Quand j'entends que la social-démocratie depuis 30 ans, au niveau social, n'a pas répondu aux attentes des gens comme argument de la hausse du Front National. Je me dis un mot : déconnexion. Déconnectons le contexte français du contexte européen (puisque la social-démocratie est européenne et plus précisément nord-européenne à savoir l'alliance du parti du peuple et du syndicat). Ce n'est pas le cas en France.
En effet, la gauche, a toujours eu à coeur, et entr'autres, le Parti Socialiste français, dans sa ligne fondatrice jauressienne de ne jamais méler réformes sociales et assurances privées. Le socialisme français, toutes tendances confondues, a cet aspect et ce crédo que c'est bien la solidarité publique et l'Etat qui arbitrent ces questions. C'est en cela que nous sommes différents des autres partis socialistes d'Europe du nord.
Les partis extrêmes montent en Europe car les Européens ont le sentiment que l'Europe est en déclin face aux puissances émergentes, il y a la peur d'une immigration massive (qui n'arrivera pas), en effet les difficutés sociales et aussi notons-le, un vieillissement de la démographie européenne. Quand on est plus vieux, on est encore , plus souvent conservateur.
Oui la crise est aussi le fruit du laissez-faire dans les pratiques financières et comptables au niveau international, politique surtout soutenue par les partis de droite, mais aussi parfois par des tendances dites de "la troisième voie socialiste"
Oui , il faut un changement global de la politique de la gauche , au niveau européen et mondial, mais sur le plan ECONOMIQUE.L'erreur que nous avons faite c'est de croire que le dialogue social pouvait arriver comme cela. Les endroits où les éditorialistes disent que le dialogue social fonctionnerait, sont l'Allemagne et les pays scandinaves, mais en réalité, il ne fonctionne que partiellement. La grogne et les luttes sociales existent aussi en Allemagne et en Scandinavie (d'où l'émergence de nouveaux syndicats comme VERDI en Allemagne).
L'autre erreur que nous avons faite est ne pas avoir voulu et su se coordonner pour élaborer une stratégie et une alliance du progrès au niveau économique. Nos conceptions encore trop contradictoires, ont abouti à cela. Nous aurions dû et nous nous devons de le réaliser,c'est une mise à niveau du PSE et de l'IS sur une conception de la société de transformation sociale.
Quand nous avions de 1994 à 1999, la majorité au Parlement européen et dans les années 90,la majeure partie des exécutifs nationaux, pourquoi ne l'avons pas nous mis en oeuvre? Probablement par manque d'audace et par égoïsme national.
En clair, un coup de collier plus à gauche, pour élaborer un plan plurigouvernemental entre gouvernements progressistes. Sur quoi se mettre d'accord? Sur l'idée de CONTRE-POUVOIR.
La mondialisation appartient d'abord aux peuples,pas aux patrons.
Ainsi il conviendrait de mettre sur pied de vraies institutions ayant poids et influence sur les décideurs économiques: une transparence des flux financiers, développer les banques et les entreprises coopératives,
et bien-sûr mettre en place au niveau de l'Europe un Conseil économique, social, durable et citoyen européen composé d'associations, syndicats, citoyens,ONG
et à l'échelle mondiale une Union mondiale des consommateurs (une vieille idée proudhonienne mais qui ne manque pas de modernité) affiliée à l'ONU et composée de la même manière que le Conseil citoyen européen évoqué ci-dessus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire