelon, des langues
régionales reconnues comme co-langues d'enseignement : le
tahitien, le marquisien, le paumotu (îles Tuamotu) et la
mangarévien (îles Gambier) avec
le français, une reconnaissance publique de l'utilisation du droit
coutumier kanak en Nouvelle-Calédonie.
Bien
évidemment , il demeure depuis toujours, une richesse exceptionnelle
des langues régionales, des langues de France :
-langues
d'oïl (j'en compte
15 : angevin, berrichon et bourbonnais, bourguignon-morvandiau,
champenois, français
en tant que langue régionale du Parisis c'est-a-dire Paris et le 92, 93
et 94, franc-comtois,
gallo, lorrain roman, mainiot, normand et percheron, picard,
poitevin-saintongeais, solognot-gâtinais-beauceron, tourangeau,
wallon) ;
-autres
langues régionales de Métropole :
arpitan, alsacien, basque, breton, catalan, corse, langues mosellanes
(luxembourgeois, palatin et triérois) , langue d'oc dans sa
diversité, parlers liguriens (royasque et
mentonasque);
-langues
régionales des Outremers :
langues amérindiennes de Guyane (6), les créoles de Guadeloupe,
Guyane, Martinique et de la Réunion, les créoles à base
anglo-portugaise de Guyane (5), futunien (Wallis et Futuna), hmong
en Guyane, langues kanak (28), mahorais de Mayotte, malgache de
Mayotte, langues polynésiennes (4) , wallisien (Wallis et Futuna).
Cela
fait en tout 79 langues régionales, ce qui est un patrimoine et une
richesse culturelle hors du commun !
L'acadien
n'est malheureusement plus parlé à Saint-Pierre et Miquelon, ni
Belle-Ile en Mer (Bretagne)
Oui
les langues de France, les langues régionales, les langues des
nations culturelles, historiques et linguistiques, ces 89 nations
culturelles, historiques et linguistiques (en comptant les 9 autres
nations de langue d'oc, autre que la nation languedocienne + la
nation acadienne à Saint-Pierre et Miquelon, ainsi qu'à Belle-Ile
en Mer) ont bien atteint l'Universel, aussi bien que la Nation
politique et souveraine française (les Citoyennes et Citoyens
français de la République Française), aussi bien que la langue
française et les autres langues du monde !!
Louis
Delgrès et Toussaint Louverture , de même que Solitude (et d'autres
femmes anciennes esclaves) ont magnifié les peuples de nations
créolophones en s'opposant à l'esclavage à la fin du XVIII°
siècle et au tout début du XIX° siècle, en pleine Révolution
Française qui n'a pas daigné abolir l'esclavage avant 1794 (puis
rétabli en 1802 et aboli définitivement en 1848 par Louis
Schölcher). Christiane Taubira nous le raconte magnifiquement dans
son livre « L'esclavage raconté à ma fille »
, oui Pascal Paoli , le corse a bien accepté la Constitution pour la
Corse de Jean-Jacques Rousseau, le genevois , oui des milliers de
Bretons, Alsaciens et Occitans,... se sont battus pour la Liberté et
donc la République à Valmy en 1792,...
Il
est vrai aussi que la France a annexé plusieurs Etats ou des
morceaux d'Etats, qui avaient leur propre équilibre politique et
leur usage de leurs langues : le royaume de Provence en 1481,
le duché de Bretagne en 1532, le royaume de Basse-Navarre (dont le
Béarn) en 1589 , la République de la Décapole (en Alsace, dont
Strasbourg) en 1648, la Corse (Gênes) en 1768, la Savoie et le Comté
de Nice (Piémont-Sardaigne) en 1860 , Tende et Brigue (Italie) en
1947, …
Ma différence majeure d'approche
Je suis Français
, mais aussi Berrichon et Breton, et bien d'autres choses encore. Je
parle français, berrichon et bourbonnais, anglais, allemand,
espagnol et italien, je ne parle malheureusement pas breton mais je
comprends assez bien la langue d'oc et le catalan, je lis un peu
l'alsacien. Je suis de mes régions, je suis de France, donc citoyen
français, citoyen européen et citoyen du monde, tout à la fois et
sans exclusive.
Je pense que la
République ne doit pas se morceler, je pense que la Liberté et
l'Egalité sont notre socle révolutionnaire et républicain, je suis
en faveur du fédéralisme, de l'autonomie pour tous car je suis
girondin. Je souhaite bien évidemment la reconnaissance des Langues
de France, par la ratification de la Charte européenne des langues
régionales et minoritaires, ainsi que la co-officialité dans les
collectivités territoriales des langues régionales. Au niveau
national, de l'Etat, le français doit demeurer la seule langue
officielle. Pour moi la Nation française n'est ni ethnique, ni
historique, ni culturelle, ni linguistique, elle est Souveraine,
c'est le Peuple Souverain français. Elle est donc politique. (Je
mets un N majuscule pour souligner le caractère politique et
souverain, comme on met un E majuscule à Etat et pour signifier que
ce n'est pas ethnique ou historico-culturel). Ce qui n'empêche pas, par exemple le peuple et la nation corses d'exister et d'être un peuple et une nation.
L'uti
possidetis juris à savoir le droit à l'intégrité territoriale
pour les Etats est tout aussi important que le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes en droit international, si ce n'est un peu plus
dans la pratique.
Ainsi, il me
semble que le chemin pour les nations minoritaires en Europe à
suivre, c'est celui de la nation suédoise des îles Aland
appartenant à la République de Finlande (Statut d'autonomie de
1920), celui de l'autonomie mais aussi du fédéralisme.
Je suis en outre
pour un fédéralisme européen.
Comment je vois le fédéralisme
français et européen
(ce
qui me permet de parler d'une vision plus harmonieuse pour moi pour
une vraie Réforme territoriale et non ce qui a été fait avec les
restrictions budgétaires depuis les lois Raffarin de 2003, la Loi
Territoriale Sarkozy de 2010 et la loi NOTRe du gouvernement Valls,
votée en juillet 2015 et évidemment cela suppose qu'on ait pu faire les évolutions constitutionnelles permettant cela)
-Les communes
gardent leurs compétences mais certaines (voire un certain nombre)
vont fusionner
-Les
communautés de communes, d'agglomération, urbaines et les
Métropoles (hormis l'exception de la Métropole de Lyon à la
fois «communauté urbaine et département ») sont élargies
territorialement aux Pays d'aménagement (il faudra voir les
modalités techniques) et prennent en plus de leurs compétences
actuelles les offices HLM, la prévention de la délinquance, mais aussi pour les cinq collectivités ci-dessous, la compétence des langues régionales conjointement avec la Région.
La Collectivité Territoriale basque rassemble le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule.
La Collectivité Territoriale savoyarde rassemble les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie.
La Collectivité Territoriale de Catalogne-nord correspond au département des Pyrénées-Orientales.
La Collectivité Territoriale nissarde correspond au département des Alpes-Maritimes.
La Collectivité Territoriale flamande correspond à l'arrondissement de Dunkerque (département du Nord).
La Collectivité Territoriale basque rassemble le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule.
La Collectivité Territoriale savoyarde rassemble les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie.
La Collectivité Territoriale de Catalogne-nord correspond au département des Pyrénées-Orientales.
La Collectivité Territoriale nissarde correspond au département des Alpes-Maritimes.
La Collectivité Territoriale flamande correspond à l'arrondissement de Dunkerque (département du Nord).
LES
DEPARTEMENTS SONT SUPPRIMES mais les Services Départementaux
Incendie Secours (SDIS) sont maintenus en l'état.
-Les régions
ne gardent pas les tracés votés lors de la loi de novembre 2014
mais deviennent des entités fédérées
, prennent en charge les
compétences actuelles des départements (hormis
les offices HLM, la prévention de la délinquance et les SDIS),
gardent en outre leurs compétences actuelles et obtiennent
en outre comme compétences fédérées les compétences actuelles du
Ministère de l'Economie, l'autorité sur Pôle Emploi (qui devient
des Pôles Emplois régionaux), l'autorité sur tous les types de
ports y compris ceux d'intérêt national, la compétence des langues
régionales et la possibilité de pouvoir lever un impôt régional
propre, calculé par elles
Il faut noter que les différentes collectivités territoriales
ont le droit de faire d'une ou de plusieurs langues régionales
des langues co-officielles à leur niveau de compétence, sans
que toutefois cela donne obligation aux fonctionnaires territoriaux
de devoir parler (et ou d'apprendre) telle ou telle langue régionale
ou de devoir répondre obligatoirement en langue régionale quand on
s'adresse à eux en langue régionale , car on a le droit de muter
d'une région à une autre, sans discrimination concernant la
non-connaissance d'une ou plusieurs langues régionales.
Il y a un enseignement obligatoire de langue régionale d'au moins 3h/semaine en école primaire pour les régions non concernées actuellement par l'enseignement 50/50, sans empêcher ceux qui le veulent d'aller dans les écoles publiques bilingues à parité horaire ou des écoles d'immersion (Diwan,...) reconnues publiques, gratuites, laïques et financées par les Régions. On peut suivre en option, en collège-lycée bilingue 50/50 ou en enseignement immersif, les langues régionales dans le secondaire. Ces lieux d'apprentissage bilingues 50/50 et d'immersion linguistique, de même que l'option LVR (Langue Vivante Régionale) en école classique, doivent être davantage développés et mailler le territoire.
Saint-Pierre et Miquelon reconnait et promeut l'acadien comme co-langue officielle régionale.
Il y a un enseignement obligatoire de langue régionale d'au moins 3h/semaine en école primaire pour les régions non concernées actuellement par l'enseignement 50/50, sans empêcher ceux qui le veulent d'aller dans les écoles publiques bilingues à parité horaire ou des écoles d'immersion (Diwan,...) reconnues publiques, gratuites, laïques et financées par les Régions. On peut suivre en option, en collège-lycée bilingue 50/50 ou en enseignement immersif, les langues régionales dans le secondaire. Ces lieux d'apprentissage bilingues 50/50 et d'immersion linguistique, de même que l'option LVR (Langue Vivante Régionale) en école classique, doivent être davantage développés et mailler le territoire.
Saint-Pierre et Miquelon reconnait et promeut l'acadien comme co-langue officielle régionale.
Les 19 régions métropolitaines fédérées (Source du fond de carte: Daniel Dalet)
[Les régions fédérées des Outremers ne sont pas représentées: Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon]
[Les régions fédérées des Outremers ne sont pas représentées: Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon]
-L'Etat
garde la plupart de ses compétences sauf celle du Ministère de
l'Economie mais prend la
coordination des politiques économiques régionales,
vérifie l'harmonisation et la péréquation pour les impôts
régionaux (afin d'assurer l'égalité sur tout le Territoire)
-L'Union Européenne conserve
ses compétences actuelles.
-On crée un niveau fédéral au
sein de l'Union Européenne, à savoir la Fédération
Européenne, qui
est formé de 8 Etats (les 6 Etats fondateurs de la CEE :
Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas + l'Espagne
et le Portugal ; cette Fédération européenne a vocation à
s'étendre dans le futur, sur l'Union Européenne). La
Fédération Européenne obtient les compétences suivantes :
coordination
des politiques économiques, coordination des politiques
diplomatiques, environnement.
La
Fédération Européenne a signé en outre le Traité de l'Europe
sociale qui vise à l'harmonisation des lois et conditions sociales
sur le mieux-disant (et jamais sur des conditions moins favorables)
et
les postes politiques suivants : -le
(/a) Premier(e)-Ministre européen(ne),
dirigeant de la Fédération européenne préside le Gouvernement
Européen
formé d'un(e) Ministre
européen(ne) de l'Economie et des Finances,
d'un(e) Ministre
européen(ne) des Affaires Etrangères
et d'un(e) Ministre
européen(ne) de l'Environnement.
Le Gouvernement Européen travaille en concertation avec les
gouvernements de la Fédération Européenne, le Premier-Ministre est
issu de l'élection de l'Assemblée
de la Fédération Européenne
, au scrutin de listes européennes proportionnelles mixte le même
jour dans les 8 pays pour un mandat de 5 ans, le (/a)
Premier(e)-Ministre est responsable, de même que le Gouvernement
Européen devant l'Assemblée de la Fédération européenne. On ne
peut être élu (e) qu'une seule fois (mandat unique dans le temps et
sans cumul) à l'Assemblée de la Fédération Européenne, de même
comme Premier(e)-Ministre ou Ministres de la Fédération Européenne.
Le siège du Gouvernement européen et l'Assemblée de la Fédération
Européenne est à Turin, en Italie.
La Fédération Européenne au sein de l'Union Européenne (Source du fond de carte: Daniel Dalet)
En bleu foncé: les 8 Etats membres de la Fédération Européenne et aussi membres de l'UE, en bleu clair les autres membres de l'UE, en jaune doré: le siège de la Fédération Européenne à Turin (Italie)
La Fédération Européenne au sein de l'Union Européenne (Source du fond de carte: Daniel Dalet)
En bleu foncé: les 8 Etats membres de la Fédération Européenne et aussi membres de l'UE, en bleu clair les autres membres de l'UE, en jaune doré: le siège de la Fédération Européenne à Turin (Italie)
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