Angela Merkel, pour la deuxième semaine consécutive, vient de voir son parti la CDU, perdre les élections régionales. La semaine dernière, c'était dans le Land du Schleswig-Holstein où le SPD et les Verts ont battu avec une petite avance la CDU, qui va faire alliance avec le parti sudiste (parti des minorités danoises). Aujourd'hui, c'est en Rhénanie du nord-Westphalie, terre historiquement social-démocrate, que la CDU avait ravi en 2006 au SPD mais reprise par la gauche en 2010.
Hannelore Kraft, ministre-présidente a été obligée d'appeler aux élections car son budget a été rejeté, un an après le rappel de la Cour suprême. Echec qu'elle a mis sur le dos de la gestion CDU qui a mis dans le rouge les comptes régionaux.
Ce double échec tombe mal pour la chancelière conservatrice. D'ici mercredi, elle doit négocier avec François Hollande et défendre un caractère relatif mais réel d'austérité pour l'Europe. Et Jens Weidmann, président de la "BUBA" (Bundesbank) va devoir manger son chapeau! Lui qui avait dit que François Hollande était dans l'erreur.
Force politique vaut vérité des rapports de force. Et en effet, l'Allemagne de droite ne peut plus tenir cette vision de "l'investissement zéro ou presque". Oui il faut tenir les comptes, mais oui, pour réduire la dette, il faut de la croissance, comme le rappelait Arnaud Montebourg, ce soir sur BFM TV.
Angela Merkel qui a un bilan économique correct "mais pouvant mieux faire" est de plus en plus contestée en Allemagne et dans l'Union européenne.
C'est l'ancien président du Conseil italien , Romano Prodi qui préconisait il y a près de 15 jours, une alliance "du sud" entre l'Italie, la France et l'Espagne pour une relance face à l'Allemagne de l'austérité.
Même le SPD qui était depuis 2003 sur la ligne Schröder "le tant pis pour la modération salariale", a ces derniers jours renié le social-libéral Gehrard Schröder, le honteux Hartz IV (salaire à 1€ de l'heure, pour des emplois obligatoires concernant les bénéficiaires d'aides sociales) en proclamant la nécessité d'un salaire minimum partout en Allemagne et la fin de la modération salariale.
Le système minimaliste allemand arrive en bout de course et pendant ce temps les Grecs n'en peuvent plus et veulent qu'on étale les efforts sur 15 ans et non pas 3. Quelle vision irréaliste et inhumaine de la droite européenne d'avoir imposé cela au peuple grec et à la Grèce!
Rappelons tout simplement, de la même manière qu'aucun gouvernement qui a fait face à la Crise de 2008 n'a été réelu, si ce n'est le Canada (mais le Parti Libéral sortait du scandale des Commandites).
Espérons que les choses suivent leur cours, celle d'une Europe de la relance et d'une Europe plus sociale. Voici des éléments possibles pour une défaite d'Angela Merkel en septembre 2013.
