A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


jeudi, mars 24, 2011

On a besoin d'un projet de la gauche

Le 1er tour des cantonales a été marqué par deux faits importants: l'abstention à près de 70%, ce qui est énorme et la stabilisation du Front National qui certes fait un peu moins de voix qu'en 2004 mais qui s'ancre dans la vie politique, à un niveau assez haut. Doit-on en tirer la conclusion que 15 à 20% du pays serait raciste? Non, pas à ce niveau là. Ce qui semble clair, c'est que les électeurs ont en marre de la forme ancienne de la politique. Trop hiératique, trop venue d'en haut.
Les gens veulent du concret: "comment on crée des emplois non-précaires?, comment on réhausse les salaires? comment on répond à l'insécurité sur les personnes?" Et à cela s'est rajouté, "comment on pense notre modèle de production et d'énergie pour le futur ?"(suite à l'accident nucléaire de Fukushima , au Japon).
La deuxième chose c'est que l'abstention est assumée,c'est un acte politique, un ras le bol (comme d'ailleurs le vote FN qui est un parti anti-système), il faut prendre en compte ce ras le bol, car cela veut dire quelque chose sur les réponses qu'on doit apporter.
Et nous, depuis des mois et des mois, à gauche, on faisait quoi?: on se chamaille au PS, "primaires de confirmation ou de choix," l'impression que Jean-Luc Mélenchon qui tape plus sur le PS que sur l'UMP (même s'il peut y avoir des raisons de critiquer le PS), les Verts qui font des siennes au Conseil régional de Rhône-Alpes alors qu'ils gèrent avec le PS et le Front de Gauche la région.
Dimanche, un premier pas vers le besoin d'union de la gauche, malgré nos différences, a été marquant, avec Martine Aubry (PS), Cécile Duflot (EELV) et Pierre Laurent (PC).
Maintenant il nous reste l'impérieuse nécéssité d'élaborer ensemble un projet , un pacte gouvernemental et législatif réglo, loin des rivalités, des volontés d'hégémonie et des chantages. Nous avons les cartes en main, à nous de les utiliser.

mardi, mars 08, 2011

Répondre autrement aux Français, aux Européens et aux citoyens du monde

Quand j'entends que la social-démocratie depuis 30 ans, au niveau social, n'a pas répondu aux attentes des gens comme argument de la hausse du Front National. Je me dis un mot : déconnexion. Déconnectons le contexte français du contexte européen (puisque la social-démocratie est européenne et plus précisément nord-européenne à savoir l'alliance du parti du peuple et du syndicat). Ce n'est pas le cas en France.
En effet, la gauche, a toujours eu à coeur, et entr'autres, le Parti Socialiste français, dans sa ligne fondatrice jauressienne de ne jamais méler réformes sociales et assurances privées. Le socialisme français, toutes tendances confondues, a cet aspect et ce crédo que c'est bien la solidarité publique et l'Etat qui arbitrent ces questions. C'est en cela que nous sommes différents des autres partis socialistes d'Europe du nord.
Les partis extrêmes montent en Europe car les Européens ont le sentiment que l'Europe est en déclin face aux puissances émergentes, il y a la peur d'une immigration massive (qui n'arrivera pas), en effet les difficutés sociales et aussi notons-le, un vieillissement de la démographie européenne. Quand on est plus vieux, on est encore , plus souvent conservateur.

Oui la crise est aussi le fruit du laissez-faire dans les pratiques financières et comptables au niveau international, politique surtout soutenue par les partis de droite, mais aussi parfois par des tendances dites de "la troisième voie socialiste"

Oui , il faut un changement global de la politique de la gauche , au niveau européen et mondial, mais sur le plan ECONOMIQUE.L'erreur que nous avons faite c'est de croire que le dialogue social pouvait arriver comme cela. Les endroits où les éditorialistes disent que le dialogue social fonctionnerait, sont l'Allemagne et les pays scandinaves, mais en réalité, il ne fonctionne que partiellement. La grogne et les luttes sociales existent aussi en Allemagne et en Scandinavie (d'où l'émergence de nouveaux syndicats comme VERDI en Allemagne).

L'autre erreur que nous avons faite est ne pas avoir voulu et su se coordonner pour élaborer une stratégie et une alliance du progrès au niveau économique. Nos conceptions encore trop contradictoires, ont abouti à cela. Nous aurions dû et nous nous devons de le réaliser,c'est une mise à niveau du PSE et de l'IS sur une conception de la société de transformation sociale.
Quand nous avions de 1994 à 1999, la majorité au Parlement européen et dans les années 90,la majeure partie des exécutifs nationaux, pourquoi ne l'avons pas nous mis en oeuvre? Probablement par manque d'audace et par égoïsme national.
En clair, un coup de collier plus à gauche, pour élaborer un plan plurigouvernemental entre gouvernements progressistes. Sur quoi se mettre d'accord? Sur l'idée de CONTRE-POUVOIR.

La mondialisation appartient d'abord aux peuples,pas aux patrons.

Ainsi il conviendrait de mettre sur pied de vraies institutions ayant poids et influence sur les décideurs économiques: une transparence des flux financiers, développer les banques et les entreprises coopératives,
et bien-sûr mettre en place au niveau de l'Europe un Conseil économique, social, durable et citoyen européen composé d'associations, syndicats, citoyens,ONG
et à l'échelle mondiale une Union mondiale des consommateurs (une vieille idée proudhonienne mais qui ne manque pas de modernité) affiliée à l'ONU et composée de la même manière que le Conseil citoyen européen évoqué ci-dessus.

Nos partenaires

Cela n'aura échappé à personne, depuis 2007, après la défaite de la gauche aux élections présidentielles, la gauche s'est en partie redessinée. Que ce soit la création du Parti de Gauche par Jean-Luc Mélenchon, juste après le Congrès de Reims en novembre 2008 ou l'émergence d'une forme nouvelle de mouvement issu du monde associatif mêlé à des organisations partisanes plus classiques: Europe Ecologie Les Verts, dès les élections européennes de 2009. Le Parti de Gauche, le Parti Communiste ,la Gauche unitaire et d'autres groupements ont fait de même avec le Front de Gauche lors de ces mêmes élections européennes.
C'est une bonne nouvelle, car le Parti Socialiste a vu qu'en 2007, la dynamique de partenaires suffisamment solides pour le report de voix lui a manqué en 2007.
Chacun cultive sa différence et son indépendance,cela va de soi et nous savons qu'à gauche, le modèle du parti unique type UMP, ne fonctionne pas. Il suffit de voir la volonté du centre-droite de s'émanciper de ce système. Différence et indépendance devant rimer avec respect et tolérance.
On peut parfois regretter que Jean-Luc Mélenchon ou qu'Eva Joly fassent des sorties trop sévères concernant la maison de la gauche, de même qu'on peut regretter que les pactes majoritaires soient respectés d'une manière intrigante et inutile, comme au Conseil régional de Rhône-Alpes (majorité PS-PRG-FG-EELV). On peut comprendre que c'est pour se singulariser, mais à force d'aller dans le singulier, il n'y a plus ni pluriel, ni singulier mais rien.
Cette période qui s'ouvre en 2011, en préparation des élections de 2012, avec nos projets respectifs et la nécessité de réaliser un pacte gouvernemental solide, s'annonce utile pour notre pays. J'espère qu'il y aura des Etats Généraux de la gauche comme de 1993 à 1995. Le Parti Socialiste depuis son dernier congrès a compris qu'on ne pouvait plus penser le socialisme sans social-écologie et bien-sûr en conservant notre volonté d'émancipation et de transformation sociales.