A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


samedi, mars 15, 2014

Emettons une hypothèse à fond renversé: l'autonomie du Québec?

Cette campagne anticipée 2014 au Québec est partie de la question du leadership et l'obtention d'une majorité par le gouvernement minoritaire péquiste du Québec pour arriver assez vite , avec l'arrivée du candidat "vedette" Pierre-Karl Péladeau sur la question de la souveraineté.
Encore, me direz-vous? Certainement, mais c'est ainsi. Le vieux monde du clivage indépendantisme/fédéralisme au Québec n'en finit pas de ne pas laisser la place au clivage gauche/droite.
Rappelons que les élections et l'enjeu principal des gens, même au Québec, toujours plus en temps de crise, c'est 'It's the economics, stupid!' tel le mot de Bill Clinton en 1992. Les gens veulent qu'on leur assure qu'ils continueront d'avoir un emploi, ou qu'ils vont pouvoir en retrouver un grâce à une conjoncture correcte pour l'économie.
Mais bon, ce serait également incomplet de gommer que la majorité des Québécois, même les Libéraux en bonne partie sont nationalistes (au sens québécois: se sentir une nation). Cependant le candidat principal du Parti Libéral du Québec a du mal à comprendre que le PLQ doit redevenir bourassien pour séduire les régions francophones qui le sont autour des 90/95%.

Alors, pourquoi parler d'autonomie? Tout d'abord précisons ce qu'est une vraie indépendance. Une vraie indépendance au Québec, c'est avoir le dollar québécois, une vraie indépendance au Québec c'est avoir l'armée et la diplomatie complète québécoises.
Ce qui est bizarre, c'est que peu de personnes au Québec sont sur cette ligne-là. La ligne Parizeau en somme. Etonnant, non?!

En réalité, ça ne l'est pas tout à fait. D'une part, j'ai rappelé l'impératif absolu de la défense et la promotion de l'emploi, d'une économie prospère et bien-sûr sociale avec une redistribution de services pour les Québécois (Carte Soleil,...). D'autre part, même si ça ne fait pas plaisir à mes amis souverainistes, au moins plus de la moitié des Québécois n'est pas rassuré par une perspective de "couper les ponts", parce qu'il n'est pas prévu de déménager le Québec et de le faire dériver près de l'île de Ré. Ils le savent pertinemment bien, même s'ils ne veulent pas l'avouer! Donc une coopération pan-canadienne est inévitable et c'est reconnu et le gros bon sens que l'instabilité d'un territoire quant à son avenir politique n'est pas un gage de confiance quant aux entreprises et les patrons.

Quand le PQ et Pauline Marois disent: "On va garder le dollar canadien, le passeport canadien et on demandera un siège à la Banque du Canada"... ça s'appelle l'autonomie, pas l'indépendance.

La CAQ est autonomiste, puisqu'elle a repris là dessus, les positions de l'ADQ.

Le NPD en parlant de fédéralisme asymétrique dit en substance qu'une province (et peut-être toutes les provinces) peut bien avoir plus de pouvoirs qu'aujourd'hui face à l'échelon fédéral... ça s'appelle aussi l'autonomie.

Nota: quand on compare la souveraineté-association avec l'Union Européenne, cela n'est pas pertinent , une UE à la canadienne fonderait une nouvelle monnaie ou du moins la renommerait, appelons là "boréal". Une UE à la canadienne ne mettrait en commun que la coopération économique/les douanes mais pas le reste. Enfin une UE à la canadienne qu'on pourrait appeler "Confédération boréale" proposerait au Groënland, peut-être futur Etat souverain de les rejoindre.
Précisons aussi qu'un entité non souveraine, si l'Etat souverain le lui accorde peut avoir un siège à l'ONU, comme les RSS d'Ukraine et de Biélorussie de 1945 à 1991, en remerciement de l'URSS à la résistance à l'occupant allemand.

Que le PQ le dise franchement, qu'il est autonomiste. C'est probablement l'équilibre pour beaucoup de Québécois: oui ils sont une nation, oui ils se sentent quand même différents des Canadiens anglophones mais non, ils n'ont pas plus envie que cela de devenir indépendant. Et encore moins de devoir se coltiner un 3e référendum, puis un 4e, puis un 5e etc...
Et parlons des sujets concrets , d'ici et de maintenant qui intéressent la majorité des Québécois: l'emploi, les services...