A PROPOS

Je suis de gauche depuis l'enfance.Je suis membre de la CFDT depuis 2008.


mercredi, mai 18, 2022

Soutien à Pierrick Courbon et "mise en congé pour une durée indéterminée" de Générations

 Ce mercredi 18 mai 2022, ça y est , le moment est arrivé, Pierrick Courbon est candidat de gauche pour la première circonscription de la Loire ; ce moment, nous étions nombreux et c'est mon cas, à l'attendre. En effet, nous n'avons toujours pas compris au nom de quoi , EELV a placé une autre candidate pour la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) sur cette première circonscription de la Loire, qui correspond à Saint-Etienne Nord, Villars, Saint-Jean-Bonnefonds, Saint-Priest en Jarez, Saint-Genest-Lerpt et Roche-La Molière. 

Je vais y revenir dans l'explication, mais j'apporte mon soutien à Pierrick Courbon et Régis Juanico, son remplaçant, qui est le Député sortant. Apporter mon soutien à Pierrick et Régis, c'est d'une évidence. Pierrick, je le connais depuis 13 ans et notre militantisme commun au MJS, il était animateur fédéral de la Loire et son humanisme, son affabilité, son sens politique, mais aussi la masse de travail qu'il abat, fait que je respecte au plus haut point sa candidature et ses raisons, légitimes, pour l'Intérêt public, avant son intérêt personnel, quoi qu'en disent les mauvaises langues.

On sait tous qu'il y a de l'ambition en politique, mais Pierrick fait partie de ceux qui possèdent davantage d'émulation pour les gens que l'ambition juste pour soi. Et en face il y en a de l'ambition, qu'on arrête de se cacher derrière son petit doigt!

Pourquoi , c'est mon analyse mais elle est partagée, pourquoi Pierrick est le mieux placé?

*Pierrick est implanté avec Régis , depuis 10 ans sur le terrain (Régis, c'est 15 ans), il connait et a de bonnes relations avec de nombreuses personnes sur son canton, sur la circonscription. Il va à toutes les manifestations, fêtes, organisations qui le concernent comme élu et donc, je ne comprends comment on n'a pas la conception à Paris que la conception du travail d'élu local mais de Député décrite dans "Engagements", le livre de Régis Juanico: un/e élu/e local/e un/e Député/e ou futur/e Député/e doit labourer sans cesse le terrain, tout en connaissant ses dossiers nationaux (en choisissant des spécialités, mais aussi les points essentiels) sur le bout des doigts !

Le résultat c'est que Régis a été élu 3 fois (dont réélu 2 fois) comme Député et 4 fois (dont réelu 3 fois) comme Conseiller départemental, que cela a été le Député le plus assidu de l'Assemblée Nationale (ou quand cela a oscillé, dans le le Top 3, pas mal sur 577 !), avec kyrielle de Rapports parlementaires, de participations à Commissions spéciales, comme Rapporteur de la Loi, comme co-rédacteur et parfois même rédacteur principal de Lois ... C'est difficile de faire mieux! Et il aurait pu ne pas le faire, mais il a respecté sa promesse, ce qui n'est pas toujours évident en politique, Régis ne se représente pas comme Député en fonction et en titre. Simplement, on comprendra que l'équipe challengeur à gauche aurait bien aimé l'avoir comme soutien de leur campagne.

On notera que Pierrick pendant la municipale a noué des contacts bien évidemment solidaires avec ses colistiers qui  seront un relais pour Pierrick. Et bien-sûr , toujours la population stéphanoise et des communes septentrionales du Bassin.

*Entre 2017 et 2022 pour le local, c'est simple, c'est bien le bloc Générations/PS qui a été en tête sur la circonscription: aux Municipales de 2020, le PS fait deux fois le score d'EELV, Najat Vallaud-Belkacem est en tête à Saint-Etienne aux régionales de 2021, sans compter bien-sûr que le bloc Générations/PS a remporté deux cantons sur trois de la circonscription aux départementales de 2021.

Ok EELV, a été en tête pour les Européennes et bien évidemment FI en tête pour les Présidentielles. Néanmoins, la non-candidature de Pierrick pour la NUPES n'a pas été comprise par bon nombre d'électeurs, de commerçants et de responsables associatifs. Il ne va pas falloir aller chercher que les convaincus pendant cette élection législative, donc être reconnu par son travail, c'est un atout. Même seul, EELV n'est pas en mesure de gagner face à LREM, sur la première circonscription de la Loire.

Ensuite, parlons du fait quand même qu' EELV, Générations et Génération Ecologie ont voté par le biais de leurs organisations militantes démocratiquement pour l'accord de février 2022, mandatant Pierrick Courbon pour Générations et le Comité départemental Générations Loire. On parle de respect des accords, que celui soit respecté et après on discutera de respect des accords et chicanes politiques!

Enfin, EELV n'a respecté non plus la loyauté de Régis , qui dès l'après-premier tour des Primaires écologistes a appelé à voter Yannick Jadot en septembre 2021, a fait avec enthousiasme la campagne d'un des leaders/personnalités importantes d'EELV, aussi parce que Yannick Jadot et EELV avaient accepté de se retirer en 2017 pour Benoît Hamon. Régis a été le Délégué national pour Jadot 2022 sur le Sport, apportant au candidat et donc à EELV aussi, le programme le meilleur et le plus structuré de la campagne sur le Sport, reconnu de tous pour sa qualité et sa profondeur en termes de propositions. C'est comme cela que la loyauté de Régis a été "respectée" et "reconnue" ! ,  du fait qu' EELV ne choisisse pas d'écouter le souhait du candidat sortant et bien-sûr le vote de février 2022.


Parlons un peu de Générations, dont je respecte les militant/e/s, c'était une maison où je me sentais bien, même si la mise en place de l'organisation au national et le lien national/local a été très complexe à se faire, mais je peux comprendre les difficultés, même si l'horizontalité a eu du mal à être appliquée (plusieurs camarades, ex-membres de Générations en ont pâti). La seule chose que je pourrais dire à part que je me mets "en congé pour une durée indéterminée" de Générations et au revoir (je souhaite aux camarades une bonne continuation),  c'est que c'était aussi à Générations de faire respecter l'accord de février 2022 et qu'effectivement le vote, la volonté du Comité départemental de Générations Loire soient respectés et entériner que Pierrick était bel et bien le candidat de la NUPES. Bon, il sera le candidat de la gauche et de l'écologie de terrain et pour les gens.

Je souhaitais aussi rendre hommage à tout le travail d'Arlette Bernard comme Députée remplaçante auprès de Régis. Arlette, comme Régis et Pierrick, a fait un travail incroyable et je tenais à le dire.

Je précise, que dans ma circonscription de vote, cela va de soi, je vais voter pour le candidat de la NUPES, donc ce n'est pas décidément pas une question de ne pas chercher à faire l'union, mais aussi de regarder la meilleure stratégie pour gagner, sur le terrain.

Et maintenant , place à la campagne !


mardi, février 22, 2022

Ma réponse au communiqué de Jean-Luc Mélenchon sur l’Ukraine du 21 février 2022 :

 Si la Russie n’est pas un pays ennemi et qu’il serait préférable d’avoir de bonnes relations avec lui, il n’en demeure pas moins que nous devons avoir aussi de bonnes relations avec un autre pays ami, l’Ukraine et que la Russie doit avoir des bonnes relations avec ses voisins frontaliers à l’ouest : Norvège, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Biélorussie (et notamment respecter la volonté du peuple biélorusse sur les élections de 2021) et Ukraine.

L’intérêt de notre pays, c’est quoi ? La paix en Europe, le respect des Etats européens entre eux, le respect de la souveraineté et la construction d’une amitié durable entre les peuples de l’Europe. Et à terme, arriver à une Alliance européenne.

La question première et principale qui prévaut dans cette crise ukraino-russe de 2021-2022, c’est la souveraineté et le respect des frontières de 1991, reconnues internationalement, de l’Ukraine. Et je ne vois pas pourquoi le communiqué de Jean-Luc Mélenchon remonte à Pierre le Grand et Catherine II, l’Empire russe c’est fini, l’URSS c’est fini et il y a 15 Etats souverains dont les frontières ont été reconnues internationalement en 1991.

« Pas de négociation de frontières », mais il y a eu un commun accord à la réunion de Minsk le 8 décembre 1991, quand l’URSS s’est dissoute (avant la démission de Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, comme président de l’URSS, le 25 décembre 1991) et donc les Républiques fédérées devenaient indépendantes, elles gardaient leurs frontières définies du temps de l’URSS. Pourquoi n’y a-t-il pas eu accord alternatif et contestation à Minsk en décembre 1991, si cela n’avait pas été le cas ?

Et parler du Kosovo, déclaré unilatéralement indépendant, c’est bien, mais on peut parler de l’indépendance unilatérale de la république autonome moldave de Transnistrie (russophone) en 1992 et de la guerre qui a suivie entre Russie et Moldavie. Ce fut un fait accompli, non pas en lien avec les Etats-Unis, mais bien avec la Fédération de Russie et ce, 16 ans avant l’indépendance unilatérale du Kosovo. Et donc cette déclaration de reconnaissance des républiques rebelles et séparatistes en Ukraine n’est pas une réponse à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN :

-parce que 1/l’Ukraine ne rentrera pas dans l’OTAN, plusieurs membres de l’OTAN y sont opposés ;

-parce que 2/ce n’est pas une réponse de la Fédération de la Russie, mais un acte qui est juste la volonté de la Russie, sans qu’elle soit une réponse à quoi ce soit. Le Président russe Vladimir Vladimirovitch Poutine, veut juste démanteler la République d’Ukraine et la remettre sous le joug et l’influence russes, comme pour la Biélorussie et l’aide à la répression présidentielle d’Aleksandr Grigorievitch Loukatchenko, de la révolte biélorusse en août 2021.

Le Président russe n’a pas « dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise » , l’OTAN refuse à l’Ukraine son entrée, pour ne pas envenimer la situation et en revanche, c’est normal d’alerter quand on voit les troupes russes au frontières russes et biélorusses de l’Ukraine et de faire de la dissuasion en Pologne, Lituanie, Lettonie, Roumanie et Bulgarie pour signifier qu’une entrée des troupes russes en Ukraine, y compris « les républiques séparatistes » officiellement et reconnues internationalement comme parties de la République d’Ukraine serait une invasion de l’Ukraine. C’est juste que Joe Biden, les dirigeants européens ont réagi, alors que le Président russe a cru que le retrait de l’Afghanistan, était une carte blanche pour faire ce qu’il voulait aux frontières ukrainiennes et éventuellement sur le sol souverain ukrainien.

Nota : la Russie non plus n’a pas appliqué les Accords de 2015 de Minsk, il n’y a pas que l’Ukraine qui ne l’a pas fait. Et ainsi, oui on doit éviter la guerre entre Russie et Ukraine, mais oui on doit rappeler que les frontières souveraines de l’Ukraine sont celles de 1991 et que le coup de force du Président russe pour remettre le joug à l’Ukraine depuis 2004 et 2014 s’est soldé par le fait que l’Ukraine s’est tournée durablement vers l’Union Européenne.

Si une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN n’est pas souhaitable, il convient instamment que l’Union Européenne facilite rapidement l’entrée de la République d’Ukraine dans l’Union Européenne. C’est bien de reconnaître une escalade russe, Jean-Luc Mélenchon, mais il faut aller jusqu’au bout : la crise ukraino-russe de 2021-2022 est le fait unique du Président russe.

L’Union Européenne et l’Allemagne au premier plan verront ce qu’ils font sur le cas du gazoduc en Baltique Nord Stream, ce jour 22 février 2022, ce matin : le Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne a suspendu le projet Nord Stream 2.  Et si je critique le Président Emmanuel Macron sur plusieurs questions, je dois dire avec honnêteté, qu’il a fait le job dans la négociation diplomatique, il s’est posé en arbitre, il faudrait Jean-Luc, que tu puisses le reconnaître. L’opposition oui, savoir reconnaître quand quelqu’un qui n’est pas de son camp agit correctement, aussi. Pour finir, la conférence des frontières, concernant les ex-Républiques fédérées soviétiques, est simple : ce sont les frontières de 1991. Quant à la question des frontières balkaniques, la candidature à l’adhésion à l’Union Européenne, de plusieurs Etats ex-yougoslaves et de l’Albanie, permettra aux désaccords d’être réglés.

samedi, janvier 08, 2022

Ecosocialisme, notre sillon impérieux

 Cet article fait écho, s’inscrit au global dans ce que dit Hervé Kempf in "La gauche sera écologiste ou disparaîtra" ) , sur le site Reporterre , que je conseille à tous et qui est le média n°1 à mes yeux pour s’informer des questions écologiques en les liant à la politique.

En tant qu’historien de métier et de formation, je connais les liens forts et originels qui unissent le socialisme historique (depuis les années 1820 et donc les prémices se trouvent dans le babouvisme, avec Gracchus Babeuf, exécuté en 1797 et finalement un éventail de positionnements révolutionnaires : girondins, jacobins dantonistes et jacobins robespierristes) et l’écologie sociale et populaire (car il y a une écologie de droite, en lien avec les conservateurs naturalistes comme dans la Confédération Germanique…). Et je sais que nous ne pourrons pas y échapper, la gauche deviendra l’écosocialisme (ou avec les nuances possibles d’écocommunisme). 


Il existe plusieurs raisons du désaveu de la gauche depuis ces vingt dernières années : la rupture de François Mitterrand par rapport à une apparence de programme marxisant en 1983, mais pire et plus profond encore , le changement de cap libéral centre-droite de janvier 2014 de François Hollande, déjà entamé en choisissant Emmanuel Macron, qui n’a jamais été ce qu’on appelle à gauche (donc social et un chouya marxisant, même très tendre et Deuxième Gauche) comme Conseiller économique à l’Elysée, mais aussi la non-réponse à la mondialisation libérale, la non-réponse à « Que faire après la chute de l’URSS ? » pour reparler du socialisme historique, le fait de ne pas avoir travaillé idéologiquement sur les concepts à la fois anciens mais toujours utiles : coopératives, autogestion, question de la propriété, question de la tactique contre les multinationales, comment continentaliser et démondialiser, comment y associer toutefois l’internationalisme, où placer l’Union Européenne dans cet internationalisme sans qu’il ne devienne anti Service Public monopole d’Etat, technocrate, mettant de côté la souveraineté populaire et donc froidement libéral de droite, travailler sur un nouveau Contrat social, républicain, parlementariste, citoyen et constitutionnel. Et bien-sûr l’écologie et là je suis pleinement d’accord avec Hervé Kempf. 


Tout cela et la perte aussi de la méthode d’une formation rigoureuse des militants et sympathisants, que je qualifierais de « structuraliste », fondé sur l’Histoire de France, d’Europe et du monde, celle du mouvement ouvrier, du socialisme historique et de l’écologie sociale, mais aussi de la géopolitique, de la sociologie, font que peu à peu là où on avait des militants pas forcément issus de la petite bourgeoisie ou des classes moyennes plus aisées, mais aussi des paysans, des ouvriers, des classes moyennes modestes mais bien formés, ayant acquis un statut de militant intellectuel et de terrain, on est passé pour partie (mais la partie a eu tendance à devenir pléthorique, avec le temps) à des personnes ambitieuses cherchant un siège électoral. Le nomenklaturisme. Nomenklaturisme qui a mené à la sclérose de la gauche dans son entièreté, mais en premier lieu bien-sûr la social-démocratie, qui a longtemps mené la gauche et qui a longtemps souffert d’être hégémoniste. Bien évidemment, le fait de « vouloir faire, agir » en étant élu et donc donner corps à ses idées, c’est plus que louable. Là où la machine s’est enrayée, c’est sur deux points : le fait de ne pas faire des militants formés, éligibles ou élus de toute classe et le fait d’« être élu pour être élu » (transformation des partis en écuries électorales). Si on ajoute à cela, par lassitude et disons-le, fainéantise, la délégation des dirigeants, cadres des partis du travail de composition intellectuelle à des think tanks qui pré-mâchent des éléments de langage et de la pensée toute prête en conserve, on comprend le désastre…
Avec pour conséquence, des partis qui deviennent hors-sol, des élus pas tous, mais certains, trop dans la vitrine de la pensée (et non réfléchir par soi-même, nuancer, argumenter, structurer telle la linguistique structuraliste et agrémenter cela d’une très solide culture générale). Les think tanks auraient dû être des universités des militants et centres de recherche pour former TOUS les militants à travailler les idées et les données. Alors évidemment cette pensée hors-sol devenant centriste de droite, forcément, cela a plus que déçu ceux qui tenaient au jauressisme, marxisme et l’écologie sociale. 


La gauche doit donc se mouvoir en gauche écosocialiste (et porter ce nom, associer d'office social, marxisme et écologie, porter nos trois couleurs à parité: le rouge, le rose et le vert), car l’adjonction des trois urgences est une évidence : 


 *l’urgence sociale, et ce finalement depuis la création, l’exploitation et la précarisation de la classe ouvrière. Aujourd’hui la mondialisation dans sa version seule et unique de globalisation néolibérale et ce depuis les années 70-80 et les attaques thatchériennes et reaganiennes fait que les écarts de richesse d’accroissent, que la justice sociale, les Etats Providences s’affaissent au moins un peu et que la logique de République sociale de Jaurès ne peut advenir ;
 *l’urgence écologique car depuis les années 1840 et jusqu’à aujourd’hui en passant par le pic de pollution des années 1920-1960, nous avons troué la Couche d’ozone (refermée depuis) mais tous les gaz à effet de serre vont mettre des années et des années à retomber et à retrouver un effet de serre acceptable et n’oublions pas, même si c’est tout à fait normal que les Pays en Voie de Développement s’industrialisent (car l’industrialisation demeure la capitalisation économique et termes d’infrastructures et d’emploiement la plus efficace),
il n’en demeure pas moins que la pollution déjà très forte et à venir de la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Indonésie, l’Iran, l’Angola, le Brésil… ne vont pas permettre telle que la situation actuelle existe ou future majorée ou existera, à atteindre au maximum le 1,5° de plus, recherché dans les différentes COP (Conferences Of Parties en anglais, qu’on pourrait traduire par Conférences sur l’Organisation de la Planète pour reprendre le terme de Michel Rocard, la « BOP » : Bataille pour l’Organisation de la Planète) et donc il faut trouver des moyens efficaces, concrets et réels pour ajuster les Trois piliers du Développement Durable/ou Soutenable : l’économique, l’environnemental et le social ;
 *l’urgence démocratique , on le voit en France, en Italie, aux Etats-Unis (et bien évidemment dans les régimes autoritaires voire pleinement dictatoriaux et totalitaires), comme le disait Albert Camus, « Quand la démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet et ce n’est pas pour prendre des nouvelles» , la volonté de revenir sur l’Idéologie bourgeoise décrite par Karl Marx dans « L’Idéologie allemande » à savoir non seulement l’exploitation économique mais aussi la domination culturelle et politique, donc l’autoritarisme, jouer sur la division du peuple (d’où le « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous »), sur des faux semblants (aujourd’hui on dirait « fake news » et « postréalité » trumpiennes) est flagrante. 

 

Et d’ailleurs si on veut mettre en boîte la gauche, ce n’est pas pour rien… « les gauches irréconciliables », cela vient d’une personne déjà convertie à la droite, qui voulait que la France soit sur le système italien, irlandais, israélien ou canadien, là où il n’y a pas de gauche prête à arriver au pouvoir mais juste là pour témoigner. Evidemment, nous le pays révolutionnaire de 1789, 1830, 1848, de la Commune de 1871, du CNR et de la Sécurité Sociale et de Mai 68, jamais nous n’accepterons cela !
Ainsi jamais nous ne devons oublier 1789, 1792 et la République, les Ateliers Nationaux de mars 1848, l’utopie de démocratie directe de la Commune de 1871, l’autogestion, notre corpus marxiste, proudhonien, jauressien. C’est notre socle à gauche. Socle à gauche qui comporte, même si c’était une branche minoritaire et peu entendue, celle de l’écologie sociale : pleinement née du socialisme historique et de l’empreinte républicaine et marxisante avec Elisée Reclus (1830-1905), mais aussi et là nous avons raté l’annonce du train et le train lui-même : la social-démocratie scandinave qui est depuis longtemps écologiste, avec Olof Palme qui organise la première grande Conférence internationale écologique sous le patronage de l’ONU à Stockholm en 1972 et bien-sûr Bro Grundtland, ancienne Première-Ministre norvégienne qui rédige en 1987, le Rapport pour l’ONU sur le Développement Durable/ou Soutenable. Ces deux premiers-ministres ont marqué la gauche et le socialisme historique à l’international par leur attachement à l’écologie sociale et populaire. On aurait bien fait dans la gauche française, de copier l’éthique, la volonté de probité absolue, la recherche de la démocratie interne et externe coûte que coûte et l’écologisme de la gauche scandinave. Et là où la SFIO créée en 1905, le Parti Communiste crée en 1920, le Parti Socialiste crée en 1972, on n’a pas eu de Congrès d’écologisation du socialisme historique. Il a fallu que des camarades copient les Grünen ouest-allemands en créant Les Verts en 1984.
Les altermondialistes fin 1990, début des années 2000 ont embarqué dans cette continuité rose-rouge-verte. La gauche se trouve donc forcément historiciste et assumant son héritage historique, sans le renier ou avoir à le renier. Et je suis pleinement d’accord, nous n’avons pas compris que le système actuel à bout de souffle, non seulement exploite l’humain, casse le social, mais aussi par la recherche du profit maximal, met en danger et en cause notre habitat, la Terre. Et il va bien falloir revoir notre modèle de production, pour le convertir en un Green New Deal fort, véritable tamis indispensable où passeront toutes les politiques, pour sauver notre environnement, les biotopes, mais aussi la chaleur et la solidarité humaines. Les bourgeois ne craignent pas, à coups d’euros, dollars, yuan… etc les temps à venir, en revanche les classes moyennes et populaires vont casquer socialement, écologiquement et démocratiquement. 

L’article d’Hervé Kempf rappelle bien pourquoi et comment la spoliation des biens et des appareils de production concernent aussi les ressources, si l’eau vaut de l’or, la Bourgeoisie aura tout intérêt à la faire coter en bourse et les Batailles de l’eau en Bolivie dans les années 2004-2006 ou les troubles liés à cela au Tchad, Mali, Egypte (fin années 2000 avec les révoltes, révolutions et naissances de mouvements terroristes) ne démentent pas ce fait. De surcroît, on (la technocratie centriste/de droite et libérale économique) veut faire payer les moins aisés, que ce soit par des taxes per capita touchant davantage les classes moyennes et populaires, car fixes et non progressives plutôt que de toucher au Capital et à l’organisation de l’économie, des industries, des transports privés à caractère commercial : 17 max-cargos containers polluent plus que l’ensemble des voitures du monde et la réduction voire le passage total des camions au ferroutage (+véhicules moins polluants pour relier localement) va susciter des cris d’orfraie et des levées de boucliers presque plus bruyant que la technique de la Tortue des légionnaires romains… 


Cependant oui il faudra passer par là, la Loi somptuaire et la prise dans la bourse du Capital, d’abord et surtout. Et oui l’écosocialisme est un interventionnisme étatique dans l’économie et l’organisation de la production. Le tout est qu’il se doit d’être démocratique, voté, amené par le débat et non par une Lutte des classes et des modèles des milieux, qui se voudrait une résistance armée contre la Lutte de la Bourgeoisie pour la Bourgeoisie et son modèle de milieu au strict service du Profit et du Capital. En clair, il s’agit d’ajouter à la Constitution et dans les modèles démocratiques, la République (ou la Démocratie pour les Monarchies constitutionnelles) écologique en plus de la République sociale et de la Sécurité Sociale. Il faudra revoir notre modèle de production, énergétique, de transport et devant passer un Green New Deal permettant le bien-être, les emplois, le social, la marche de l’économie mais avec moins de profit sans retomber dans le productivisme, ni bien-sûr sans tomber dans l’écologie hyper-environnementaliste anarchiste (que certains appellent Deep Ecology). Tempérance et modération raisonnée.  

Progrès, même d’une certaine manière, une certaine croissance (tout ne croitra pas, mais tout ne décroitra pas non plus) et Ecologie du Green New Deal fort du Développement soutenable sont compatibles. En gros l’écologie environnementale de la gauche scandinave ou de l’aile droite d’EELV, mais avec une bonne dose de Première Gauche véritablement réformiste et de transformation sociale. Les salaires, les emplois, les bons postes de travail, ça compte aussi et ça compte beaucoup, comme de juste (Cela n’empêche pas la logique de 32h, Sécurité Sociale Professionnelle, Revenu Universel, … les trois sont complémentaires, Première Gauche, Deuxième Gauche et Ecologie).



Donc maintenant la gauche, au boulot !! Unissez-vous, faites un Programme Commun, fondez un nouveau parti de masse marxisant et écologiste et gagnez-nous ces élections en France, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord, Amérique Latine, Afrique, Océanie.

vendredi, décembre 31, 2021

Mes voeux politiques pour 2022, enfin l'union ? Ou la Roche tarpéienne ?

 A quelques minutes de passer en 2022, on peut dire que l'on aura eu 5 ans de pluie intense sans arrêt dans le ciel de la gauche...

Rien ne nous aura été épargnés: une défaite législative sans précédent avec près de 65 députés à l'Assemblée, certes un 19,6% pour Jean-Luc Mélenchon mais sans réel effet de propulsion à 100 députés pour FI, mais plutôt ... 17 députés...

Et le PS et Benoît Hamon avec seulement 6,36% des voix exprimées et 29 députés... Et Benoît même pas élu sur la circonscription de Trappes aux Yvelines... Résultat, une gauche émiettée, devenue un archipel d'atolls finissants: le PS qui n'en finit pas de ne pas être plus haut que 6/7% malgré une bonne tenue façon PRG pour les élus locaux (le PS a encore ce matelas-là, mais pour combien de temps?) ...

FI qui retombe à 6% aux Européennes, inexistant pour les municipales, départementales, régionales (sauf du fait de l'union, mais aucune force pour FI au local, par elle-même). Il semble que Jean-Luc soit condamné à être collé telle une force de l'aspirateur sur le sol, à 11% grand max ... on est loin des 19,6% et du potentiel nouveau "PS radical" qu'aurait pu être FI...

Si 6 points d'électeurs socialistes étaient venus sur le vote Jean-Luc, c'est qu'ils attendaient en 2017 et vite une fédération populaire de l'aile gauche PS à FI ... raté, Jean-Luc étant monté sur ses grands chevaux, ne voulait pas du tout entendre parler jusqu'au flop des Européennes 2019 d'une union à gauche... Mal lui en a pris. Le "La République c'est moi" et ses sorties douteuses ou encore sa synthèse uniquement "FI/NPA" ne peut convaincre des électeurs sincères non-libéraux mais jauressiens aussi et donc plus modérés qu'il n'est... sans compter la galaxie EELV/écologistes.

Parlons justement d'EELV, le beau 13% aux Européennes a donné le melon à une partie de la komandovaniyé (commandement en russe) d'EELV qui a cru voir une nouvelle hégémonie pour eux et aussi par le biais de villes gagnées (surtout avec l'union rose-rouge-verte) qu'EELV allait enfin devenir le "nouveau grand PS vert" ...

Manqué ... ce sont Sandrine Rousseau et Delphine Batho, qui par leur lien marxisme/écologie, nouvel anarchisme et questions sociétales mais aussi la décroissance assumée ont crevé l'écran lors des Primaires écologistes, mais c'est le rassurant Yannick Jadot qui a été investi. Paradoxe. 5 points des électeurs de la Primaire ont basculé de Rousseau/Batho à Jadot et y ont cru voir une assurance-vie... sauf que les 8% d'octobre en sortie de la Primaire... commencent à devenir des 6% ... et rien ne dit que la zone rouge des 4,5/5% ne va pas être l'étiage durable lors des prochaines semaines. En effet si Yannick Jadot est rassurant, il ne fait envoler les électeurs de gauche qui attendent au-delà de l'environnementalisme, un dessein social et un projet construit sur ces bases sociales, écologiques et parlementaristes (VI° République) à la fois.

C'est là , le deuxième paradoxe , deux parlementaristes comme Jadot et Mélenchon jouent trop le jeu de la V° République et s'affichent beaucoup trop en stentor, sur leur seule personne et un programme soit trop flou pour Yannick Jadot, soit trop précis à la virgule donc irréalisable pour Jean-Luc Mélenchon. Trop, ou pas assez, c'est dur mais c'est la stricte vérité pour la gauche et ses "deux leaders par défaut".

Reste Christiane Taubira ... mais saura t-elle donner la dynamique à la gauche sur une Programme Commun, essentiel pour parler d'une vraie union, à la fois Première Gauche, Deuxième Gauche et écologiste.

Evoquons ce qui est une pré-campagne de bravoure mais de facto de flop: Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg, Fabien Roussel qui ont clairement leur identité, leur structuration : social-démocratie post-hollandaise, Première Gauche, communisme à la Jacques Duflot ... mais dont les électeurs voient bien qu'ils ne sont au maximum... que trois courants du futur grand Parti de masse marxiste et écologiste que la gauche attend depuis 20 ans et le début des grandes difficultés de la gauche (21 avril 2002, finalement , là que s'est déréglée progressivement la machine).

Ce qui nous attend à gauche, si on ne se bouge pas, c'est un 3e 21 avril et possiblement des Législatives aussi mauvaises voire pires qu'en 1993... c'est dire... un recul de 130 ans de la gauche tout compris électoralement...

Finalement, ce qui nous a manqué en 20 ans, c'est quoi? Le fond, la pensée, la construction idéologique structurée et structuraliste. On a photocopié sur photocopie ad libitum les programmes passés sans réfléchir... or instituer des nouveaux chapitres au Capital et au Programme de Gotha de Marx et autres penseurs-pères de la Gauche: Proudhon, Jaurès, Kropotkine pour le social, Reclus et Palme pour l'écologie ... ça ne s'improvise pas et ça demande du travail... Pour enfin réaliser la 2e chose, après le grand Parti de masse, que les gens de notre camp attendent: l'écosocialisme et l'écocommunisme...

Décidément du pain sur la planche... mais la Belle tarde à se réveiller dans sa Tour d'ivoire et on a des appareils pour les appareils et faire élire mécaniquement des représentants; là où on a besoin d'architectes de l'avenir et du Progrès. Cela passe par le retour sur le terrain:  professionnel, syndical, associatif pour se nourrir intellectuellement et en expériences. A quand donc le réveil et le café?

Histoire à suivre.