Une semaine après les élections législatives fédérales canadiennes, on peut dire qu'il y a eu un changement palpable depuis 2004. Le Canada n'est plus gouverné par une formation minoritaire mais par un Parti Conservateur (PCC) et un Premier-ministre Stephne Harper sortant, avec 53,89% (166 sièges).Les Canadiens ont donné raison à l'appel du PCC de donner uue majorité au gouvernement.
On a cependant des craintes quand on voit qu'un député conservateur saskois veut remettre en cause l'avortement...
Le grand perdant est certainement le Parti Libéral (PLC). En effet le PLC passe de plus de 30% à 11%. Quelle en est la raison principale?
Le renversement pour une fois est à l'est! En effet les provinces de tradition européenne, Ontario et Québec,notamment n'ont pas donné à nouveau la confiance au PLC et au candidat Michael Ignatieff.
Le deuxième renversement est l'irrésistible montée du Nouveau Parti Démocratique (NPD) et de Jack Layton. Le NPD a réalisé son meilleur score depuis sa création ,en 1961, 33,4% et 103 sièges. Le NPD devient le parti de l'opposition officielle.
Jack Layton a surclassé les partis habituellement implantés en Ontario, dans le Grand Nord, dans les campagnes progressistes (Acadie) et surtout au Québec. Au Québec, le NPD est passé de 1 à 60 sièges!
La raison du succès? Un discours clairement de gauche: sécurité sociale universelle et gratuite, salaire minimum,...Est-ce que le PLC vit ses dernières heures comme parti d'alternance, comme en son temps, le Parti Whig britannique ou le Parti Radical français? En tout cas le clivage gauche-droite a été installé dans cette élection. De plus, Jack Laytona un discours intermédiaire vis-à-vis des Québécois, avec le fédéralisme asymétrique, car cela veut dire à terme l'autonomie du Québéc.
Le débat francophone de Radio-Canada a d'ailleurs eu plus d'influence cette année que le débat anglophone et Jack Layton y a particulièrement brillé. Parlons justement du Québec et du parti qui était majoritaire auprès de la nation québécoise: le Bloc Québécois. Gilles Duceppe a perdu les 17% fédéraux qui représentaient près de 72% nationaux!Pourquoi? En raison du sur place de Gilles Duceppe. Le meneur du Bloc n'a rien fait de sa majorité québécoise de 20 ans, certes il a défendu fièrement le Québec (subsides fédéraux dûs au Québéc,...) mais les Québécois attendaient désormais que le Bloc aille au gouvernement avec le NPD, quitte à faire avancer le référendum au fédéral. Le Bloc a fait l'erreur de ne pas se présenter au fédéral, au moins dans les autres provinces qui regroupent avec le Québec 75% de Canadiens français:l'Ontario et le Nouveau-Brunswick. Cela aurait etoffé et élargi son électorat.
Est-ce que le NPD saura par le futur reconnâître la primauté québécoise en matière de langue comme constitutionnelle, reconnaître une autonomie fiscale, accepter l'adoption d'une constitution québécoise et faire des droits des francophones autres que Québécois, des droits à la québécoise? C'est le minimum pour un vrai "fédéralisme asymétrique".
De leur côté le Bloc a intérêt à discuter avec le NPD. Cela demande du doigté, ne pas apparâître comme les francophones excluants et anglophobes "de service" prêts à couper les ponts avec le Canada mais comme des souverainistes du juste milieu, ce qu'ils sont, acceptant les étapes: autonomie puis la souveraineté modérée: monnaie en commun avec le Canada, l'armée en commeun, la coopération économique, la sécurité sociale universelle et gratuite à l'échelle continentale (Québec+Canada)
Cela passe aussi par des accords privilégiés avec l'Union Européenne et l'UNASUR-MERCOSUR. Avec pour objectif de se libérer des 80% de relations économiques avec les Etats-Unis pour passer à 40% Etats-Unis, 30%UE, 30% Amérique latine.
A terme un Parlement confédéral , comme ce qui existe pour le Parlement européen sera élu par les Québécois et les Canadiens, il se situera probablement en Acadie,au Nouveau-Brunswick (à Moncton ou à Memramcook).
Le plus important pour le Québec reste l'élection de Pauline Marois comme Première ministre du Québec à l'Assemblée Nationale en 2013 pour balayer Jean Charest, remettre le social au coeur du Québec et préparer la souveraineté pour 2020.
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