« Les jeunes, fer de lance du socialisme du
21ème siècle »
La gauche est au pouvoir. Les
jeunes n’avaient jamais connu cette situation, quand nos rêves,
nos idéaux, nos valeurs, transforment la société et le pays en
profondeur, pour longtemps. Il ne s’agit pas tant de comprendre le
réel mais d’agir, pour plus de croissance, plus de justice, plus
d’emplois, plus de droits, plus de solidarité, plus de démocratie,
plus de liberté, au quotidien, pour notre avenir. Depuis un an le
gouvernement socialiste a réformé, mais l’heure n’est pas
encore au bilan. Il faut pourtant déjà réinventer un projet pour
la suite du quinquennat. Dans un contexte de montée de l’extrême
droite, de radicalisation de la droite et de l’extrême gauche,
mais aussi d’attentes fortes de nos concitoyens, il faut prioriser
nos politiques.
I-
L’Europe : le combat socialiste
Le 17 juin 2012 Jérôme Cahuzac
était élu député avec 61% des voix, un an après le FN est seul
face à l’UMP. Le FN est le seul parti, malgré l’abstention
record, à augmenter son nombre de voix. Cette situation dépasse le
simple cas Cahuzac, et est le symbole d’une poussée
anti-européenne. Dans tous les pays touchés par la crise, les
partis anti-européens gagnent des voix. La seule réponse doit être
une démarche d’union des socialistes pour les prochaines élections
européennes. Ne reproduisons pas le triste spectacle du PS avec sa
convention Europe. Le Congrès du MJS doit être celui d’une vision
européenne, pour plus de démocratie, plus de justice, tout en
allant vers un fédéralisme européen.
Le fédéralisme peut et doit être
pensé comme une perspective de long terme dans l'UE, il ne faut pas
oublier l'immédiat et une politique alternative européenne pour
endiguer la perte du sentiment optimiste européen qui est réel et
profond. Cela passe par un rééquilibrage du couple franco-allemand
en élargissant à d'autres pays (Italie, Espagne, Belgique,...), et
en fondant un vrai gouvernement économique (pilotage et décisions
de la zone euro par les gouvernements) avec une réforme des statuts
de la BCE et une mutualisation en partie des dettes nationales dans
une dette européenne. De même que la structuration européenne
passe par un approfondissement de l'Europe de la Défense avec la
Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, mais aussi la
Pologne beaucoup plus sensibilisée désormais à ces questions (cela
renforcera le poids de l'Europe dans l'OTAN).
II-
Repenser l’Éducation
La réforme des rythmes scolaires
est le symbole de l’ouverture de l’école sur la société
(nouveaux rythmes de vie, pédagogie adaptée, etc.). Nous devons
avoir une vision socialiste de l’utilisation de ces heures
libérées. Le programme du PS en 2011 prévoyait des interventions
en milieu scolaire dans le cadre de la lutte contre les
discriminations, les maires socialistes peuvent désormais le faire.
Le
projet socialiste d’éducation doit désormais se tourner vers une
réforme en profondeur de la structure éducative. L’Ecole
doit devenir obligatoire de 3 à 18ans. Les cycles scolaires doivent
être repensés sans nécessairement coller au découpage actuel
(primaire, collège, lycée), en intégrant des enseignements
généraux et techniques pour revaloriser ces filières.
Autre point noir, le redoublement
provoque aujourd’hui un décrochage scolaire massif. La France est
le premier pays de l’OCDE en terme de redoublements. Alors que les
élèves de 15ans concernés sont 13% en moyenne, ils sont 38% en
France. Le constat sur le redoublement est sans appel, l’ensemble
du monde éducatif condamne ce système qui cumule de nombreux
défauts. C’est un facteur de très forte démotivation, de perte
de repères en plus d’être inefficace et extrêmement coûteux. On
l’estime à environ 2 milliards d’euros, une somme qui pourrait
permettre d’accompagner les jeunes en difficulté, aider à
l’orientation, etc. Au delà du redoublement, le décrochage
scolaire devient de plus en plus un décrochage social. Face à se
constat, l’Éducation Nationale doit abandonner la politique du
chiffre. Absentéisme, taux de réussite, système de notes, …
doivent être laissés de coté pour privilégier le lien entre le
jeune et la société.
La suppression du redoublement
devra s’accompagner d’une refonte profonde du système
d’évaluation (suppression des notes, etc.). Dans ce domaine, les
jeunes socialistes doivent choisir l’audace, être à
l’avant-garde.
- La gauche
doit lutter contre la précarisation massive des personnels !
L’Education
Nationale compte un nombre conséquent de professeurs contractuels.
Ce chiffre s’est fortement accru sous la droite pour compenser la
suppression massive de postes. Ces personnels s’investissent avec
sérieux et passion dans leur métier alors qu’ils sont mal
considérés par certains collègues et l’institution qui abuse de
ces contrats précaires. Le gouvernement Fillon a fait voter la loi
du 12 mars 2012 qui vise à la titularisation de ces personnels. Le
ministère s’est employé à faire appliquer cette mesure par le
biais de concours réservés ou examens professionnels. Les critères
particulièrement contraignants ont éloignés beaucoup de candidats
éligibles et même écartés des admis. Cette situation est
inacceptable quand on sait le besoin massif d’enseignants durant ce
quinquennat. Cette formule est aussi un moyen de pallier à la crise
de vocations qui n’est pas prêt de se résorber malgré des
annonces positives sur la formation notamment. La mastérisation a
amplifié cette baisse des vocations. On doit faciliter la
titularisation de ces contractuels par des commissions composées
d’inspecteurs et de professionnels aptes à juger ces enseignants.
Certains de ces contractuels sont inspectés et les rapports écrits
constituent leur dossier. Il faut accélérer ces titularisations
et ne pas accumuler des contraintes qui peuvent décourager.
Les
socialistes ont abandonné les réflexions sur l’université et la
recherche, il faut reprendre la main sur ces questions. Plus qu’une
question de moyens et d’autonomie, nous devons surtout nous
intéresser à l’organisation du supérieur et aux méthodes
pédagogiques. Il n’est plus question de bricolage, mais de refonte
complète. A quand l’intégration des classes préparatoires dans
les universités ?
III-
République de libertés
La
perte des repères citoyens et démocratiques doit être l’occasion
de réaffirmer les valeurs républicaines, fondées sur un idéal de
liberté et qui ont besoin désormais d’exemplarité.
Alors
que le système opaque du sarkozisme s’effondre sous les yeux de
citoyens incrédules quand ils ne sont pas révoltés, chaque
organisation, chaque détenteur de l’autorité public, chaque
citoyen doit être exemplaire. Il y a des brebis galeuses dans toutes
les organisations, le cas de Jérôme Cahuzac l’a rappelé. Nous
devons être vigilants d’abord envers nous-mêmes et notre
organisation : exemplarité et transparence ! Soutenons le
Président de la République face des parlementaires parfois trop
frileux.
-
Non-cumul des mandats : il faut restaurer la confiance
Au
moment où les patrons s’engagent à limiter le cumul des
mandataires sociaux dans les entreprises quotées, il n’y a plus
que la politique où le cumul des pouvoirs est possible. Le non-cumul
des mandats faisait partie des promesses de François Hollande lors
de son élection. Certes, aujourd’hui la priorité des Français
reste, très logiquement, l’emploi, mais nous avons besoin de
restaurer la confiance. Le non-cumul des mandats permettra déjà de
renouveler nos représentants, cela permettra un vent d’innovation
sur la vie politique. De plus, en ce qui concerne le cumul dans le
temps, il entraîne souvent une forme de routine. L’élu(e) devient
moins efficace, moins innovant, or la politique a toujours besoin
d’innovation. Aujourd’hui il faut appliquer le non-cumul dès les
municipales, afin de faire de ces élections la première marche vers
une vraie rénovation du système politique. Demandons au PS de
refuser les investitures de parlementaires pour les présidences de
communautés de commune, les mairies et les mairies
d’arrondissements.
-
Droit de vote des étrangers : soyons moteurs !
Comme
nous l’avions promis lors de la campagne présidentielle, nous
devons porter aujourd’hui le droit de vote des étrangers aux
élections locales. Ils contribuent à la création de richesses, ils
contribuent à la vie de la nation, c’est normal qu’ils aient le
droit de participer au processus démocratique. Nous ne devons pas
nous cacher derrière la peur du vote du Parlement sur ce sujet, nous
devons être moteurs, innovants, nous devons forcer le changement.
Mais nous devons aussi avoir conscience que si une majorité des
3/5ème n’est pas réunie pendant cette législature, et
que cette question est sanctionnée par un vote négatif au Congrès,
le droit de vote des étrangers sera alors condamné et pour
longtemps. Sur ce terrain, les jeunes de gauche mais aussi souvent
de droite sont plus ouverts que les autres. Lançons une pétition
nationale transclivages des organisations de jeunesses pour mettre la
pression sur les aînés de droite, de l’UMP tentée par
l’idéologie frontiste.
-
Continuer la modernisation de nos institutions
Il
est aujourd’hui nécessaire de réformer en profondeur le
Parlement. La succession d’élections partielles montre la limite
du scrutin uninominal. En ce qui concerne le Sénat, qui a montré
une certaine sérénité dans ses débats, le scrutin indirect doit
être conservé, tout en abaissant le seuil d’élection
proportionnelle à 3 sièges, et en révisant le corps des grands
électeurs. De la même manière, il n’est pas acceptable que le
Conseil Constitutionnel ait un tel pouvoir, sans aucune légitimité
démocratique.
Notre
organisation territoriale doit être revue. L’approfondissement de
la carte intercommunale pour mailler entièrement, et avec cohérence,
le territoire est une priorité. Les communes doivent déléguer,
après concertation, de plus en plus de compétences lourdes
financièrement mais essentielles pour les citoyens (social, culture,
etc.. Le maillage intercommunal est la première étape vers la
suppression des conseils départementaux d’ici 30ans. Le
renforcement des régions sur les compétences économiques, de
l’emploi et de l’aménagement, parallèlement à un transfert des
compétences sociales aux intercommunalités, doivent être
programmés. Une réflexion sur la gouvernance des collectivités
territoriales doit s’engager dès aujourd’hui pour libérer le
débat politique dans les assemblées locales, et redonner du pouvoir
aux élus locaux.
-
Ruralité :
Les territoires ruraux ne doivent
pas être résumés à des territoires agricoles et doivent être
aménagés de manière raisonnée et concertée. A ce titre cet
aménagement englobe la problématique de la cohérence et de la
complémentarité entre les espaces urbains et ruraux.
L’abandon de certains
territoires par les services publics doit être contré dans le
prolongement de l’engagement présidentiel d’un temps d’accès
réduit aux services d’urgence. La désertification médicale n’est
plus tolérable, les maisons de santé ne suffisent plus, un plan
d’installation dans les territoires abandonnés doit être lancé.
Autre service public en souffrance, la gendarmerie : il ne peut y
avoir moins de trois représentants des forces de l'ordre en activité
dans un canton de 20000 habitants par exemple.
Il faut développer les transports
collectifs (urbains et interurbains) en cohérence avec les
territoires (inutile de faire une ligne de bus avec 6 voyages/jour
entre les pittoresques villages drômois de Piégros-la-Clastre et La
Chaudière par exemple.
-
Soyons en avance sur les questions de société
La
gauche a toujours entendu la sécurité dans un cadre de libertés et
de développement des libertés. Aujourd’hui les socialistes
doivent poursuivre ce chemin en prenant des sujets très divers,
qu’elle ignore.
Dans
le prolongement du débat de l’avancée des droits et des libertés,
incarnée par la loi sur le mariage pour tous, il est aujourd’hui
nécessaire de reconnaître la transphobie et l’homophobie, en
reconnaissant plus facilement le caractère aggravant d’un acte
violent motivé par ces discriminations. En amont, il est nécessaire
de lancer un grand plan de lutte contre toutes les discriminations.
Sur
la question du cannabis, la légalisation permettrait de mieux lutter
contre les trafics et d’organiser une réelle prévention des
risques chez les jeunes.
Sur
la question de la prostitution, qui est un fait de société
inévitable générateur de violences, quand elle n’en est pas la
conséquence, la protection sanitaire et sécuritaire des personnes
prostituées est un défi de notre société, plutôt que de nier le
problème en l’éloignant pour la faire disparaître.
IV-
Une fiscalité et une économie au service de l’emploi
La
relance de notre économie ne passera que par un État moteur, ayant
les moyens de son action. La réduction de la dette, et le retour à
l’équilibre des finances publiques sont nécessaires pour
retrouver la solidarité nationale et la puissance économique de
l’État.
La
révolution fiscale que nous prônons toujours, doit se faire sous le
signe de la justice. La base première des impôts doit devenir les
revenus. Ils sont le seul critère pour déterminer la richesse d’une
personne, pour savoir comment elle doit participer à la solidarité
nationale et si elle a besoin d’aides.
Il
faut ainsi regrouper les impositions existantes (IRPP, CSG, entre
autres) dans un nouvel impôt global, prélevé à la source et fondé
sur l'intégralité des revenus perçus (quelle que soit leur
origine.) Ce système permettra d'imposer l'ensemble des revenus,
supprimant de fait la possibilité de recourir à des niches
fiscales, créatrices d'inégalités.
Par
ailleurs, il est nécessaire de remodeler le barème des taux d’impôt
sur le revenu, afin de le rendre réellement progressif. Au final,
l’imposition des revenus les plus faibles sera abaissée, ainsi que
celle des revenus du travail, alors que les taux d’imposition
moyens des ménages les plus aisés et ceux du revenu du patrimoine
seront augmentés. Il ne faut pas avoir peur de multiplier les
tranches.
Les
socialistes doivent enfin avoir une réflexion et un programme sur
l’imposition du patrimoine. Ainsi il convient de regrouper en un
seul impôt sur tous les biens, les taxes existantes. Son taux doit
être modéré et prendre en compte les évolutions de revenus. Par
contre, lors des successions, il convient de créer un réel impôt
visant à supprimer les héritages au-delà d’une certaine somme,
comme le préconise Bill Gates. Cela aboutirait à ne taxer
pleinement qu’une seule foi le patrimoine, au moment de la
succession.
- Pour une
économie compétitive et sociale à plusieurs échelles :
France, Europe, Monde
Les
entreprises, au sens d’organisations collectives, avec leurs
salariés, leurs dirigeants constituent les moteurs principaux de la
croissance et donc de l’emploi. Entreprendre, prendre des risques,
travailler, créer sont des valeurs de gauche, quand l’oisiveté,
la rente et l’héritage sont des valeurs de droite.
La
mondialisation a deux visages: un aspect heureux dont nous avons
longtemps bénéficié et dont bénéficie les pays émergents (Asie,
Afrique, Amérique latine) et une mondialisation malheureuse:
chômage, délocalisations, mauvaises protections du travail amenant
à des drames comme au Bangladesh. Pour que la France et l'Europe
maintiennent une position économique et même progresse, il faut
prendre en compte la compétitivité globale qui comprend une
dimension sociale.
Nous
devons tout faire pour éviter le déclassement français, alors que
logiquement, dans 25 ans, nous serons la 1ère puissance
démographique européenne : en trouvant de nouvelles
spécialisations industrielles, en établissant un Commissariat au
Plan du 21ème siècle, en favorisant le crédit aux PME,
en pariant sur l'innovation (avec la BPI, véritable Service public
du crédit), en renouvelant la formation pour que les métiers soient
adaptés aux mutations professionnelles, en développant davantage
les SCOP, c'est comme cela que l'on créera plus d'emplois.
Il
faut faire de Pôle Emploi un lieu pour les créateurs d’emploi et
plus seulement pour les chômeurs. Le service public de l’emploi
doit intervenir auprès des entreprises pour les aider à identifier
leurs besoins en main d’œuvre, en développement et en
recrutement. Des formations, pour les dirigeants de PME, doivent être
aussi prévues.
V-
Les jeunes socialistes plus que jamais acteurs du changement
Les jeunes socialistes sont en
première ligne de l’action politique. Sur l’Europe, plus encore
que sur les autres sujets, ils doivent être investis dans la
construction et le développement européen. Nous devons être
acteurs de l’émergence d’une identité européenne à travers le
pays.
Acteurs nous devons l’être
également au sein de la gauche, à travers nos combats, comme
récemment lors de notre mobilisation pour la dissolution des groupes
d’extrême droite.
Les jeunes socialistes doivent
être présents sur le terrain afin d’expliquer et de défendre la
politique du gouvernement. Nous avons aujourd’hui un grand besoin
de pédagogie et de mobilisation. C’est aussi avec la promotion de
la politique nationale que nous ferons barrage à l’extrême
droite. Abandonner le terrain entre les élections n’a jamais
permis de les gagner.
Nous devons soutenir ouvertement
les camarades qui représentent notre organisation au sein des listes
municipales. Ils sont les porte-paroles de nos engagements et
porteront nos différences au sein des exécutifs locaux.
En politique, il y a ceux qui
résistent au changement, les conservateurs, ceux qui veulent changer
le monde pour plus de progrès, ceux qui veulent détruire ce que les
progressistes ont obtenu, les réactionnaires. Aujourd’hui, une
grande partie de la droite est réactionnaire. On trouve des
conservateurs dans tous les partis politiques, même dans les
organisations de jeunesse. Les conservateurs ont souvent peur, peur
du quotidien, peur pour leur avenir. Soyons fiers de ce que nous
sommes, des progressistes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire