C'EST
PLUS QU'UN AU REVOIR, MAIS CE N'EST PAS UN ADIEU A LA GAUCHE !
J'ai
passé 17 ans au Parti Socialiste (de 2002 à 2019), le parti de ma
jeunesse. Celui qui me faisait déjà rêver enfant et adolescent
avec notamment la « belle époque » de Lionel Jospin au
Gouvernement. J'avais l'impression que tout était possible et que le
socialisme (la gauche en somme) était une machine inarrêtable.
Après le 21 avril 2002, j'ai franchi le pas, puis j'ai adhéré, une
fois installé dans mon travail, au Mouvement des Jeunesses
Socialistes où j'ai été actif de 2006 à 2013.
Après
des hauts et des bas, des gros coups au moral : l'épisode
terrible du Congrès de Reims, l'énorme déception par rapport à
François Hollande alors que je m'étais investi dans son équipe fin
2009, tenant le pari bien naïf qu'il allait faire dominer sa
tendance jospinienne en lui et non la deloriste (plus libérale et
centre-droit), la colère vis-à-vis de la Déchéance de nationalité
des bi-nationaux et de la Loi Travail en 2015 m'avaient éloigné de
la « Vieille Maison » pour revenir en janvier 2017 avec
la victoire incroyable et tellement belle de Benoît Hamon à la
Primaire socialiste de 2016-2017. Après un premier bilan du dernier
Congrès (et l'ultime que j'aurais vécu) et les Européennes
désastreuses pour toute la gauche (malgré le score correct d'EELV à
13,48%) et encore plus pour le Parti Socialiste qui réitère un trop
bas 6% (précisément 6,19%) , j'ai vraiment attendu que le Parti
évolue dans le bon sens, jusqu'au dernier moment possible.
Est-ce
une mise au clair ?
En
effet. J'ai adhéré au Parti Socialiste avec cette question :
« à
gauche
(ce
qui est assurément ma famille),
peut-on être encore marxiste ou bien social-démocrate ? »
J'ai
mis du temps à répondre à cette question et me trouver
politiquement.Je me suis rendu compte avec le temps que j'étais bel
et bien une personne dite de « l'aile gauche » mais que
je rassemblais toute une histoire d'influences françaises et
internationales :
le
socialisme paysan métayer du Centre et du Sud-Ouest de mes
grands-parents (Berry et Bourbonnais, les « portes » du
« Midi Rouge »), le républicanisme social et
bienveillant de Georges Danton et des Girondins, bien évidemment
toute l'histoire du mouvement ouvrier et marxisant, l'ouverture
d'esprit d'un Pierre-Joseph Proudhon, socialiste utopique et
anarchiste , révolutionnant l'idée de propriété, de coopérative
et même de la structure étatique (Communes et Fédération) me
faisant penser au « Socialisme à visage humain »
d'Alexander Dubček
, un de mes modèles, mais aussi évidemment Olof Palme au destin
tragique et son idée inachevée de fonds salariaux et bien-sûr le
Michel Rocard du PSU, contre la Guerre d'Algérie, pour
l'auto-gestion et le réformateur social et non-libéral de 1988, à
Matignon.
Passée
17 ans, une histoire sous laquelle il y a le mot « fin » ?
17
ans... cela me fait penser aux premiers vers de Rimbaud, ce poème :
« On
n'est pas sérieux quand on a 17 ans. / Un beau soir, foin des bocks
et de la limonade, / Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
/ On va sous les tilleuls verts de la promenade ! [...] »
Je
vais vers le vert, du moins je lie le vert, le rouge et le rose mais
même si je dois admettre que désormais, mon ancien Parti, va aussi
vers le vert. Il y a plusieurs raisons qui me le font quitter
définitivement : le quinquennat de François Hollande
nonobstant quelques points positifs a été catastrophique de mon
point de vue, car il a signé définitivement le choix de la
stratégie centriste et blairiste de l'aile droite de 2012 à 2017,
l'élection d'Olivier Faure comme premier-secrétaire qui n'a abouti
qu'à une trop légère « re-gauchisation » (l'on ne
constate que l'Inventaire, tardivement arrivé en janvier 2019,
Olivier Faure a été élu secrétaire en avril 2018). Je ne vois
donc plus de perspectives dans cette organisation ; même si les
camarades comptent beaucoup pour moi. Je l'ai toujours pensé depuis
tant d'années, j'attendais et j'attends de ce parti qu'il revienne
au dirigisme économique - grosso
modo la ligne Montebourg -
et abandonne ses scrupules para-libéraux ; Finalement, la
mandature Jospin était la limite de ce qu'il fallait faire en terme
d'ouverture sur le monde économique et il a quand même fait des
erreurs (privatisation de France Télécom, signature de l'accord de
Barcelone sur la privatisation du Service public de l'énergie). Qui
plus est, l'aile droite est encore trop influente au Parti
Socialiste.
De
manière plus générale, je fais le constat , comme bien d'autres
(comme des universitaires, de différents pays, par exemple Rémi
Lefebvre) que le Parti à la fois s'est trop technocratisé (il est
devenu hors-sol, une machine à élire avec beaucoup d'élus et de
collaborateurs, en terme de sociologie des organisations) et s'est
trop éloigné de la priorité pour les classes populaires et les
classes moyennes modestes et moyennes (finalement la fin de l'idée
de lutte des classes et pendant trop longtemps une relativisation de
la précarité et de la paupérisation en banlieue ou dans le rural).
Ceci a fait perdre de vue au Parti, qu'il est un atelier d'idées ;
ainsi quand Edouard Philippe fait son 2e discours d'investiture,
alors que l'on sait qu'à la droite gouvernementale ils sont en train
de penser une loi de sanction sociale sur les retraites , nous,
nous n'avons pas travaillé sur une loi alternative clé en main et
ne savons dire uniquement que LREM est à droite.
A
ce double titre, c'est compréhensible, qu'il ait probablement perdu,
pour longtemps sinon définitivement, sa place du parti leader de la
gauche, capable de rassembler autour de lui seul (comme du temps du
Programme Commun en 1972, en 1981, en 1997).
Cela
ne m'empêche pas de souhaiter bonne chance à Olivier Faure et au
Parti Socialiste, qui sont des partenaires de la gauche et de
l'écologie.
Vers
où se tourner finalement ?
Mon choix s'est porté sur Générations.Cela s'est avéré difficile de franchir le pas. Le Parti Socialiste et les « mais si, reste, on va pouvoir peser au prochain congrès ! » , j'ai donné ! Le congrès d'Aubervilliers était pour moi le Congrès de la dernière chance pour se gauchiser économiquement, socialement, comme je l'ai indiqué et pour franchir un pas vers une fusion avec EELV par exemple et se départir de la logique de coalition européenne voulue par le SPD au sein du Parti Socialiste Européen (PSE). On aurait dû se mettre officiellement en retrait du PSE et je dois dire que j'ai très mal vécu la scission d'une bonne partie des maurellistes , qui représentaient ce qu'il restait d'aile gauche au Parti. Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus d'aile gauche au Parti et je le regrette.
Mon choix s'est porté sur Générations.Cela s'est avéré difficile de franchir le pas. Le Parti Socialiste et les « mais si, reste, on va pouvoir peser au prochain congrès ! » , j'ai donné ! Le congrès d'Aubervilliers était pour moi le Congrès de la dernière chance pour se gauchiser économiquement, socialement, comme je l'ai indiqué et pour franchir un pas vers une fusion avec EELV par exemple et se départir de la logique de coalition européenne voulue par le SPD au sein du Parti Socialiste Européen (PSE). On aurait dû se mettre officiellement en retrait du PSE et je dois dire que j'ai très mal vécu la scission d'une bonne partie des maurellistes , qui représentaient ce qu'il restait d'aile gauche au Parti. Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus d'aile gauche au Parti et je le regrette.
Je
salue amicalement Régis Juanico qui représente pour moi un
excellent et brillant exemple de ce qu'il faut faire à gauche :
être soi-même, travailler dur (c'est un énorme bosseur),
travailler avec les autres issus des gauches et de l'écologie. Cela
ne m'e détournera pas de ce que je suis, toujours à gauche,
socialiste (et éco-socialiste), ouvert à la discussion, en faveur
passionnément pour l'union (une confédération des gauches, de
l'écologie, du mouvement social, associatif et des engagements
individuels).
Un
mot pour les camarades
Beaucoup de camarades ont toujours fait la différence entre le national et le local (section et fédération départementale), pour souvent préférer l'ambiance locale. Je remercie infiniment et chaleureusement Johann Cesa, qui accomplit un travail extraordinaire, de même que son équipe fédérale, dans la foulée de Régis (Johann et Régis sont deux athlètes hors-pair !) à la Fédération de la Loire, qui m'a donné le grand honneur et permis de travailler avec lui au sein du Bureau Fédéral et je sais qu'avec Johann, le travail de l'union à gauche n'est pas un vain mot. Je voudrais aussi remercier le Sénateur Jean-Claude Tissot qui fait un excellent travail de terrain, d'approfondissement des thématiques nationales et européennes qui l'intéressent (agriculture, économie et aménagement ruraux ainsi que de la Loire, écologie,...). Je remercie enfin les camarades de la section de Roanne-Mably qui sont des amis et avec qui je compte bien travailler pour le bien des gauches et de l'écologie. Quand je vois ce qui commence à être accompli du point de vue de l'union des gauches à Saint-Etienne, Roanne , Lons le Saunier ou Beauvais,... je me dis que la saison des fleurs qui « germinent » (un vieux verbe, tellement symbolique) peut toujours advenir, même quand on ne s'y attend pas ! L'ambition de porter une alternative forte et crédible localement et nationalement.
Beaucoup de camarades ont toujours fait la différence entre le national et le local (section et fédération départementale), pour souvent préférer l'ambiance locale. Je remercie infiniment et chaleureusement Johann Cesa, qui accomplit un travail extraordinaire, de même que son équipe fédérale, dans la foulée de Régis (Johann et Régis sont deux athlètes hors-pair !) à la Fédération de la Loire, qui m'a donné le grand honneur et permis de travailler avec lui au sein du Bureau Fédéral et je sais qu'avec Johann, le travail de l'union à gauche n'est pas un vain mot. Je voudrais aussi remercier le Sénateur Jean-Claude Tissot qui fait un excellent travail de terrain, d'approfondissement des thématiques nationales et européennes qui l'intéressent (agriculture, économie et aménagement ruraux ainsi que de la Loire, écologie,...). Je remercie enfin les camarades de la section de Roanne-Mably qui sont des amis et avec qui je compte bien travailler pour le bien des gauches et de l'écologie. Quand je vois ce qui commence à être accompli du point de vue de l'union des gauches à Saint-Etienne, Roanne , Lons le Saunier ou Beauvais,... je me dis que la saison des fleurs qui « germinent » (un vieux verbe, tellement symbolique) peut toujours advenir, même quand on ne s'y attend pas ! L'ambition de porter une alternative forte et crédible localement et nationalement.