Le second tour des législatives
partielles à Villeneuve sur Lot est passée, l'UMP a gagné à 53%,
le FN a obtenu 47% et l'abstention a été forte.
Les électeurs ont évidemment
sanctionné le comportement de Jérôme Cahuzac, mais ce n'est
évidemment pas la seule raison. Cela fait 9 partielles que la
majorité de gauche perd. 9 fois qu'on aurait dû se poser la
question du pourquoi.
Les gens ne font plus confiance ou pas
réellement dans le personnel politique, même si bien-sûr la
majorité travaille beaucoup, ne commet aucun acte répréhensible et
qu'il y a une propension facile à la critique quand on n'est pas aux
manettes. Il y a toujours eu un différence entre la théorie et la
pratique: voir comment c'est de gouverner et gérer, c'est toujours
autre chose...
Tout de même, il y a pas mal de choses
à dire sur l'action du gouvernement, un certain nombre de critiques
peuvent être énumérées: la contradiction sur la TVA, peut-être
qu'il fallait la mettre en place (et encore...) , mais à ce
moment-là comment justifier le fait qu'on l'a combattu ardemment, on
l'a annulée au Parlement et 6 mois après on la remet en place, même
si bien-sûr, il y a eu quelques jalons pour l'équité. Il
n'empêche, c'est un flagrant déli de contradiction pure et simple.
Deuxième point noir : Florange.
Le moins que l'on puisse dire est qu'il y a eu un problème de
ligne :
François Hollande était plutôt du
côté d'Arnaud Montebourg pour la nationalisation temporaire, en
tout cas, il n'a rien fait contre lui. Cependant Jean-Marc Ayrault
n'a pas suffisament consulté Arnaud Montebourg pour se mettre
d'accord sur la ligne à adopter, le laissant annoncer qu'une
nationalisation était possible et deux jours après, le
Premier-Ministre qui parle juste d'aménagement du plan social et
d'un hypothétique plan d'innovation Ulcos.
Sur ce point précis, Arnaud Montebourg
avait raison et Jean-Marc Ayrault aurait dû se rendre à la
conclusion que le ministre du Redressement Productif était sur la
bonne voie et accepter de supporter l'intérêt général: celui du
caractère stratégique de l'innovation dans la sidérurugie.
Enfin , 3e point noir et le plus
important, à mon avis, celui qui est le plus symptomatique du recul,
c'est le fait que l'on ait décidé de ne pas faire la «révolution
fiscale».
En effet, c'était le point central de
François Hollande depuis 2010, François Hollande a en partie gagné
les Primaires socialistes et radicales sur ce point (en plus de la
jeunesse). François Hollande étant certainement l'un des meilleurs
fiscalistes de France, c'était clarissime comme démonstration.
On pouvait amender un peu avec les
propositions de Thomas Piketty et de Philippe Aghion, mais la
«révolution fiscale», c'est du solide et c'est le grand levier
pour permettre un vrai changement. La ligne de François Hollande
2010-2011 est toujours aussi bonne.
Très logiquement, il fallait davantage
préciser les modalités de la révolution, au-delà de la fusion
IRPP/CSG, du caractère progressif, de la disparition en partie des
niches fiscales (pour qui ? Comment?), mais il n'en demeure pas
moins que c'est L'idée pertinente et adéquate. Idée qui permet
d'investir dans le Logement passif, secteur qui permettra de créer
600.000, ce n'est pas une paille quand on est à plus de 10% de
chômage et 0% de croissance.
C'est très bien que le député Bruno
Le Roux souhaite qu'on la mette en place .
Ce que les gens attendent, ce sont des résultats économiques. Oui, cela demande du temps, mais il semble que certains choix vont vers l'attentisme et cela est insupportable pour de plus en plus de Français.
Ce que les gens attendent, ce sont des résultats économiques. Oui, cela demande du temps, mais il semble que certains choix vont vers l'attentisme et cela est insupportable pour de plus en plus de Français.
Autre point véritablement nécessaire
et que l'on laisse de côté, c'est l'importance du rassemblement de
la gauche : radicaux, verts et communistes. Même si le PS
possède la majorité absolue, elle ne sera pas éternelle et il
semble qu'elle ne tiendra plus longtemps. La majorité absolue est
tout à fait conjoncturelle et une élection ne ressemble pas à une
autre. Ainsi, il eut été nécessaire devant la situation
particulière à Villeneuve sur Lot de présenter un candidat commun,
quitte à ce que le PS laisse la place. Que le PS ne prenne pas peur,
ce n'est pas demain que le PRG, EELV ou le Parti Communiste sera le
premier parti de gauche, donc le PS n'avait et n'a rien à craindre
de l'union de la gauche. Nous sommes en effet différents, nous avons
des desaccords, mais nous pouvons tous les dépasser. Un effort à
produire semble nécessaire. C'est peut-être difficile, mais
c'est impératif.
Le gouvernement, même si ce n'est pas
complètement partagé, a produit de très bons textes ou lois :
première introduction de la pénibilité pour les longues carrières
(retraite à 60 ans pour les longues carrières, pour les personnes
nées de 1950 à 1952) en juin 2012, le texte sur le Mariage pour
tous et l'Accord National Interprofessionnel qui est, oui, est
contesté en partie, mais qui donne le droit à la mutuelle
complémentaire pour tous, l'accès des représentants du personnel
dans les C.A et le renforcement de la formation tout au long de la
vie qui appelle à l'élaboration future d'une Sécurité Sociale
Professionnelle.
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